
Infirmière en soins à domicile : vivre chez soi malgré la maladie
Le guide ultime

Par Adrien Bourzat
Publié le 27 mars 2025, 16h36
Tu envisages d’exercer en soins à domicile auprès de personnes âgées ou en situation de handicap ? Entre le SSIAD, l'HAD et les infirmières libérales, il est facile de s'y perdre. Démêlons ensemble ce paysage complexe.
Soins infirmiers à domicile : une passerelle vers l'autonomie
Imagine dispenser au quotidien des soins sur mesure dans le confort d’un foyer, entouré des repères du patient. Les services d'infirmiers à domicile redéfinissent aujourd'hui les parcours de santé en France.
Comment les soins à domicile fonctionnent réellement ?
- Infirmiers libéraux : Diplômés d'État avec minima 2 ans d'expérience hospitalière, tu t'adapte aux horaires du patient et de ta tournée. Parfaits pour des besoins ponctuels (piqûres d'insuline, ablation de points de suture).
- HAD : Pour des protocoles plus complexes (chimiothérapie, perfusions complexes). Disponible à tout âge sur prescription hospitalière.
- SSIAD : idéal pour un accompagnement quotidien (toilette, pansements simples, surveillance médicale). Réservé aux +60 ans ou aux personnes en situation de handicap.
Rendre les soins à domicile humains et efficaces : le rôle clé des infirmiers en soins à domicile
Des missions qui vont bien au-delà des gestes techniques
Quand un infirmier à domicile pousse la porte d’une partie, il apporte avec lui bien plus qu'une trousse de soins. Son quotidien ? Un subtil équilibre entre expertise médicale et accompagnement sur mesure.
Au cœur de sa pratique :
- Soins complexes : cicatrisation de plaies délicates (brûlures récentes, escarres chroniques), gestion des perfusions à domicile, surveillance post-opératoire
- Éducation thérapeutique : apprendre à gérer son diabète au quotidien, adapter son alimentation après un AVC
- Vigilance permanente : repérer une chute de tension inquiétante, anticiper les complications d'un traitement
Le parcours incontournable
- 3 ans de formation exigeante alternant cours en institut et stages terrain
- 2 ans d'expérience hospitalière minimum avant d'exercer en libéral
- Formations continues obligatoires : douleur chronique, psychogériatrie, nouvelles technologies
Les qualités qui font la différence
En exerçant à domicile, tu es à la fois :
- Bricoleur de solutions : adapter un pansement à une blessure atypique, improviser un étui de perfusion sécurisé
- Gestionnaire hors pair : coordonner 15 visites/jour dans un rayon de 30 km
- Diplomate : concilier les exigences médicales avec les réalités familiales
À savoir : les infirmiers à domicile utilisent désormais des applis de géolocalisation pour optimiser leurs trajets. Une révolution pour gagner du temps tout en réduisant leur empreinte carbone.
Le travail d'équipe : secret d'une prise en charge réussie
Avec qui collabores-tu au quotidien ?
- Médecins généralistes : ajustent les traitements selon tes retours terrain
- Aides-soignants : relais précieux pour les toilettes et prévention des escarres
- Services sociaux : accompagnent les situations de précarité nécessitant une aide
Tes outils concrets de coordination
- Messagerie sécurisée : transmission instantanée des constantes vitales au spécialise si besoin
- Réunions pluridisciplinaires : 1 fois/mois pour harmoniser les interventions
- Carnet de liaison numérique : suivi en temps réel par tous les intervenants
Cas pratique : Pour Monsieur Dupont, 82 ans, l'infirmier :
1. Détecte une confusion inhabituelle lors d'une visite routine
2. Alerte le médecin traitant qui en diagnostique la cause
3. Coordonne avec le service de portage de repas pour augmenter l'hydratation
4. Prévient la famille pour une surveillance renforcée
Comment ton patient accède-t-il aux soins infirmiers à domicile ?
Tout comprendre sur la prescription et les démarches
Accéder à des soins infirmiers à domicile nécessite une organisation simple mais précise. On t’explique ici comme le patient ou ses proches procèdent pour accéder aux soins à domicile :
1. Obtenir la prescription médicale
La première étape consiste à consulter le médecin généraliste ou spécialiste. Après avoir évalué les besoins du patient (suivi post-opératoire, traitement chronique, etc.), Il rédigera une ordonnance précisant :
- Les actes médicaux requis : pansements complexes, injections, surveillance de glycémie...
- La fréquence des visites : quotidiennes, hebdomadaires, ou ponctuelles
- La durée prévue de l’accompagnement (exemple : "2 mois avec réévaluation")
🔍 Le savais-tu ? Les services comme l’Hospitalisation À Domicile (HAD) nécessitent une coordination entre l’hôpital et le médecin traitant du patient pour les protocoles lourds (chimiothérapie, nursing technique).
2. Choisir son interlocuteur santé
Deux options s’offrent à ton patient, selon ses besoins :
- Les SSIAD : Parfaits pour un suivi régulier avec une équipe pluridisciplinaire (infirmiers + aides-soignants)
- Les infirmières libérales : Idéales pour des soins ponctuels ou un suivi sur mesure, avec des plateformes pour trouver un professionnel près de chez lui en 3 clics
Conseil pratique : Certains services proposent une visite préalable gratuite pour évaluer son environnement et adapter les soins.
