Fiche métier : Diététicien du sport

Vous êtes un sportif amateur ou professionnel et vous souhaitez vous faire accompagner par un diététicien du sport ? Vous êtes étudiants en nutrition et vous avez envie de vous spécialiser ? Vous êtes coach sportif ou encore entraîneur et vous envisagez d’ajouter la nutrition à vos missions ? Dans cet article, on vous informe sur le métier, les diplômes, la formation, et les particularités de la profession.

Qu’est-ce qu’un diététicien du sport ?

Le diététicien du sport est un professionnel de la santé spécialisé dans la nutrition appliquée à l’activité physique et sportive. Son rôle principal est d’élaborer des plans alimentaires personnalisés pour les athlètes, en fonction de leurs besoins énergétiques, de leurs disciplines et de leurs objectifs.

▶️ Quelle est la différence entre un diététicien du sport et un nutritionniste classique ?

Les termes sont parfois confondus, pourtant leurs statuts, leurs formations et leurs missions diffèrent fortement.

🥼 Le diététicien : un professionnel de santé réglementé :

Le diététicien est titulaire d’un diplôme d’État (BTS Diététique ou BUT Génie biologique option diététique). Le Code de la santé publique (article L4371-1) encadre sa profession. Il est reconnu comme professionnel paramédical, ce qui signifie qu’il peut exercer en hôpital, en libéral, ou au sein d’une structure sportive.

👉 Dans sa version spécialisée « sport », il adapte les apports alimentaires aux exigences physiologiques de l’entraînement, de la compétition et de la récupération.

🧠 Le nutritionniste : un terme générique, sauf s’il est médecin :

Le terme « nutritionniste » n’est pas un titre protégé. Toute personne ayant suivi une formation, même courte, peut se présenter comme « nutritionniste ». Seuls les médecins nutritionnistes ayant engagé une spécialisation en nutrition après la médecine ont un véritable statut médical.

En pratique : Le diététicien du sport est souvent plus terrain, proche des athlètes, avec une approche personnalisée.

Le médecin nutritionniste intervient davantage sur des pathologies (diabète, troubles du comportement alimentaire), parfois en complément d’un suivi diététique.

👉 Pour en savoir plus, consultez notre article « différence entre diététicien et nutritionniste » sur notre blog App’Ines.

L’importance de la nutrition sportive pour les athlètes

Une alimentation adaptée est essentielle pour tout sportif souhaitant améliorer ses performances, optimiser sa récupération et prévenir les blessures. Une nutrition adéquate permet de maintenir des niveaux d’énergie élevés, de favoriser la réparation musculaire et de renforcer le système immunitaire.

Le diététicien du sport remplit plusieurs missions essentielles :​

🎯 Évaluation des besoins nutritionnels

Analyse des habitudes alimentaires et des besoins énergétiques de l’athlète en fonction de son sport, de son niveau et de ses objectifs.

🎯 Élaboration de plans alimentaires personnalisés

Conception de régimes adaptés visant à améliorer la performance, soutenir la récupération et maintenir une santé optimale. ​

🎯 Suivi et ajustement

Adaptation des recommandations nutritionnelles en fonction de l’évolution des performances et des besoins de l’athlète.

🎯 Éducation nutritionnelle

Sensibilisation aux bonnes pratiques alimentaires, à l’hydratation et à l’utilisation éventuelle de suppléments.​

🎯 Collaboration interdisciplinaire

Travail en synergie avec les entraîneurs, préparateurs physiques et autres professionnels de santé pour une prise en charge globale de l’athlète.​

👉 Un entraînement régulier ne suffit pas à progresser, une alimentation calibrée à l’effort est essentielle.

Quels sont les risques pour un sportif qui n’adapte pas son alimentation ?

⛽ Manque d’énergie et baisse de performance

Sans un apport approprié à son activité, un sportif s’épuise plus vite, récupère moins bien et voit ses performances plafonner, voire régresser. L’organisme puise dans ses réserves, et à terme, la fatigue chronique s’installe.

👉 Exemple : un coureur qui ne couvre pas ses besoins énergétiques risque une chute de la vitesse de pointe dès la première demi-heure d’effort.

🧠 Altération de la concentration et troubles nerveux

Un sportif mal alimenté peut présenter des troubles de la concentration, une prise de décision altérée en compétition, voire des épisodes d’irritabilité ou de découragement.

👉 Dans les sports collectifs ou d’adresse, cela peut coûter une action clé, voire la victoire.

🦴 Risque de blessures accru

Une carence fragilise les tissus musculaires et osseux. Résultat : douleurs articulaires, crampes à répétition, tendinites, voire fractures de fatigue.

👉 Le surentraînement n’est pas le seul coupable : une nutrition carencée en est souvent la cause invisible.

