Repérage précoce et prise en charge de la maladie d’Alzheimer
Mixte
DPC
Formation proposée par panacéa conseil
Objectifs professionnels
Contexte
de la formation En France, la maladie d’Alzheimer touche
plus de 900.000 personnes et avec l’espérance de vie qui augmente, selon les
prévisions de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de malades
devrait presque doubler tous les 20 ans, c’est donc un véritable enjeu de santé
Publique. La maladie d’Alzheimer est une maladie
neurodégénérative d’évolution progressive. Elle est la 1 ère cause de
dépendance lourde du sujet âgé et responsable de son entrée en institution.
Elle commence bien avant le stade démentiel par l’apparition de troubles
cognitifs pouvant être accompagnés de troubles du comportement. L’évolution se
fait sur plusieurs années avec l’apparition d’une dépendance progressive
retentissant sur les activités de la vie mais aussi sur l’entourage. Les troubles neurocognitifs sont
sous-diagnostiqués et repérés tardivement dans les pays occidentaux. Seulement
40% à 50% sont diagnostiqués (Brooker, La Fontaine et al. 201
4- et lorsqu’il
est porté, le diagnostic est souvent tardif, à un stade de démence déjà établi
(MMS moyen de 1
7-, et le patient présente une dépendance avancée, se met en
danger à domicile ou est atteint de complications aigues. Selon une étude de
2005, le délai moyen entre les symptômes et le diagnostic serait de 24 mois en
France. L’un des principaux enjeux actuels est de
mettre en œuvre des consultations de repérage pour favoriser un diagnostic de
qualité au moment opportun. Il a été démontré que l’absence de diagnostic d’une
démence est associée à une augmentation des comportements à risque :
conduite automobile, gestion de ses propres traitements médicaux, manipulation
du gaz, gestion de son propre calendrier de consultation médicale (Hamjad, Roth
et al. 201
6-. Depuis 2011, la Haute autorité de santé recommande le diagnostic
précoce, notamment en cas de plainte du patient ou de son entourage, mais
également quand le patient présente un symptôme évocateur de troubles
neurocognitifs. (H- Recommandation de bonne pratique 2011-. Plus récemment
cet enjeu est devenu un axe stratégique du plan maladies neurodégénératives
2014-2019 et des stratégies nationales 2020-2022 dont la feuille de route
« Maladies neurodégénératives » 2021-2022 et 2023-2024. Les médecins généralistes sont les mieux
placés pour repérer les signes à un stade précoce et contribuer à la
coordination du parcours diagnostic incluant l’orientation du patient vers des
consultations spécialisées, l’annonce du diagnostic et la démarche post-diagnostic. A l’heure d’aujourd’hui, on ne sait pas
encore guérir cette maladie, mais la connaissance sur ses facteurs de risque et
ses mécanismes évolue de façon spectaculaire depuis plusieurs années. Le
premier enjeu est de repérer de façon précoce afin, non pas de la guérir, mais
de mettre en place rapidement une prise en charge adaptée et ainsi freiner son
avancée. Cela commence par la plainte subjective du
patient et de son entourage. En consultation générale, des tests simples rapides
existent, et réalisables en quelques minutes. Ils permettront au médecin
généraliste de lever aussitôt un doute sur une plainte suspecte ; ou si
les troubles cognitifs sont avérés, d’orienter le patient vers un centre
mémoire spécialisé dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et encadré par
une équipe spécialiste (gériatre, neurologue ou psychiatre). Dans les centres mémoires, les
spécialistes pourront déterminer les troubles cognitifs du patient à travers une
série de tests approfondis. Ces équipes évaluent non seulement la mémoire mais
aussi d’autres fonctions cognitives telles que l’orientation dans le temps et
dans l’espace, le raisonnement, le langage, la compréhension et l’attention.
