L'Adolescente et le Gynécologue
Formation proposée par ARMP
Objectifs professionnels
L’adolescente redoute la première consultation chez le gynécologue.
Le plus souvent elle y est amenée - plus ou moins de son plein gré - par sa mère, inquiète de troubles des règles, ou du début de la vie sexuelle de sa fille.
La jeune fille est donc méfiante de cette intrusion maternelle et médicale dans son fonctionnement intime. Souvent, la maman nous confie sa fille simplement pour aborder ces sujets. Ce peut être également dans un contexte de douleurs et d’urgence que nous les recevons.
Nous sommes parfois mal à l’aise avec ces jeunes filles, conscients de l’enjeu de cette première impression, qui conditionnera en grande partie la qualité du suivi gynécologique ultérieur.
Après avoir rassuré la mère, nous devons écouter attentivement la jeune fille, en tête à tête si possible, afin d’établir une relation de confiance.
Les soucis qu’elle décrit peuvent être minimisées ou amplifiés : le mal être psychique ou physique doit toujours être accueilli avec bienveillance, sans jugement, à cet âge où naissent les complexes.
L’adolescente se pose toujours des questions sur la normalité de son anatomie et sur son fonctionnement.
Le gynécologue doit savoir à son tour poser les bonnes questions avec tact pour évaluer :
- La plainte somatique : douleurs, dysménorrhée, troubles du cycle, soucis de poids, pilosité, acné,
- La demande contraceptive,
- Les connaissances de la jeune fille sur sa physiologie, sur la sexualité et ses risques,
- Ses influences : milieu familial épanouissant ou non, entourage scolaire, amis, rôle d’Internet et réseaux sociaux.
- Son histoire et son mode de vie : début de vie sexuelle et ses difficultés, alimentation, tabagisme, pratique sportive,
- Le contexte psychologique : traumatismes, agression sexuelle, conduites à risques, addictions, trouble du comportement alimentaire, trouble de l’identité sexuelle
Le gynécologue doit expliquer, rassurer et obtenir l’adhésion de l’adolescente pour réaliser un premier examen gynécologique, qui ne sera jamais imposé mais proposé.
Il organisera ensuite avec la jeune fille et le parent accompagnant, la prise en charge de ses troubles, en réalisant un bilan adapté, et prescrira selon les cas, un traitement, une contraception, en insistant sur la prévention des IST et des addictions.
Cette consultation est l’occasion, outre les soins apportés, d’une véritable éducation à la santé, permettant la compréhension des risques dès le début de la vie sexuelle.
C’est tout l’enjeu de cette rencontre entre le gynécologue et l’adolescente, véritable rite de passage vers l’âge adulte, que nous devons l’aider à franchir en confiance.
Objectifs de la démarche DPC :
A l’issue de la formation, le professionnel accueillant une adolescente devra être capable de :
1. Mener un entretien et établir une relation de confiance.
2. Donner sa juste place au parent accompagnant.
3. Réaliser le bilan adapté des troubles du cycle.
4. Prendre en charge les douleurs pelviennes, dont la dysménorrhée.
5. Dépister les maltraitances, notamment sexuelle.
6. Identifier les conduites à risque : addictions, troubles du comportement alimentaire.
7. Réaliser le dépistage des IST et du chlamydia, respecter le calendrier du dépistage du cancer du col.
8. Prescrire une contraception adaptée, et expliquer les risques réels de la contraception orale ou locale.
9. Prescrire les préservatifs.
10. S’assurer de la vaccination contre les papillomavirus, prescrire éventuellement une vaccination de rattrapage.