Ouvrir un cabinet infirmier libéral : Toutes les démarches 👩‍⚕️

Tu rêves de plus d’autonomie dans ta carrière d’infirmier  ? Ouvrir un cabinet infirmier libéral est une belle opportunité de conjuguer indépendance professionnelle et proximité avec tes patients, tout en répondant à une demande croissante de soins de ville.

Le véritable atout du métier d’infirmier réside dans sa flexibilité et sa diversité : il offre la possibilité de suivre des trajectoires professionnelles variées, que ce soit en termes de types de services, de localisation géographique, de domaines d’intervention ou encore de spécialisations.

Sur environ 700 000 infirmiers en France, plus de 120 000 exercent en libéral (soit environ 20%). Si cette voie t’attire et que tu as décidé de l’explorer, c’est peut-être parce qu’on t’en a vanté les avantages, comme une rémunération souvent plus attractive 😊. Tu as peut-être côtoyé des infirmiers libéraux à domicile, observé leur quotidien, ou même découvert cet univers à travers des expériences de remplacement qui t’ont donné un aperçu concret de ce mode d’exercice.

Pour aller plus loin, tu as la possibilité de collaborer avec des infirmiers déjà installés dans leur cabinet, ou bien de te lancer dans l’aventure en ouvrant ton propre cabinet. Devenir infirmier libéral (IDEL) est une expérience professionnelle particulièrement enrichissante : elle te permet de travailler en toute autonomie tout en offrant des soins de qualité à tes patients. Mais c’est aussi un changement de cap important, car tu intègres alors le système des soins de ville, avec ses spécificités et ses règles.

Cette démarche marque également ton entrée dans le monde de l’entrepreneuriat. Devenir ton propre patron, sans hiérarchie au-dessus de toi, apporte une grande liberté mais implique aussi un investissement personnel et des efforts conséquents, surtout au début. On oublie souvent qu’être infirmier libéral ne se résume pas aux soins : des compétences en gestion d’entreprise sont indispensables pour maîtriser les aspects administratifs et financiers, gérer une trésorerie solide, et faire face aux dépenses initiales ainsi qu’aux fluctuations de revenus.

Ces compétences, pourtant essentielles, ne sont généralement pas enseignées en IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers). Il faudra donc les développer pour réellement profiter de cette liberté dans la gestion de ton temps et de ton planning, et ainsi assurer la pérennité de ton activité libérale.

Ce guide complet t’accompagne pas à pas : des démarches administratives à l’étude de marché, en passant par les obligations juridiques et les conseils de gestion. Que tu envisages de rejoindre un cabinet existant ou d’en créer un de toutes pièces, tu trouveras ici toutes les informations nécessaires pour démarrer sereinement.

Prêt à franchir le cap et à devenir infirmier libéral ? Suis le guide pour réussir ton installation en confiance et faire de cette aventure un véritable succès professionnel. 🚀

Diplômes et Expérience 💼

Pour ouvrir un cabinet, tu dois être titulaire du diplôme d'État d'infirmier (D.E.I.) - qui a aujourd'hui le statut de licence - et justifier d'une expérience professionnelle d'au moins deux ans dans les six dernières années (3200 heures) en tant que salarié auprès d’un médecin ou d’une infirmière cadre, dans un établissement de santé ou de soins agréé conformément à l’ordonnance 2003-850. Cette expérience peut être acquise dans des hôpitaux, des cliniques ou des centres de soins​.

Par ailleurs, depuis le 25 novembre 2016, un code de déontologie des infirmiers est en vigueur. Ce code établit toutes les obligations liées à l’exercice de la profession, aux domaines d’intervention en matière de soins, de prévention, de formation et d’expertise auxquels l’infirmier est autorisé à participer.

Démarches Administratives 🗂

Inscription et enregistrement :

Quelques étapes à suivre :

Agence Régionale de Santé (ARS) : Enregistrement du diplôme pauprès de l’ARS de ton secteur pour obtenir le numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé) - anciennement numéro Adeli -. Ce numéro unique t’accompagnera tout au long de ta carrière.

