
Infirmière en Ehpad en 2025. Rôle, métier, et responsabilités
Notre guide

Par Adrien Bourzat
Publié le 11 avril 2025, 08h50
Si toi aussi tu envisages de te spécialiser en gériatrie, ou si tu cherches simplement à mieux comprendre cette vocation, cet article est ton guide !
Au programme :
- Le cœur du métier d’IDE en Ehpad : gestion des plaies, coordination avec les aidants, adaptation des traitements aux fragilités liées à l’âge…
- Les compétences clés : diplôme d’État + formation en gérontologie, gestion du stress, travail d’équipe.
- Les réalités terrain : horaires décalés, liens forts avec les résidents, collaboration avec les psychomotriciens ou ergothérapeutes.
- Les évolutions : devenir infirmier référent, participer à des projets qualité, ou même former de futurs professionnels.
Prêt à percer les secrets de ce métier-passion ? On t’explique tout, sans jargon ni fard.
La vie d’un infirmier en EHPAD : un équilibre entre compétences médicales et humanité
Au cœur du quotidien : bien plus que des soins
Travailler comme infirmier en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), c’est endosser un rôle bien plus large qu’une simple exécution de prescriptions. Imagine-toi débuter ta matinée par une tournée de médicaments, puis enchaîner avec le suivi d’un résident diabétique, tout en préparant une réunion avec la famille d’une personne atteinte d’Alzheimer. Voilà une matinée typique.
Les trois piliers du métier
1. Expertise technique
Les gestes médicaux (pansements, injections, surveillance glycémique, surveillance des constantes vitales) restent incontournables pour assurer la santé du résident. Mais ici, chaque acte s’adapte à des particularités liées au grand âge. Par exemple, un simple prélèvement sanguin peut devenir un défi face à des veines fragilisées.
2. Coordination d’équipe
Tu deviens le chef d’orchestre d’une équipe pluridisciplinaire. Un jour, tu formes une nouvelle aide-soignante aux techniques de mobilisation. Le lendemain, tu ajustes un traitement avec le médecin coordonnateur après avoir remarqué une interaction médicamenteuse lors de ta ronde du soir. Bref tu travailles en étroite collaboration avec l’ensemble des professionnels de santé présents sur place pour une prise en charge globale et les plans de soins des résidents.
3. Accompagnement sur mesure
Madame Dupont, 92 ans, refuse systématiquement ses comprimés le matin ? Plutôt que d’insister, tu prends le temps de comprendre son refus. Après quinze minutes d’échange, tu découvres qu’elle associe les médicaments à un mauvais souvenir d’hospitalisation. Une collation accompagnant la prise résout le problème.
Savoir-faire invisibles
Anticipation : Repérer les signes avant-coureurs d’une déshydratation (léthargie, plis cutanés) avant que la situation ne dégénère. Pour mieux appréhender la gestion des risques.
Improvisation : Utiliser une chanson d’époque pour distraire un résident réticent pendant un soin douloureux.
Diplomatie : Expliquer à une famille inquiète pourquoi une hospitalisation serait parfois contreproductive, ou au contraire très importante selon la situation, pour leur proche en fin de vie.
Les défis derrière la blouse
Charge mentale : Gérer simultanément une situation d’urgence lors d’une chute, les appels des familles et les commandes de matériel.
Équilibre émotionnel : Accompagner un résident en phase terminale tout en restant disponible pour les autres.
Adaptabilité : Faire face à des situations imprévues – comme ce jour où une tempête de neige a obligé à transformer le salon en poste médical d’urgence.
Pourquoi choisir cette voie ?
Impact concret : voir l’évolution positive d’un résident grâce à tes actions sur des mois.
Diversité : aucune journée ne se ressemble, mélangeant soins infirmiers, gestion et relations humaines.
Expertise valorisée : devenir référent en gérontologie, un domaine en pleine expansion avec le vieillissement démographique.
Se former en gérontologie : un investissement sur l'avenir
Les parcours de formation pour s'épanouir en EHPAD
Devenir infirmier en EHPAD exige bien plus qu'un simple diplôme en IFSI (institut de formation en soins infirmiers). Pour répondre aux défis du vieillissement, les professionnels complètent leur DEI par une spécialisation. Deux chemins s'offrent à toi :
Option 1 : Les diplômes universitaires (DU)
DU Coordination en gérontologie (6 mois) : Management d'équipe, droit de la dépendance, gestion des projets de soins. Exemple : À Paris, ce cursus alterne cas pratiques et stage en SSIAD.
Certificat de praticien en gérontologie : Approche pluridisciplinaire incluant nutrition, neuropsychologie et télémédecine.
Option 2 : Les formations intensives
Stage clinique accéléré (3 semaines) : Soins palliatifs, usage des gérontechnologies, gestion des troubles cognitifs.
Ateliers certifiants : Apprentissage par simulation avec acteurs professionnels pour gérer les situations critiques.
