Pratiques réflexives en Orthophonie : Groupe d’Analyse de Pratiques (GAP) de soin des troubles du langage écrit
Formation proposée par SDORMP FORM SASU
Objectifs professionnels
Objectifs L’objectif de ce GAP est d’aborder les problématiques de soin des troubles du langage écrit selon des critères de diagnostic, de décision de soin, de prise en compte des préférences du patient, et de son inclusion dans un parcours de soin. Résumé et méthodologie Dans le cadre du développement professionnel continu (DPC – HAS, 2019), « Un groupe d’analyse des pratiques est un groupe restreint de professionnels qui se réunissent régulièrement pour analyser des situations cliniques rencontrées dans leur pratique. À partir des problèmes soulevés ou des questions identifiées, les données de la littérature scientifique et professionnelle sont prises en compte » (HAS, 2017a). L’analyse des pratiques professionnelles peut être élaborée par une analyse réflexive approfondie de situations réelles relatives au contexte de soin. Le choix d’une pratique « réflexive » est un moyen pour le thérapeute de réfléchir sur sa pratique de soin de manière critique et constructive, tout en créant des liens avec ses connaissances scientifiques et cliniques afin d’analyser son action de soin. Le groupe d’analyse des pratiques est une méthode de réflexion de la pratique de soin qui s’organise autour de trois recommandations méthodologiques : • (1) Argumentaire ou recherche bibliographique, • (2) Choix d’une situation clinique ; • (3) Mise en place d’actions d’amélioration et de modalités de suivi. - Argumentaire ou recherche bibliographique Des recommandations de bonne pratique d’évaluation, de prévention et de remédiation des troubles du langage écrit ont été élaborées sous l’égide du Collège Français d’Orthophonie selon la méthode de recommandations par consensus formalisé (HAS, 2010, mise à jour 2020a). Ancrées dans une approche de soin fondée sur des preuves (Evidence Based Practice, Sackett et al., 1996, 2002), ces recommandations de bonne pratique reflètent un consensus de la profession autour de recommandations méthodologiques et cliniques orthophonique de prise en soin des troubles du langage écrit. Ces recommandations sont réparties selon quatre critères de soin concernant le diagnostic, les décisions de soin, une approche thérapeutique centrée sur le patient, et de son inclusion dans un parcours de soin en langage écrit. Ces recommandations de bonne pratique constituent donc une base de l’argumentaire scientifique et clinique d’un GAP ciblé sur les troubles d’apprentissage du langage écrit en accord avec les recommandations de l’HAS concernant les troubles des apprentissages (HAS, 2017b) et les troubles du neurodéveloppement (HAS, 2020b). Toutefois, ces recommandations et leur argumentaire scientifique ne doivent pas restreindre le choix des arguments ou références scientifiques et cliniques des participants dans le déroulement de leur pratique réflexive. En effet, la finalité d’un GAP est d’échanger sur les choix propres de chacun des participants. - Choix d’une situation clinique Dans le cadre de la thématique de ce GAP, chaque participant va devoir identifier une situation clinique dans laquelle il a rencontré une problématique, la décrire et énoncer les difficultés rencontrées. La sélection de dossiers patients ou de situations cliniques s’effectue de manière explicite soit en choisissant un patient au hasard soit en choisissant une problématique selon différents critères tels que : (1) Problématiques concernant le diagnostic positif et différentiel d’un trouble du langage écrit ; (2) Problématiques concernant la décision de soin (choix des interventions, du mode interventionnel - curatif - compensatoire – adaptatif, du nombre, de la fréquence et de l’intensité de ces interventions) ; (3) Problématiques concernant la mesure de l’efficacité des interventions (lignes de base, échelle de Likert, données qualitatives rapportées par le patient et ses parents) ; (4) Problématiques concernant le suivi des entraînements proposés au patient lors des séances et lors des entraînements à domicile ; (5) Problématiques de la poursuite, de l’espacement ou de l’arrêt des soins ; (6) Problématiques comportementales, cognitives, environnementales nécessitant la mise en place d’un parcours de soin interdisciplinaire ; (7) Problématiques relatives à la préférence des orientations de soin du patient - de ses parents ou des tuteurs légaux, de son niveau de conscientisation de son trouble et d’une décision partagée de soin ; (8) Problématiques relatives aux relations avec l’école dans le cadre d’une équipe éducative et d’échanges avec les enseignants en accord avec le choix du patient et de ses parents ou des tuteurs légaux. Le choix des problématiques doit aussi se rapporter à des thèmes tels que : une revue des déficits sous-jacents de la lecture ou des processus de décodage des mots, le rôle de la mémoire dans les troubles d’apprentissage du langage écrit, les liens entre le langage oral et le langage écrit, la validité des épreuves de lecture, les troubles déficitaires de l’attention et le langage écrit, etc. Ces différents critères de problématiques ne sont pas restrictifs. Dans le cadre des sessions de ce GAP, les choix d’une problématique peuvent également porter sur une question concernant un patient restée sans réponse à une session précédente ou une question concernant des références scientifiques ou cliniques. Le choix de ces situations cliniques ou des thèmes correspondent nécessairement à des patients effectivement pris en charge par les participants du GAP. - Mise en place d’actions d’amélioration et de modalités de suivi Le choix des situations cliniques ou des thèmes doit permettre de formuler l’analyses des actions d’amélioration des pratiques de soin en proposant pour une situation clinique présentée, ou un thème scientifique ou clinique débattus lors d’une session : la rédaction de nouvelles décisions de soin, le choix de nouvelles évaluations pour préciser le tableau clinique, la formalisation des échanges quant aux perspectives de soin ; des actions d’amélioration dans la programmation des soins, la mise en place de recommandations de bonne pratique (HAS, professionnelle) ; la mise en place d’enquête de satisfaction auprès des patients ; la mise en place des liens avec d’autres professionnels de santé ou avec le corps enseignant ; répertorier les questions restées sans réponse, engager une recherche bibliographique complémentaire ou rédiger des fiches synthétiques. Toutes ces actions sont systématiquement synthétisées par écrit par un-e participant-e du GAP avec l’aide de l’animateur, puis diffusées à tous les participants, ou le cas échéant présentées à la prochaine session du GAP.
8
participants maximum