Les nouvelles technologies numériques se sont imposées dans quasiment toutes les actions humaines, à tous les âges de la vie. Le haut conseil de santé publique relève que le danger des écrans est particulièrement délétère chez deux catégories d’enfants : les tout petits et les adolescents. L’exposition excessive aux écrans des enfants de moins de 4 ans s’est rapidement et massivement amplifiée du fait de la multiplication des écrans. Depuis, les différentes expertises et rapports s’inquiètent de l’apparition et de l’aggravation de nombreux comportements inquiétants (retard de communication et de langage, prosodie particulière, centrage d’intérêt de plus en plus exclusif à la maison sur les écrans, difficulté de contact avec les autres enfants, conduites d’allure agressive, agitation et instabilité d’attention, maladresse dans l’exploration fine, manque d’intérêt pour les jeux habituels ) L’usage dysfonctionnel de l’Internet avant la pandémie, concernait environ 13% des jeunes de 12 à 14 ans. Les producteurs de technologies numériques utilisent ces effets addictogènes et le pouvoir attractif, ce risque « captatif » des écrans n’épargne aucun âge, mais peut entrainer à l’adolescence un décrochage scolaire. Les mesures liées au Covid-19 ont augmenté la surconsommation et la dépendance aux écrans. L’OMS considère que l'addiction aux jeux vidéo peut être considérée comme une pathologie mentale, les médecins généralistes et pédiatres sont en première ligne pour recevoir des parents inquiets de voir leurs enfants de plus en plus obsédés par les écrans et se posant des questions sur leur développement durant les premières années et les risques addictogènes ensuite. Pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène, il suffit de jeter un œil sur les chiffres : D'après une enquête réalisée par la Cnil en juin 2017, 63 % des 11-14 ans étaient inscrits sur au moins un réseau social. S'il est nécessaire de distinguer l'usage normal, de l'utilisation intensive (à risque) voire pathologique, il ne faut pas sous-estimer les effets à différents âges. Les parents ignorent que, derrière écrans et téléphones de leurs enfants, une foule de psychologues, de neuroscientifiques et d'experts en sciences sociales utilisent leurs connaissances des vulnérabilités psychologiques des enfants pour concevoir des produits qui capteront leur attention au profit de tout un secteur industriel. Identifier les symptômes d’une imprégnation délétère des écrans les mécanismes mis en place par les acteurs des nouvelles technologies permettra aux médecins de mieux en soigner les maux. Nous nous appuierons sur la recommandation du haut conseil en santé public sur les « e ffets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans » pour donner aux médecins généralistes les clés leur permettant d’apporter un étayage aux parents et à leur enfant. Cette formation de 7 heures permettra de donner aux médecins les outils pour repérer les troubles liés aux écrans que ce soit chez enfants en plein développement ou chez les plus grands et de pouvoir apporter des réponses aux inquiétudes des parents. Les objectifs spécifiques sont de : Obj 1 Décrire l’exposition aux écrans de l’enfant et de l’adolescent Obj 2 Décrire les problématiques de santé pouvant être liées à l'utilisation des écrans chez l'enfant. Obj 3 Identifier les enfants à risque de surexposition aux écrans Obj 4 Nommer les mécanismes addictologiques mis en place par les acteurs des nouvelles technologies. Obj 5 Définir les usages à risque et pathologique des écrans par un enfant ou un adolescent Obj 6 Décrire les actions du médecin lors d’une exposition aux écrans potentiellement délétère des enfants et adolescents