Quel est le salaire d’une infirmière en réanimation ?

Quand on est infirmier, travailler en réanimation, c’est faire le choix d’un service à haute technicité où la vigilance est constante. Les patients sont dans un état critique, souvent intubés, ventilés, sous surveillance continue. Un environnement exigeant, tant sur le plan physique que mental. Mais cette expertise se traduit-elle par une meilleure rémunération ? Quel est le salaire d’un infirmier en réanimation ? Et comment évolue-t-il avec l’ancienneté ou selon le secteur (intérim, public, privé) ? Voici un tour d’horizon complet pour y voir plus clair.

Infirmière en réanimation : missions et spécificités

Les services de réanimation médicale et chirurgicale prennent en charge des patients instables, nécessitant une surveillance constante et des soins hautement spécialisés. Coma, détresse respiratoire, insuffisance multiviscérale, post-opératoires lourds… Les situations rencontrées sont souvent sérieuses et complexes.

L’infirmière en réanimation assure le suivi des paramètres vitaux, l’administration de traitements lourds (sédation, vasopresseurs, nutrition parentérale…), la gestion du matériel (respirateurs, pousse-seringues, dialyse…) et l’ajustement des protocoles en lien étroit avec l’équipe médicale (anesthésistes-réanimateurs, médecins spécialistes, internes). Le relationnel avec les familles est également essentiel, dans un contexte parfois difficile.

Dans la grande majorité des cas, les infirmiers exerçant en réanimation sont des IDE en soins généraux, sans spécialisation formelle. La présence d’IADE reste marginale. Les conditions de travail sont exigeantes : horaires en 12 h, alternance jour/nuit, travail les week-ends et jours fériés. La charge mentale, physique et émotionnelle est élevée. Il faut donc faire preuve de rigueur, de résistance au stress et d’un solide esprit d’équipe pour exercer dans ces unités.

👉 À noter : dans certains hôpitaux, une première expérience en médecine ou soins intensifs est parfois exigée avant d’intégrer la réa. Une formation interne est souvent proposée pour sécuriser la prise de poste.

Salaire d’une infirmière en réanimation dans la fonction publique hospitalière

Dans la fonction publique hospitalière, le salaire des infirmiers exerçant en réanimation est donc sur la grille indiciaire des IDE en soins généraux, à laquelle s’ajoutent diverses primes liées aux conditions particulières de travail.

La progression salariale suit deux mécanismes principaux :

• Le changement d’échelon se fait automatiquement à l’ancienneté. Chaque échelon a une durée définie (ex. : 2 ans, 3 ans…), au terme de laquelle le ou la soignante passe à l’échelon supérieur, avec une hausse de l’indice et donc du salaire brut.

• Le passage du grade 1 au grade 2 n’est pas systématique. Il dépend de certains critères comme :
  
  - L’ancienneté (10 ans minimum dans le premier grade) ;
  
  - L’inscription à un tableau d’avancement validé par la commission administrative paritaire ;
  
  - La réussite à un examen professionnel, dans certains cas.

👉 En résumé : l’échelon évolue avec le temps, le grade s’obtient sur dossier ou concours. Passer au grade 2 permet d’accéder à une grille salariale plus favorable.

Infirmier en soins généraux — Grade 1 ISGS

Infirmier en soins généraux — Grade 2 ISGS

Primes et indemnités des infirmiers en réanimation

En 2021, une prime pour les infirmiers et infirmières des services de soins critiques et de réanimation de 118 € nets/mois a été instaurée suite à la crise sanitaire.

En dehors de cette indemnité spécifique, les IDE en réanimation bénéficient des mêmes primes que ceux travaillant dans les autres services :

• Indemnité de sujétion : équivalent à 13 h supplémentaires par mois

• Prime de dimanche et jours fériés : ≃ 60 € brut/jour (sur la base de 8 h de travail)

• Majoration des heures de nuit : +25 % du traitement horaire

• Indemnité de résidence : entre 0 % et 3 % du salaire ;

• Prime de service : environ 1000 € par an ;

• Supplément familial : selon le nombre d’enfants à charge.

👉 Les montants peuvent varier selon la localisation et la politique des établissements.

Rémunération des infirmiers en réanimation dans le privé

En intérim

La rémunération en intérim est attractive pour les postes en réa très demandés. On observe les fourchettes suivantes :

• En semaine : 220 à 280 € nets par jour ;

• Le week-end : jusqu’à 350-400 € nets par jour.

👉 Les contrats en intérim ne comprennent pas de prime de service, n’intègrent pas systématiquement l’avancement. Les périodes sans mission sont également à anticiper.

Dans le privé

Les salaires dans les cliniques ou hôpitaux privés peuvent varier fortement. Ils dépendent du statut (convention FHP, FEHAP, etc.) et des négociations salariales internes.

• Début de carrière : autour de 2 000 € nets/mois

• Avec ancienneté + gardes : jusqu’à 2 800 € nets/mois

👉 La réanimation privée recrute souvent des IDE expérimentés, avec un accent sur la technicité et la polyvalence.

Évolution et perspectives pour les infirmières en réa

L’expérience acquise en réanimation est hautement valorisée dans une carrière infirmière. Elle peut ouvrir plusieurs voies d’évolution.

Spécialisation infirmière

Elles sont accessibles sur concours ou dossier et peuvent être financées par l’établissement employeur.

• IADE (infirmier anesthésiste) : formation de 2 ans, niveau master, possible après 2 ans d’expérience.

• IPA (infirmier en pratique avancée) : accessible après 3 ans d’exercice, elle permet de se spécialiser dans 5 domaines.

Encadrement

La formation conduisant au Diplôme Cadre de Santé est intégrable sur concours, après 4 ans d’exercice. Elle se déroule en Institut de formation des cadres de santé (IFCS), sur un an.

👉 Le passage par la réa est souvent perçu comme un atout majeur pour accéder à ces postes.

FAQ — Salaire infirmier en réanimation

Réa ou urgences : quelle spécialité est la plus reconnue ?

Les deux sont complémentaires. La réa est plus technique et orientée surveillance intensive, tandis que les urgences impliquent plus de polyvalence et de triage. En termes de rémunération, la réa est souvent légèrement mieux valorisée.

Quelles compétences sont requises pour travailler en réa ?

Travailler en réa nécessite une bonne maîtrise du matériel de soins critiques (respirateurs, monitoring, dispositifs d’intubation), une capacité d’analyse rapide et une grande rigueur dans l’application des protocoles. Le travail en binôme avec le médecin réanimateur exige réactivité, communication fluide et sang-froid face aux situations d’urgence.

Quel est le ratio soignants/patients en réa ?

La charge de travail est encadrée par le décret n° 2022-694 du 26 avril 2022 relatif aux conditions techniques de fonctionnement de l’activité de soins critiques. Le ratio est de 2 infirmiers pour 5 patients et 1 aide-soignant pour 4 lits ouverts.