I - Justification et intention générale de la démarche DPC sur les anomalies morphologiques de la thyroïde (nodules et goitres) L’intitulé du titre de la formation situe d’emblée son objectif : une stratégie de raisonnement structuré face aux anomalies morphologiques de la thyroïde pour rester dans une attitude « raisonnable » et « juste » dans nos prescriptions médicales d’examens complémentaires et thérapeutiques et ainsi répondre à un objectif d’économie de santé sans nuire à la qualité des soins dans le respect des principes d’éthique médicale de justice (répartition équitable des biens de santé) et de non-malfaisance (« D’abord ne pas nuire »). Des chiffres parce qu’ils illustrent bien le problème. Des questions, ce sont celles que les médecins se posent dans leur pratique sur le bien-fondé de leurs conduites. Des solutions : elles seront apportées par l’échange sur les pratiques des médecins en référence aux recommandations de bonne pratique et le spécialiste sollicité qui a une bonne expertise et expérience de la pathologie thyroïdienne. 1.DES CHIFFRES :

Une forte prévalence : En dehors des cas de cancers (Entre 1980 et 2000, l’incidence des cancers de la thyroïde est passée de 1,2 à 2,2 pour 100 000 chez les hommes et de 2,7 à 7,5 pour 100 000 chez les femmes), il n’y a pas de données précises, ce sont des estimations : - 13.6% des femmes Française présentent un nodule : 4 à 5% cliniquement, mais 10 fois plus à l’écho … - 5% des nodules sont des cancers (8.500 cas en 2009, 1% des cancers) : 1% cancer médullaire, 4% cancer vésiculaire), - 15% adénomes toxiques ou pré-toxiques ; - 80% adénome banal ou kystes. N.B. l’étude SUVIMAX, dont ce n’était pas l’objectif initial, qui a permis de suivre pendant 7,5 années une population de 12.000 hommes (45-60ans) et femmes (35-60 ans) indemnes au départ de toute anomalie thyroïdienne, confirme cette forte prévalence. Des anomalies morphologiques (dont nodules 8 fois sur 1

0- sont survenues chez 4.6% de cette population, pendant la durée d’observation (7.5 ans).

Un coût important : - 6,5% des dépenses de santé en libéral (pour la pathologie thyroïdienne dans son ensemble). - L’échographie est le 24ème poste en termes de fréquence des actes de radiologie.

Recommandations et pratiques : - Beaucoup de nos prescriptions (46%) seraient non-conformes aux recommandations - 43% seraient inutiles. - Les nodules thyroïdiens seraient trop souvent opérés dans la crainte du cancer. 2. DES QUESTIONS : 1.Quels examens avons-nous à notre disposition ? 2. Lesquels faut-il demander en fonction de la situation clinique ? 3.La crainte du cancer n’entraîne-t-elle pas un surdiagnostic ? 4.Quelle surveillance et à quel rythme ? 5.Quels traitements selon les situations ? 3. DES SOLUTIONS : 1. Des recommandations de bonne pratique existent : il convient de les connaître et d’analyser les éventuels freins pour les mettre en pratique 2. L’expertise d’un spécialiste endocrinologue expérimenté en pathologie thyroïdienne ajustera les réponses pertinentes aux questions posées par les médecins participants dans le contexte de leur pratique Apporter tous les éléments de la connaissance sur les anomalies morphologiques de la thyroïde, échanger sur les pratiques des médecins et les confronter aux recommandations de bonne pratique, c’est tout l’enjeu et le but de cette formation distancielle avec plusieurs étapes : audit de pratiques avant, échanges de pratique et apport de connaissances (étape présentielle) et nouvel audit de pratiques à distance pour évaluer les changements dans la pratique du médecin. II - Objectif de la démarche DPC dans la stratégie diagnostique et thérapeutique L’objectif général vise à former, actualiser ou améliorer les connaissances et le savoir-faire du médecin généraliste à la prise en charge des patients atteints d’une anomalie morphologique de la thyroïde, dans ses différentes composantes :

Le diagnostic : nodules et goitres (la clinique)

Les examens complémentaires : lesquels ?

Les traitements : quand ? Lesquels ? Dans quel contexte ?

Surveillance A l’issue de cette formation, le médecin devra être capable de : 1. de faire un diagnostic précis en fonction de la situation clinique avec une stratégie raisonnée dans la prescription pertinente des examens complémentaire 2. d’analyser les éléments de gravité éventuels 3. de prescrire le ou les traitements adaptés, 4. de répondre aux questions des patients en leur donnant des informations claires, adaptées à leur représentation de la pathologie dont ils sont atteints pour s’assurer d’une bonne observance 5. d’assurer le suivi de ces pathologies, en étroite collaboration avec les médecins spécialistes concernés. Déroulement de la formation : Cette action DPC se déroule en trois étapes. Etape 1 : Evaluation des pratiques professionnelles : sur la base de 2 ou 3 dossiers patients, ayant consulté pour cette pathologie, le participant devra répondre à une grille pré-établie d'items et se comparer au groupe de participants suivant cette formation Etape 2 : Perfectionnement des connaissances basé sur la fiche scientifique de l'ARMP. Cette fiche d'aide à la consultation est à étudier et à s'approprier. Etape 3 : Evaluation des pratiques professionnelles. Le participant dispose d'un délai de 2 à 3 mois pour mettre en oeuvre et évaluer sa pratique professionnelle suite à l'apport de connaissances, sur 2 ou 3 nouveaux cas de patients souffrant de cette pathologie.