Ordre National des Infirmiers (ONI) : Inscription obligatoire (depuis 2016) pour exercer légalement. L’inscription à l’Ordre garantit le respect du code de déontologie et permet d’exercer la profession légalement. De plus, en cas de litige ou autre problématique que tu pourrais rencontrer dans l’exercice de ta profession, des conseillers juridiques te seront proposés par l’ONI pour t’accompagner, ce qui n’est pas à prendre à la légère !

Ces démarches administratives sont indispensables pour exercer légalement en tant qu’infirmier libéral et pour profiter des droits et avantages associés à ta profession. Il est conseillé de contacter les organismes compétents afin d’obtenir des informations détaillées sur les procédures à suivre et les documents nécessaires.

CPAM : Inscription pour obtenir la carte professionnelle de santé (qu’il faut présenter en cas de contrôle) et accéder au conventionnement​​. Cette carte te permettra de facturer les soins aux patients et de bénéficier des remboursements de l’assurance maladie.

Autres formalités :

CFE : Déclaration de création de l'entreprise dans les huit jours suivant l'ouverture.

CARPIMKO : Affiliation à la caisse de retraite et de prévoyance des infirmiers​​.

Préparation et Étude de Marché

• Évaluer la demande locale : Avant de te lancer, il est crucial de réaliser une étude de marché pour déterminer la demande en soins infirmiers dans la zone d'installation. Considère la densité de la population, la présence de structures médicales, et le nombre de cabinets existants​.

• Étudier la concurrence : Analyse les autres cabinets et professionnels de santé présents dans la région. Identifie leurs points forts et leurs points faibles pour mieux positionner ton offre de soins.

• Analyser la démographie : Prends en compte les caractéristiques démographiques de la population locale, comme l'âge moyen, les besoins spécifiques en soins de santé, et la répartition géographique des habitants​​.

Choix de l'Emplacement et du Local

• Zone d'installation : Le choix de la zone est stratégique. L'ARS catégorise les zones en fonction de la densité d'infirmiers : zones très sous-dotées, sous-dotées, à dotation intermédiaire, et sur-dotées. Les zones sous-dotées offrent souvent des aides financières pour encourager l'installation​.

• Local d'exercice : Le local doit être conforme aux normes du Code de la Santé Publique. Il peut être indépendant, partagé avec d'autres professionnels ou intégré dans une structure existante comme une clinique. Assure-toi que le local est accessible et adapté aux soins infirmiers​​.

Choix de la Structure Juridique 🏥

Lorsque tu exerces en tant qu'infirmier libéral, il est indispensable de choisir une forme juridique adaptée à ton modèle économique.

Les différentes options :

Entreprise Individuelle (EI) : Simplicité administrative, mais responsabilité personnelle illimitée. Imposé à l’impôt sur le revenu, dans la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC)

Société d’Exercice Libéral (SEL) : Permet de limiter la responsabilité, mais implique des formalités plus complexes. Tu peux créer cette société seul ou avec des associés si tu souhaites ouvrir un cabinet regroupant plusieurs professionnels de santé. Soumises à la réglementation des sociétés de capitaux (EURL/SARL, SASU/SAS), mais elles doivent également respecter certaines dispositions et réglementations spécifiques liées à l’activité d’infirmier (comptabilité, fiscalité, etc.).

D’autres possibilités :

Société Civile Professionnelle (SCP) : Partage des responsabilités et des bénéfices avec d'autres professionnels de santé​.

Groupement d’intérêt Economique (GIE) : Vous pouvez vous regrouper avec d’autres infirmiers dans un même local en créant un GIE. Cela permet de mutualiser les équipements et les frais liés au cabinet d’infirmier.

Il est conseillé de consulter ta branche professionnelle, un expert-comptable ou un juriste pour choisir la forme juridique adaptée à ta situation. Note que la création de ton entreprise engendre des coûts administratifs pouvant atteindre 250 euros, selon la forme juridique choisie. Si tu crées une société, prévois également les frais de rédaction des statuts et de publication dans un Journal d’Annonces Légales (JAL). Enfin, il est essentiel de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) pour couvrir les risques liés à ton activité.