La loi* a fait du patient un usager du système de santé. Et ce glissement du verbe n’est pas sans conséquence. L’usager en effet dispose de droits nouveaux, inaccessibles jusqu’ici au seul patient. La relation avec le soignant doit s’inscrire dans un contexte renforcé d’oralité. Il appartient au soignant d’informer le patient / usager sur son état de santé, les moyens envisagés de l’améliorer, les risques encourus si ces moyens sont refusés. Car il n’est pas possible aujourd’hui d’accéder au corps de ce patient sans un consentement « libre et éclairé » de sa part. Et pour consentir, il faut d’abord être informé ! Dès lors, pour le praticien, comment remplir au mieux cette mission régalienne d’information ? Comment prouver, le cas échéant qu’elle a été accomplie conformément à la règle ? Comment s’assurer que le patient a bien compris ce qui lui a été dit ? Que faire face au refus de soins, qu’il soit formulé par une personne majeure ou par un mineur ? Au bout du compte, le praticien doit conserver la sérénité nécessaire à des soins de qualité. Quant à la relation de soins en elle-même, elle est le socle de tout l’édifice. Sans confiance réciproque, il n’est plus de soins de qualité possible. Il n’est donc de l’intérêt de personne de voir cette confiance altérée. Autant de questions, autant d’enjeux qui nécessitent des réponses précises, à partir de décisions de justice et de cas pratiques ; des réponses précises hors tout catastrophisme de mauvais aloi, par ailleurs totalement injustifié. Pour y faire face, deux juristes expérimentés porteurs d’une pédagogie qui permettra à l’auditoire de conforter ses propres vues, de s’ouvrir vers de nouvelles perspectives et de se doter des moyens, car ils existent de se préserver d’un conflit ou de l’atténuer au mieux et rapidement s’il se développe. * Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé . Jean Vilanova Juriste de la Médicale, Professeur de droit à l’Université de Lille