3. Activer la prise en charge
- Pour les SSIAD : Le médecin de ton patient envoie directement le dossier à l’assurance maladie. Une absence de réponse sous 10 jours vaut accord tacite.
- Pour les libéraux : des applications peuvent l’aider à programmer les premières interventions, souvent sous 48h en cas d’urgence.
Le coût réel des soins (sans mauvaise surprise)
- SSIAD : Gratuité totale pour les soins infirmiers et d’hygiène de base
- Infirmières libérales :
- 60 % remboursés par la Sécurité sociale
- 40 % pris en charge par votre mutuelle (bien penser à vérifier le contrat !)
- Forfait journalier de 4,50 € pour les actes techniques (non remboursable)
💡 Astuce budget : Les patients en ALD (diabète, cancer, etc.) bénéficient d’une exonération totale des frais – il suffit de penser à demander le formulaire spécifique à son médecin.
Vos contacts clés détaillés
- La CPAM : pour la vérification des droits via l’appli Ameli ou leur service téléphonique dédié aux soins à domicile.
- La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) : Pour les aides techniques (lit médicalisé, fauteuil adapté).
- La plateforme partenaire : France Assos Santé : un médiateur santé accompagne gratuitement dans les démarches complexes
3 erreurs à éviter pour toi et ton patient
1. Ne pas vérifier que le médecin ait mentionné "à domicile" sur l’ordonnance → Risque de non-remboursement
2. Négliger le bilan hebdomadaire avec l’infirmier coordinateur → Essentiel pour ajuster les soins
3. Ne pas anticiper le reste à charge → Certains actes (aides à la toilette) sont peu remboursés
Aspects financiers des soins infirmiers à domicile
Comprendre les coûts et les aides
Financer des soins à domicile peut sembler complexe, mais voici ce que tu peux retenir pour naviguer sereinement :
- Remboursement par l’Assurance Maladie :
Au minimum 60 % des frais sont pris en charge pour les actes prescrits (pansements, injections, surveillance). Pour activer ce remboursement, une ordonnance et la carte Vitale du patients sont indispensables dès la première visite.
- Détail des tarifs :
Les professionnels appliquent des grilles officielles :
- Actes techniques (ex. : prise de sang) : tarif fixé à 3,15 € en métropole (code AMI).
- Soins d’hygiène (toilette, habillage) : 2,65 € pour 10 minutes (code AIS), ajusté selon la durée.
- Situations particulières :
- En cas de recours au SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile), les frais sont intégralement couverts, sans avance.
- Pour l’HAD (Hospitalisation à Domicile), les remboursements suivent les mêmes règles qu’une hospitalisation classique.
Mutuelles : optimiser sa couverture
Les complémentaires santé jouent un rôle clé pour limiter les dépenses. Voici comment elles interviennent :
- Reste à charge réduit :
Elles prennent généralement en charge les 30 à 40 % non remboursés par la Sécu, à condition que les soins figurent sur l’ordonnance.
- Offres sur mesure :
Certaines mutuelles proposent des forfaits autonomie ou des prises en charge renforcées pour les besoins chroniques (diabète, toilette quotidienne).
- Bonnes pratiques :
- Vérifie si la mutuelle accepte les dépassements d’honoraires (rares en SSIAD, plus courants en libéral).
- Certains contrats incluent un service d’orientation pour trouver rapidement une infirmière qualifiée.
✅ Le savais-tu ? Contacte si possible ta mutuelle avant de commencer les soins : une préautorisation est parfois nécessaire pour activer les remboursements.
Rester chez soi pour mieux guérir : les atouts méconnus des soins à domicile
Les soins infirmiers à domicile ne se limitent pas à une alternative pratique à l’hôpital – ils redéfinissent l’expérience de soin en plaçant l’humain au cœur du processus. Voyons pourquoi cette approche transforme la vie des patients et de leurs proches.
Un équilibre préservé entre soins et quotidien
Imagine pouvoir suivre un traitement contre le diabète en préparant le petit-déjeuner avec tes petits-enfants, ou discuter de ton roman préféré pendant que l’infirmière change votre pansement. C’est cette harmonie que permettent les soins à domicile.
Des soins sur mesure, évolutifs et rassurants

Cette flexibilité permet :
➔ Un suivi plus efficace pour les maladies chroniques
➔ Une adaptation des doses médicamenteuses en temps réel
➔ La création de rituels rassurants (ex : soin post-café du matin)
Un répit bienveillant pour les familles
Contrairement aux idées reçues, les soins à domicile ne surchargent pas les proches – ils les soulagent :
Ce que les aidants gagnent :
✅ Formation gratuite aux gestes techniques
✅ Accès à une plateforme de conseils 24h/24 via l’AppInes
✅ Jusqu’à 15h/semaine récupérées pour les loisirs essentiels
Prépare-toi à choisir les bons partenaires pour tes soins à domicile...
Sources :
https://www.legalplace.fr/guides/devenir-infirmiere-liberale/
https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/had-10951/had
https://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/4729/synthese_aah_2022_smr.pdf