Objectifs généraux 1. Améliorer la qualité des soins en dépistant les médecins souffrant de syndrome d’épuisement professionnel 2. Réduire les coûts liés aux risques psycho-sociaux chez les médecins 3. Permettre un meilleur lien entre médecin du travail et médecin traitant Objectifs pédagogiques 1. Comprendre l’impact du statut de médecin dans la relation médecin patient. 2. Connaître les spécificités épidémiologiques des pathologies chez les médecins 3. Accompagner un médecin en souffrance 4. Décrire les facteurs de risque propres à l’exercice du médecin 5. Connaître les différences de modalité de prise en charge d’un patient médecin 6. Enumérer les pathologiques fréquentes chez les médecins RESUME Les médecins sont une population particulièrement à risque de syndrome d’épuisement professionnel. Les facteurs de cette exposition aux risques psychosociaux sont complexes ; nature de l’exercice professionnel qui confronte à des réalités difficiles (mort, maladie grave, détresse…), contraintes organisationnelles qui peuvent amener à un vécu de conflit de valeurs ou de perte de sens, représentations d’« infaillibilité » du soignant qui tend à retarder la demande d’aide… Cette vulnérabilité est pointée par le rapport de la HAS sur le syndrome d’épuisement professionnel en mars 2017. On estime que dans le Monde, un tiers des étudiants en médecine remplissent les critères en faveur d’une dépression, un chiffre significativement plus élevé que le reste de la population au même âge. L’Intersyndicale National des Internes et les autres structures jeunes ont conduit une enquête française en 2017 sur le sujet qui conclue à un chiffre similaire chez les futurs et jeunes médecins française (27,7%). Une étude du conseil de l’Ordre concluait en 2003 que les médecins avaient 2.3 fois plus de risque de mourir par suicide. De plus, les médecins sont particulièrement exposés aux risques d’addiction. En France, Beaujouan et son équipe ont réalisé une grande enquête nationale chez les anesthésistes-réanimateurs concluant que 10.9% d’entre eux présentaient un trouble lié à l’usage d’une substance autre que le tabac. Ces derniers exprimaient davantage de difficultés vis-à-vis de leur environnement au travail et avaient plus souvent une perception négative de leurs conditions de travail.