Les uvéites ont bénéficié d’avancées diagnostiques et thérapeutiques récentes très significatives permettant de mieux les évaluer avant de proposer une prise en charge personnalisée. L’optimisation diagnostique commence dès l’interrogatoire et l’examen biomicroscopique orientant les différents examens complémentaires. Les bilans sont de plus en plus orientés afin d’éviter de longues listes inutiles et couteuses. L’imagerie basée sur les méthodes angiographiques classiques mais également les différentes variantes de l’OCT a permis d’affiner notre analyse anatomique et la détection des complications. Certaines pseudo-uvéites et étiologies infectieuses ont bénéficié de l’apport des techniques d’analyse moléculaire appliquées à l’humeur aqueuse avec des options thérapeutiques spécifiques efficaces. Les atteintes rhumatismales sont probablement les plus fréquentes chez l’adulte mais également chez l’enfant. Le diagnostic est souvent aisé mais les formes pédiatriques sont plus insidieuses, nécessitant un examen biomicroscopique de dépistage régulier dès le début de la maladie rhumatologique. Les progrès thérapeutiques récents ont permis de transformer le pronostic visuel chez l’enfant et réduire les complications chez l’adulte. Les uvéites intermédiaires, postérieures ou totales peuvent s’associer à des vasculites rétiniennes de sévérité variable. Leur analyse sémiologique fine permet d’orienter le diagnostic vers une affection purement oculaire ou alors une maladie de système. Il en est de même des uvéites postérieures ou totales touchant la choroïde avec les fameux syndromes de taches blanches d’une part et les choroïdites stromales (birdshot rétinochoroïdopathie, Vogt-Koyanagi-Harada, ophtalmie sympathique, sarcoïdose et tuberculose) d’autre part. Les causes infectieuses des uvéites doivent être minutieusement recherchées afin de ne pas retarder la mise en place d’un traitement spécifique. La toxoplasmose demeure l’étiologie la plus fréquente suivie par les atteintes bactériennes et les rétinites virales. Les analyses moléculaires appliquées aux liquides intraoculaires permettent de confirmer le diagnostic avant l’initiation du traitement. L’apport des corticoïdes demeure souvent nécessaire lorsque l’infection a été contrôlée. L’arsenal thérapeutique médical des uvéites non infectieuses s’est considérablement élargi grâce à des approches locales ou systémiques plus efficaces et mieux tolérées. Chaque stratégie a ses avantages et ses inconvénients et il faut connaître les indications chez les différents types d’inflammation intraoculaire. Il est de plus en plus fréquent d’avoir recours à des associations systémiques et locales au cours de l’évolution des formes chroniques de la maladie ou lorsqu’une résistance apparaît. La collaboration entre l’ophtalmologiste et l’interniste, le rhumatologue ou le pédiatre demeure un gage de succès. La chirurgie de la cataracte a également bénéficié de progrès récents permettant en 2019 d’obtenir un résultat post-opératoire prédictible et durable. Le respect d’une période de calme préopératoire reste une des clés du succès. La chirurgie chez l’enfant jeune atteint d’uvéite rhumatismale est probablement la situation la plus délicate à gérer avec des risques importants de complication per ou post-opératoire. C’est certainement la prise en charge du glaucome qui demeure la plus délicate en 2019 avec un risque visuel important. Les progrès thérapeutiques dans le domaine de l’inflammation ont été significatifs et la cécité est souvent liée au glaucome réfractaire survenant à la phase terminale de la maladie. La meilleure façon d’éviter cette complication est de réduire la part cortisonique et de diagnostiquer les étiologies infectieuses dès que possible. Le pronostic visuel des patients atteints d’uvéite a bénéficié des progrès médico-chirugicaux récents avec un taux de cécité en baisse. Cependant, certaines formes d’uvéite (Behçet, ophtalmie sympathique, vasculites rétiniennes idiopathiques) et une prise en charge tardive restent des facteurs de risque péjoratifs. A travers des apports théoriques, des retours d’expériences, des échanges entre experts ainsi que l’accès à des supports pédagogiques, l’objectif de ce module est de permettre aux médecins ophtalmologues d’acquérir un socle de connaissances théoriques et pratiques basés sur les dernières recommandations pour améliorer leurs pratiques professionnelles dans la prise en charge des uvéites Objectifs pédagogiques : Les objectifs pédagogiques seront de permettre aux participants de : • Connaitre l’étiologie des différentes uvéites ? • Acquérir une démarche diagnostique des uvéites • Connaître quel (s) examen(s) faire, quand, comment ? • Savoir faire un diagnostic différentiel des différentes uvéites • Connaître les différents traitements des uveites selon l’étiologie