👿 Mauvaise récupération et stagnation

Sans un apport post-effort optimisé, les fibres musculaires ne se régénèrent pas correctement. Cela ralentit la progression, favorise les courbatures persistantes et augmente le temps de récupération entre deux séances.

👉 Une étude de 2021 publiée par la revue Nutrients confirme que les sportifs avec un régime mal équilibré mettent jusqu’à 72 h de plus à récupérer après un effort intense.

🩺 Déséquilibres hormonaux à long terme

Chez les sportifs d’endurance ou ceux pratiquant des sports à catégorie de poids (boxe, judo, gymnastique), un régime trop restrictif ou déséquilibré peut provoquer un effondrement hormonal.

Formation et compétences requises pour devenir diététicien du sport

Pour exercer en tant que diététicien du sport, un parcours académique spécifique est nécessaire :

❌ Obtenir un diplôme en diététique :

Deux principales voies sont possibles en France

• BTS diététique : accessible après le baccalauréat, ce diplôme se prépare en deux ans et comprend des enseignements en sciences fondamentales, en techniques culinaires et en régimes thérapeutiques. ​

• BUT Génie biologique option diététique : Formation en trois ans incluant des stages pratiques et des enseignements en biologie, biochimie et nutrition. ​

👉 Pour plus d’informations, consultez notre article « formation diététicien ».

❌ Se spécialiser en nutrition sportive :

Après l’obtention du diplôme de diététicien, il est recommandé de suivre une formation complémentaire en nutrition du sport, telle que le Diplôme universitaire (DU) Nutrition et Activités physiques et sportives par exemple.

👉 Pour connaître toutes les spécialisations disponible en nutrition, lisez notre article « spécialisations diététicien ».

❌ Acquérir de l’expérience pratique :

Effectuer des stages auprès d’équipes sportives ou d’institutions spécialisées pour développer une compréhension approfondie des besoins spécifiques des athlètes.​

🎯 Les compétences essentielles pour ce métier incluent :​

• de solides connaissances en nutrition et physiologie de l’exercice ;

• des capacités à élaborer et adapter des plans alimentaires personnalisés ;

• d’excellentes compétences en communication pour éduquer et motiver les athlètes ;

• des aptitudes au travail en équipe pluridisciplinaire.​

Les possibilités d’exercice pour un diététicien du sport

Voici une sélection d’exemples concrets et variés, pour illustrer où travaille un diététicien du sport aujourd’hui :

🏟️ Dans les clubs et fédérations sportives

• Clubs de football professionnels (Ligue 1, Ligue 2…) : chaque équipe dispose fréquemment d’un staff comprenant un préparateur physique, un médecin du sport, et un diététicien chargé de gérer les repas d’avant-match, les collations et la récupération.

• Équipes de rugby, de basket ou de handball, souvent au niveau national ou régional.

• Fédérations sportives comme la FFF (Fédération française de Football) ou la FFA (Fédération française d’Athlétisme), où les diététiciens accompagnent les sélections nationales.

🏥 Dans les centres de rééducation ou hôpitaux spécialisés

• Les diététiciens du sport peuvent intervenir en réadaptation fonctionnelle, notamment pour les athlètes blessés, en lien avec les kinésithérapeutes et médecins.

• Ils travaillent aussi dans des centres hospitaliers universitaires (CHU) qui accueillent des sportifs de haut niveau (ex : unité de médecine du sport).

🧪 Dans la recherche et l’innovation en nutrition

• Certains exercent dans des laboratoires de recherche ou des instituts spécialisés (ex : INSEP — Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance), où ils participent à l’évaluation de nouveaux compléments, ou à l’étude de l’impact de l’alimentation sur la performance.

🏠 En cabinet libéral ou en coaching privé

• De nombreux diététiciens du sport choisissent le statut libéral : ils accompagnent des sportifs amateurs ou semi-professionnels.

• Ils peuvent également travailler en partenariat avec des salles de sport, des coachs sportifs, ou même des centres de bien-être, en proposant des plans alimentaires sur mesure.

🏫 Dans l’enseignement et la formation

• Certains deviennent formateurs dans les écoles de diététique, ou interviennent en tant qu’enseignants vacataires dans des cursus STAPS (Sciences et Techniques des Activités physiques et sportives) ou encore pour les diplômes type BPJEPS.

• Ils peuvent également animer des ateliers ou conférences en milieu scolaire ou en entreprise sur la nutrition et le sport.

✈️ Auprès d’athlètes internationaux ou sur des événements

• Des diététiciens du sport accompagnent des équipes lors de compétitions internationales : JO, Tour de France, Championnats du monde…

• Ils gèrent la logistique nutritionnelle sur site, en adaptant les apports à l’environnement (chaleur, altitude, décalage horaire, etc.).

