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Kinés formés en Belgique : l’équivalence pour exercer en France se complique

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Par Robin Vervaeke
Publié le 24 novembre 2025, 14h02

Temps de lecture: 3 min

Depuis quelques semaines, les témoignages se multiplient dans les groupes de kinés : de nouvelles difficultés d’équivalence semblent apparaître notamment pour les diplômés belges souhaitant exercer en France.


Des dossiers pourtant complets, des années d’expérience, des stages validés… mais des refus qui surprennent et une hausse des épreuves d’aptitude imposées, notamment en santé publique, législation et gestion de structure 🧠.

Alors, simple coïncidence ou vrai durcissement ? On fait le point.


Des refus inattendus, même avec un parcours complet


Plusieurs jeunes kinés formés en Belgique affirment se voir imposer une compensation, alors même qu’ils disposent :

  • de toutes leurs heures de stage,
  • d’une expérience professionnelle d’un an ou plus en hôpital,
  • d’un passage dans de nombreux services,
  • d’un dossier EPC normalement reconnu sur le plan européen.

Le motif principal évoqué ?


👉 Des différences dans certains enseignements théoriques, notamment en droit, législation, santé publique et interventions du kiné en santé communautaire.

Mais pour beaucoup, l’incompréhension reste totale :

« On a eu les mêmes cours, la même promo… Pourtant certains obtiennent l’équivalence sans rien faire, et d’autres doivent repasser des matières entières. C’est très aléatoire. » 😓


Témoignages :


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Un durcissement selon les régions ?


C’est l’un des points qui revient le plus : l’Île-de-France serait particulièrement exigeante dans l’analyse des dossiers EPC.

Certains témoignent d’un traitement bien plus fluide dans l’Est de la France :

  • Ardennes (08)
  • Marne (51)
  • Grand Est en général.

Ces régions auraient davantage l’habitude des dossiers belges et appliqueraient l’équivalence européenne de manière plus homogène.

À l’inverse, en Île-de-France, plusieurs candidats indiquent :

  • des demandes de compensations théoriques difficiles à anticiper,
  • des exigences variables d’un dossier à l’autre,
  • des échéances d’examen proches qui laissent peu de temps pour se préparer.

Une situation qui crée un sentiment d’injustice et d’incohérence, alors même que l’EPC est censé harmoniser la libre circulation des professionnels de santé en Europe.


Des compensations qui posent problème


Le plus difficile pour ces kinés ?


➡️ Aucune matière fournie pour réviser, aucune bibliographie officielle, seulement la liste des unités d’enseignement à valider.

Certains recherchent désespérément des PDF de cours français pour se mettre à niveau, souvent dans l’urgence, avec des examens fixés quelques semaines plus tard.

Pour les matières comme :

  • Santé publique (UE1)
  • Droit, législation, organisation du système de santé (UE14)
  • Interventions du kiné dans les politiques de santé (UE24)

… impossible de trouver une référence claire ou un programme standardisé pour se préparer efficacement.


Pourquoi ce changement maintenant ?


Difficile d’avoir une réponse officielle pour le moment, mais trois pistes semblent se dessiner :

1️⃣ Une volonté de renforcer l’harmonisation sur les enseignements théoriques

Les IFMK français développent depuis plusieurs années (notamment depuis la nouvelle réforme de 2015) des modules plus structurés en santé publique, éthique, réglementation, organisation des soins… Ce qui peut créer un décalage avec les cursus étrangers.


2️⃣ Une augmentation du nombre de demandes EPC

Avec davantage de kinés formés en Belgique, les régions les plus attractives (dont l’Île-de-France) deviennent plus strictes dans la vérification des dossiers.


3️⃣ Une interprétation différente des textes selon les ARS et les commissions

Et c’est probablement là le cœur du problème : les règles d’équivalence sont nationales… mais leur application reste très locale.


Que faire si ton équivalence est refusée ?


Voici ce que conseillent les kinés ayant traversé cette situation :

✔️ Tenter une demande dans une autre région

Oui, c’est possible.

Et certains ont obtenu l’équivalence sans aucune compensation en changeant simplement d’ARS.

Les régions comme le Grand Est sont citées comme “plus souples”.


✔️ Se tourner rapidement vers des supports universitaires en ligne

Même si aucune matière officielle n’est fournie, tu peux t’aider des ressources en santé publique / droit de la santé disponibles en université française (cours en open-access, MOOC…).


✔️ Ne pas hésiter à demander de l’aide dans les groupes pros

Beaucoup d’étudiants français possèdent déjà ces cours et acceptent parfois de les partager pour dépanner.


Une situation à suivre de près

Entre durcissement régional, incohérences dans l’analyse des dossiers et exigences théoriques peu détaillées, l’équivalence pour les kinés formés en Belgique semble entrer dans une période plus complexe.

Si la tendance se confirme, cela pourrait impacter de nombreux jeunes diplômés et renforcer les tensions déjà existantes sur la mobilité professionnelle en Europe.

App’Ines continuera de suivre le sujet et de relayer les évolutions pour t’aider à avancer dans tes démarches 📲✨