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Diététicien : s’installer en libéral, ce qu’il faut retenir

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Par Marianne S
Publié le 01 octobre 2025, 06h05

Temps de lecture: 6 min

Tu es étudiant ou fraîchement diplômé et tu envisages de t’établir à ton compte. Tu te demandes si l’entrepreneuriat te convient ? Quelles sont les qualités requises pour entreprendre, les obligations et les démarches à effectuer avant de t’installer en libéral en tant que diététicien ? Découvre, dans cet article, des réponses fiables et concrètes te permettant d’appréhender au mieux ta future activité professionnelle.



S’installer en libéral en tant que diététicien : les qualités requises

Tu souhaites t’implanter rapidement en tant que libéral, mais surtout, pas de précipitation ! Mieux vaut prendre le temps d’affiner ton projet. Pour une installation réussie, tu dois posséder certaines qualités indispensables.

L’expérience terrain : un atout indéniable

Nous te recommandons fortement d’acquérir quelques années d’expérience professionnelle avant de t’installer en libéral. La pratique est essentielle afin de consolider tes méthodes de travail. Collaborer avec d’autres thérapeutes te permet de t’enrichir auprès des « anciens ». C’est aussi l’occasion de te forger ta propre idée du métier. L’idéal consiste à accepter les différents remplacements et CDD qui s’offrent à toi durant tes premières années d’exercice.


La motivation : la clé pour tenir sur la durée

La motivation constitue un prérequis de taille quand tu décides de te mettre à ton compte. En effet, les hauts et les bas font partie intégrante de la vie d’un entrepreneur. La fluctuation du chiffre d’affaires, par exemple, est un des aléas du libéral. Surtout pendant les premières années, avant d’être bien implanté, avant d’acquérir une patientèle régulière. Garde la tête froide ! Vise sur le long terme, sois persévérant et patient !


La créativité et un soupçon de marketing

Différencie-toi des autres diététiciens en te spécialisant, mais également en te posant ces quelques questions :

  • Quelles sont mes valeurs ?
  • Quelles seront mes méthodes de travail ?
  • J’aspire à travailler de chez moi, sur les réseaux, acquérir un local commercial ?
  • Quelle est l’image que je souhaite véhiculer ?
  • Quel est mon public, ma cible, ma patientèle ?

Avoir une idée bien précise de la direction à prendre est impératif. Tu dois maîtriser tes atouts et les mettre en avant, mais aussi connaître tes futurs clients/patients et anticiper leurs besoins potentiels.


La gestion du temps

Sans une organisation au cordeau, attention au stress qui s’installe pour les créateurs d’entreprise ! Afin de pouvoir rentabiliser ton cabinet diététique, tu dois te rendre disponible, mais aussi savoir gérer ton temps efficacement. Ne te laisse pas dépasser lors d’une consultation. Tu es le seul maître à bord. D’ailleurs, la qualité d’une consultation diététique n’est pas forcément liée à sa durée. Structure-toi ! Avec l’expérience, ce sera de plus en plus facile de piloter ton organisation.


Le sens commercial : à ne surtout pas négliger

Tu as fait des études paramédicales. L’aspect commercial d’une activité ne t’intéresse pas initialement, et pourtant ! T’installer en tant que diététicien libéral, c’est aussi savoir se vendre, parler de toi, de ton travail. Pas de panique, c’est une compétence comme une autre à acquérir. De plus, préparer la viabilité économique de ton projet est impératif : quantifier les coûts prévisionnels de ton implantation est une première étape indispensable.

  • Quelles seront mes charges fixes et variables ?
  • Quel sera le prix de mes consultations ?
  • Quel est le chiffre d’affaires que je souhaite atteindre ?

Un bilan financier sur 3 ans permettra de mesurer la crédibilité de ton activité.


Diététicien à son compte : les obligations incontournables

En tant qu’entrepreneur, tu dois souscrire à un certain nombre d’obligations administratives. Afin de mieux appréhender l’organisation de ta future activité : on fait le point avec toi.

L’inscription au répertoire ADELI

C’est la première démarche à réaliser dans le premier mois d’exercice. La déclaration de ton activité et l’enregistrement de ton diplôme s’effectuent auprès du service ADELI de l’ARS (Agence Régionale de Santé) de ta région. Un numéro ADELI te sera alors attribué. Il devra figurer sur tous tes documents professionnels et tes factures.