Évoluer sans perdre le contact humain
Passer du soin direct au management requiert une transition réfléchie. Voici trois trajectoires types :
👉 De l'infirmier au coordinateur
Ce qui change : Moins de pansements, plus de réunions pluridisciplinaires et de médiation familiale.
Compétences clés : Négociation budgétaire, analyse des indicateurs qualité, mentorat des juniors.
Salaire moyen : +15% par rapport au poste de base, avec des primes variables selon la taille de l'établissement.
👉 Vers l'expertise clinique
Spécialisations prisées : Alzheimer, fin de vie, prévention des chutes.
Atout surprise : Les compétences en art-thérapie ou musicothérapie boostent les recrutements.
👉 Créer son activité
Nouvelle tendance : certains infirmiers gériatriques optent pour le libéral, en binôme avec des kinés ou ergothérapeutes.
Astuce : Proposer des projets "maintien à domicile" aux CCAS locaux.
Gérer formation et vie professionnelle : mission possible
3 stratégies testées sur le terrain :
- Négocier un plan de développement avec son employeur : des EHPAD financent partiellement les DU.
- Opter pour du e-learning : Les modules asynchrones de l'Université d'Angers permettent d'étudier le soir.
- Mutualiser les savoirs : Créer un groupe d'échange entre pairs sur les bonnes pratiques – reconnu comme temps de formation continue.
⚠️ Piège à éviter Surcharger ton planning. Avance à ton rythme !
Réussir sa carrière sans oublier sa vocation
3 questions à se poser avant de choisir une formation :
- Est-ce que ce diplôme valorise mes forces existantes (ex : relation familiale, gestion de crise) ?
- Correspond-il aux besoins réels de mon EHPAD (ex : certification HAS, montée en télémédecine) ?
- M'ouvrira-t-il des portes au-delà de la gérontologie (ex : poste en clinique privée, enseignement) ?
Bonus : Les certifications en anglais médical (niveau B2) deviennent un différentiel clé pour accéder aux postes de cadre international.
Guide pratique pour les infirmiers en EHPAD : conseils et ressources
1. Quelle compétence prioriser en début de carrière ?
La communication non verbale avec les résidents atteints de démence reste essentielle. Beaucoup d’infirmiers conseillent de suivre des ateliers comme la méthode Montessori adaptée ou la validation therapy pour mieux appréhender ces échanges.
2. Comment apaiser les tensions avec les proches des résidents ?
Pratique l’écoute active : « Je perçois votre inquiétude concernant l’alimentation de votre mère, parlons-en ensemble... »
Mise sur des outils concrets : cahier de liaison digital, réunions trimestrielles avec l’équipe pluridisciplinaire
Anticipe les sujets sensibles (horaires, traitements) via une charte d’accueil claire
3. Quelles solutions contre l’épuisement professionnel ?
Télécharge une appli pour des exercices de relaxation en 5 minutes.
Intégre des groupes de parole entre collègues (minimum 1 rencontre/mois)
Devenir infirmier en EHPAD, c’est embrasser une réalité où se mêlent défis techniques et moments uniques de partage. Entre le suivi d’une escarre et le fou rire partagé lors d’un atelier musique, chaque journée redéfinit le sens du care.
Avec des débouchés variés (coordinateur, formateur, responsable qualité) et l’émergence de nouveaux modèles (EHPAD connectés, habitats inclusifs), ce secteur t’offre bien plus qu’un emploi : une aventure humaine.
Conseils concrets, outils utiles et mot de la fin
7 actions indispensables avant de postuler en EHPAD
- Obtenir son diplôme d'infirmier – la base non négociable.
- Cumuler au moins 140h de stage en gériatrie – un atout majeur pour la plupart des recruteurs.
- Se spécialiser via un DU comme Coordination en gérontologie ou Soins palliatifs.
- Apprivoiser les outils numériques : logiciels de traçabilité des soins et applications de surveillance à distance.
- Participer à des mises en situation avec acteurs formés aux troubles cognitifs – un exercice très révélateur.
- Adhérer à des groupes professionnels type Réseau Francophone des IDE Géronto pour échanger des bonnes pratiques.
- Anticiper les questions pièges durant l’entretien :
- « Comment réagiriez-vous face à un résident refusant sa toilette ? »
- « Décrivez votre approche pour prévenir la dénutrition. »
Conclusion : Un métier d’avenir aux multiples visages
Exercer comme infirmier en EHPAD en 2025, c'est relever un défi humain et technique sans précédent. Entre les robots compagnons qui détectent les chutes nocturnes et les tablettes connectées pour les transmissions, le cœur du métier reste inchangé : écouter la anecdote du jour d’un nonagénaire en lui faisant sa piqûre d’insuline.
3 bonnes raisons de sauter le pas :
- Impact visible : les IDE en EHPAD constatent une amélioration tangible de leur qualité de vie professionnelle.
- Évolutions rapides : les cadres de santé géronto sont souvent d’anciens IDEs d’EHPAD.
- Horaires adaptés : les professionnels soulignent une meilleure conciliation vie perso/pro vs l’hôpital.
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