Ces tests assurent la distinction des patients atteints d’une maladie
d’Alzheimer, même à un stade très précoce, des personnes saines puis des
patients atteints de démence. Les tests restent adaptés au patient en fonction
de son niveau socioculturel et du stade d’évolution de sa maladie. Quant au diagnostic et à la prise en
charge de ces maladies, ils nécessitent des compétences pluridisciplinaires,
faisant intervenir des professionnels de santé. Le médecin généraliste traitant
est au cœur de l’organisation des soins centrée sur le patient. Il collabore,
pour le diagnostic et le suivi, avec un neurologue, un gériatre ou un
psychiatre, et peut être aidé à des moments divers de l’évolution par de
nombreux professionnels, dont ceux de la coordination comme l’IDE coordinatrice
de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) ou d’équipe spécialisée
Alzheimer (ESA), et bien d’autres… Durant l’évolution de la maladie, le
médecin sera confronté aux troubles cognitifs et à leurs répercussions ainsi
que l’entourage. Il est important qu’il sache les traiter selon les toutes
dernières recommandations avec les différents traitements qu’il existe, en
privilégiant les autres alternatives. De façon précoce, le médecin généraliste
devra ne pas attendre la progression de la maladie, pour évoquer avec le
patient, l’importance des directives anticipées, la nomination de la personne
de confiance et lorsqu’il sera indispensable, il faudra déterminer le moment et
la bonne mesure de protection à mettre en place. La gravité de l’impact de cette maladie sur la qualité
de vie des personnes malades et de leurs aidants imposent donc une forte
mobilisation pour les accompagner aux différentes étapes de la maladie, fournir
des réponses adaptées dans l’ensemble du territoire et coordonner les acteurs
de la recherche. Aujourd'hui on dénombre 2 millions d'aidants qui
soutiennent au quotidien leurs proches atteints de la maladie d'Alzheimer. Ils
jouent un rôle fondamental dans le maintien à domicile des patients d'Alzheimer
qui restent en moyenne 7 ans chez eux avant d’être hospitalisés. Mais il y a un fort risque d’épuisement ou
de compenser une pathologie déjà existante. Le médecin généraliste intègre dans
sa prise en charge l’aidant afin de le soutenir, et de prévenir ce risque en
l’évaluant et ainsi lui proposer une aide en l’éclairant sur les informations
utiles à connaître, les ressources locales, humaines et financières dont il
peut bénéficier. L’organisation et la structuration de cette prise en
charge étant variables d’une région à l’autre, il n’est pas spécifié, pour
chaque recommandation, quel professionnel ou quelle structure en est chargé.
Certaines recommandations peuvent être mises en œuvre par des professionnels de
qualifications différentes selon leur disponibilité, leur implication et leurs
compétences dans le domaine. Il est donc essentiel pour le médecin généraliste
de connaître la filière gériatrique et ainsi pouvoir prescrire un parcours de
soins le plus adapté à l’évolution de la maladie mais aussi à son environnement
pour chacun de ses patients. Le but est d’utiliser les ressources locales pour
organiser la meilleure prise en charge et ainsi améliorer la qualité de vie de
son patient et ses aidants. Objectifs
de la formation Compétence visée : Savoir repérer précocement un patient atteint de la maladie d’Alzheimer Savoir prendre en charge, le plus tôt possible, lui et son aidant, afin de
freiner sa progression et d’améliorer leurs qualités de vie · Savoir différencier un trouble de
l’attention d’un trouble de la mémoire · Être
capable de mettre en place une stratégie diagnostique graduée et personnalisée · Intégrer
et réaliser les tests nécessaires lors de la consultation en médecine générale
devant toute plainte mnésique · Identifier
et prendre en charge les troubles du comportement · Savoir
adopter une approche médicamenteuse ou non médicamenteuse selon les
manifestations de troubles du comportement et des recommandations · Expliciter
le cadre juridique : rédiger ses directives anticipées, nommer une personne
de confiance et mettre en place une mesure de protection adaptée · Soutenir
et préserver les aidants, en leur donnant les informations concernant leurs
droits et les ressources locales qui existent · Connaître
l’ensemble de la filière gériatrique pour orienter son patient dans la
structure la plus adaptée à ses besoins. Contexte
de la formation Objectifs
de la formation