Le choix du statut juridique de ton entreprise

Le diététicien doit immatriculer son entreprise avant de commencer son activité. Pour ce faire, tu dois choisir entre deux statuts juridiques :

  • L’entreprise en nom propre ou Entreprise individuelle (EI)
  • La Société (EURL ou SASU)

L’autoentreprise est une entreprise individuelle, les démarches sont simplifiées et rapides : pas de chiffre d’affaires, pas de charges sociales, pas de TVA (en fonction de ton CA). Créer une société est plus contraignant : rédaction, signature, publication des statuts, procédure d’immatriculation plus longue.

Dans tous les cas, tu dépendras du régime fiscal des professions non commerciales (BNC). Ton code APE ou NAF sera le 8690F, activités de santé humaine non classées ailleurs. Si tu as de grosses charges, comme le loyer d’un local commercial, choisir le statut de société est plus judicieux.


La demande d’affiliation à l’URSSAF

Tu dois déclarer tes revenus et payer tes cotisations sociales par voie exclusivement dématérialisée auprès de l’URSSAF de ta région. Tu dois soumettre ta demande d’affiliation au plus tard 15 jours après le début de l’exercice de tes fonctions. Tu peux effectuer ta déclaration d’activité mensuelle ou trimestrielle.

Le montant de tes frais dépendra du choix pour ton statut juridique. Compte en moyenne 25 à 26 % de charges, par exemple en autoentreprise. L’URSSAF s’occupe automatiquement de t’inscrire à une caisse d’assurance vieillesse obligatoire. La CIPAV gère la profession de diététicien.

Bon à savoir : l’URSSAF sera ton unique interlocuteur pour toutes tes démarches administratives.

L’obligation de formation triennale de Développement Personnel Continu (DPC)

Les diététiciens libéraux doivent remplir leur obligation de DPC comme tout autre soignant. Cela correspond au maintien, à l’évaluation et à l’amélioration des connaissances et des pratiques professionnelles.

Concrètement : tu dois inscrire, auprès de l’Agence nationale du DPC, un minimum de deux actions/formations différentes par période de trois ans. Certaines sont gratuites, d’autres peuvent recevoir le financement du Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux (FIF-PL).

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Voici quelques exemples d’organismes proposant des enseignements gratuits :

  • CODES (Comité départemental d’éducation pour la santé)
  • CREDEPS (Comité régional d’éducation pour la santé)
  • IREPS (Instance Régionale d’Éducation et de Promotion de la Santé)

La responsabilité professionnelle

Un diététicien indépendant doit obligatoirement souscrire une assurance afin de couvrir sa responsabilité professionnelle. La souscription à un contrat d’assurance de responsabilité civile professionnelle (RCP) couvre les risques d’erreurs ou de fautes professionnelles.

Les assureurs proposent généralement d’office un contrat de protection juridique en cas de litiges lors de la souscription de la RCP.

Voici deux exemples d’organismes couvrant les activités du diététicien libéral :

  • MASCF (Mutuelle d’Assurance du Corps Sanitaire Français)
  • MÉDICALE DE FRANCE 27

La CFE

C’est la Contribution Foncière des Entreprises (ancienne taxe professionnelle), aux bénéfices exclusifs des communes. Elle est calculée en fonction de la surface du local, avec un seuil minimal de cotisation.

Tu dois effectuer le paiement avant le 15 décembre de l’année, dans ton espace professionnel sur le site impots.gouv.


Le secret professionnel et l’archivage des dossiers

Le diététicien est tenu au secret professionnel, conformément à l’article 226-13 du Code pénal. Tu as également l’obligation de conserver et d’archiver les dossiers « patients ».

Dans le cadre de la protection des données personnelles, il est recommandé de déclarer à la CNIL tes dossiers clients informatisés.

Bon à savoir : si un patient s’adresse à toi pour une consultation à visée thérapeutique, demander une prescription médicale à son médecin référent est obligatoire (réf. : Code de la santé publique, art. L.4371-1).

Conclusion

S’installer en libéral exige une réflexion approfondie et la prise en compte de plusieurs éléments.

Possèdes-tu le mindset de l’entrepreneur ?

As-tu une réserve d’argent pour faire face à une éventuelle baisse de ton chiffre d’affaires ?

Tu te sens prêt à t’établir ? C’est une excellente nouvelle ! La liste de toutes tes obligations te sera donc très utile. 🎯


Protège ton exercice avec R’Daniel Courtage