Combien gagne un diététicien du sport ?

Le revenu d’un diététicien du sport dépend fortement de son cadre d’exercice (salarié, libéral, mixte) et de son niveau d’expérience :

• En début de carrière, un diététicien salarié dans une structure publique (ex : hôpital, établissement médico-sportif) perçoit environ 1 600 à 1 900 € net/mois.

• Dans un club sportif, la rémunération peut grimper à 2 000 - 3 000 € brut/mois, surtout si l’on travaille avec des athlètes de haut niveau.

• En libéral, les revenus dépendent de l’activité. On facture en moyenne entre 45 et 80 € une consultation individuelle. Un diététicien avec un bon réseau peut générer 2 500 à 4 000 € brut/mois, parfois plus s’il cumule plusieurs contrats (coaching + consultations + formations).

• Certains interviennent également en free-lance sur des événements ponctuels, des missions de consulting pour des marques de compléments alimentaires ou des startups sport santé.

▶️ Et le statut juridique d’un diététicien spécialiste du sport ?

Le choix du statut dépend de vos ambitions, de votre niveau d’expérience et de votre mode d’exercice : salarié ou indépendant.

En tant que salariés, vous signez un contrat de travail (CDI, CDD, vacataire). Le statut juridique est alors celui de salarié. Vous cotisez comme tout employé auprès de l’URSSAF via votre employeur.

En tant que libéral (indépendant), vous pouvez choisir entre l’entreprise individuelle (régime classique ou microentreprise), ou la société (EURL, SASU)

👉 Le choix entre EI, EURL et SASU dépend de vos objectifs, de vos revenus estimés et de vos besoins de protection sociale. Une aide d’un comptable ou d’un conseiller juridique est recommandée pour affiner ce choix.

Évolution de carrière et opportunités à long terme

Le métier de diététicien du sport peut évoluer de plusieurs manières :

• Spécialisation accrue : en nutrition clinique, en micronutrition, ou diététique comportementale (TCA, jeune athlète…).

• Développement d’une clientèle privée : passage à temps plein en libéral, interventions en entreprise ou auprès d’équipes sportives.

• Création de contenu ou de produits : livres de recettes, programmes de coaching nutrition, applications, blogs spécialisés.

• Rôle de formateur ou enseignant : en écoles de diététique, ou auprès de professionnels du sport.
• Postes à responsabilités : coordination nutrition dans des structures de santé ou des fédérations sportives, voire direction de centre sportif.

📌 Selon une enquête de l’AFDN (Association française des Diététiciens Nutritionnistes), près de 30 % des diététiciens exercent en libéral, un chiffre en forte augmentation ces dix dernières années.

Organismes et ressources en France qui se consacrent à la nutrition sportive

❎ ​Société française de Nutrition du Sport (SFNS)

Société savante dédiée à la promotion de la nutrition sportive, avec pour objectifs majeurs la protection de la santé, l’amélioration des performances et la prévention des conduites addictives chez les sportifs.

Missions et actions principales de la SFNS :

• Formation continue : Organisation de colloques et journées de formation pour actualiser les connaissances techniques et pratiques des professionnels de santé impliqués en nutrition du sport. ​

• Publications scientifiques : Réalisation d’une veille bibliographique et publication de documents référentiels en nutrition du sportif. ​

• Annuaire professionnel : Recensement des diététiciens et médecins diplômés en nutrition du sport, facilitant l’accès des sportifs et des fédérations à des professionnels qualifiés. ​

❎ Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) :

L’INSEP propose des fiches pédagogiques dédiées à la nutrition du sport, offrant des conseils pratiques pour les athlètes et les entraîneurs. ​

❎ Institut de Recherche du Bien-être, de la Médecine et du Sport Santé (IRBMS) :

L’IRBMS fournit une bibliographie en diététique du sport, compilant des ouvrages et des articles scientifiques sur la nutrition des sportifs. ​

❎ Fédération française de Nutrition (FFN) :

Bien que son champ d’action soit plus large, la FFN s’engage à mieux faire connaître la nutrition en France, incluant des aspects liés à la nutrition sportive.

👉 Ces organismes offrent des ressources précieuses pour les professionnels de santé, les entraîneurs et les athlètes souhaitant approfondir leurs connaissances en nutrition sportive.

Le métier de diététicien du sport s’impose aujourd’hui comme un pilier fondamental de la performance athlétique. Chaque repas devient une opportunité de récupération, chaque collation, un levier d’endurance. Et derrière cette mécanique, un expert ajuste, conseille, et anticipe. Ce métier d’action stimulant, en prise directe avec le corps, la science, et l’humain vous séduit-il ?

Alors, n’hésitez plus et lancez-vous ! La formation existe, les débouchés se multiplient, et les enjeux, eux, ne cessent de croître.