Le bon usage des médicaments est un enjeu majeur de santé publique. Aujourd’hui, ce mésusage est responsable de plus de 10 000 décès par an et plus d’1,3 millions de journées d’hospitalisation en France. Les populations les plus touchées par ce risque iatrogène sont les personnes polymédiquées et les personnes âgées. Concernant le diabète, plus de 3,5 millions de personnes sont traitées pharmacologiquement (dont plus de 90% pour un diabète de type 2 qui touchent les plus de 65 ans), soit 5,2% de la population. Or, les autorités estiment que 30% des doses de metformine prescrites aux patients ne sont pas prises, 23% des sulfamides hypoglycémiants et en ce qui concerne les médicaments injectables, les patients sont 2 fois plus susceptibles d'arrêter de prendre des agonistes du récepteur GLP1 versus l'insuline. Cette inobservance est ainsi le lit d’accidents iatrogènes en nombre ! Ces mésusages médicamenteux sont évitables de 45 à 70% d’où la nécessité de promouvoir le bon usage des médicaments en général et de nous intéresser à celui des antidiabétiques en particulier pour cette formation. Alors que l’incidence des diabètes, quel que soit leur type, augmente de 3 à 4% par an, que les principaux facteurs de risque sont liés à l’hygiène de vie, que de nouvelles classes thérapeutiques sont apparues sur le marché, il est essentiel et indispensable pour le pharmacien et pour son équipe de : - promouvoir des comportements favorables à la santé pour prévenir l’apparition de la maladie diabétique et pour retarder l’apparition des complications vasculaires et neuropathiques - s’assurer de l’adhésion du patient à la stratégie médicamenteuse pour une bonne observance - organiser son éducation thérapeutique - connaitre les thérapeutiques médicamenteuses : mode d’action, effets secondaires, interactions et ainsi limiter le risque hypoglycémiant et la iatrogénèse - accompagner le patient dans la bonne utilisation des dispositifs employés pour la surveillance glycémique (lecteurs, capteurs…) et les outils d’injection mis à sa disposition - savoir répondre au questionnement et aux besoins éventuels du patient - mettre en place des bilans de médication