
Quel est le salaire d’un infirmier urgentiste ?

Par Julie Rogier
Publié le 09 octobre 2025, 14h09
Travailler en tant qu’IDE aux urgences est un métier aussi passionnant qu’exigeant : prises de décisions rapides, gestes techniques et relation d’aide dans un contexte de stress pour les patients. Mais qu’en est-il du salaire ? Combien gagne une infirmière urgentiste à l’hôpital ?
Dans cet article, on fait le point sur le salaire infirmier urgentiste. Tu auras toutes les clés pour évaluer concrètement la rémunération de ce métier ô combien essentiel.
Infirmier urgentiste : missions et spécificités du métier
L’infirmier urgentiste prend en charge une grande diversité de patients : maladies chroniques décompensées, traumatismes, pathologies aiguës. Il évalue les priorités, réalise des soins d’urgences et de réanimation et coordonne la prise en charge.
Il peut travailler dans plusieurs unités : SAU (service d’accueil des urgences), UHCD (unité d’hospitalisation de courte durée), SMUR (service mobile d’urgence et de réanimation) ou encore en régulation au SAMU.
Les conditions de travail sont souvent intenses : rythme en 12 h, nuits, week-ends, gardes, imprévus constants.
Quel est le salaire d’un infirmier urgentiste dans la fonction publique ?
Il n’existe pas de spécialité « infirmier urgentiste ». Dans la fonction publique hospitalière (FPH), la majorité des professionnels exerçant aux urgences sont des IDE, rémunérés selon la grille indiciaire des infirmiers en soins généraux. Leur salaire évolue automatiquement avec l’ancienneté et les changements d’échelon.
Certaines infirmières intégrant les services d’urgence sont spécialisées. Des IADE (infirmiers anesthésistes diplômés d’État) sont souvent recrutées dans les unités de SMUR. Leur rémunération dépend de la grille des infirmiers spécialisés.

👉 Les montants indiqués sont des salaires bruts mensuels de base, hors primes et indemnités spécifiques (nuit, sujétion, prime de risque…).
Quelles sont les indemnités et primes des infirmières urgentistes ?
Le salaire des IDE urgentistes est complété par plusieurs primes et indemnités, variables selon la situation :
- Indemnité forfaitaire de risque : 118 €/mois (mise en place en 2019) ;
- Prime de service : jusqu’à 1 000 € par an ;
- Indemnité de sujétion (service continu) : 13 h supplémentaires par mois ;
- Prime de dimanche et jour férié : 60 € brut par jour (sur la base de 8 h de travail) ;
- Heures de nuit majorées : 25 % du traitement indiciaire brut ;
- Indemnité de résidence : entre 0 % et 3 % du traitement brut selon la zone ;
- Supplément familial : variable selon le nombre d’enfants à charge.
👉 En intégrant les primes, le salaire net d’un infirmier urgentiste à l’hôpital se situe autour de 2 200 € en début de carrière.
Quelle est la rémunération d’un infirmier urgentiste dans le privé ?
En intérim
En tant qu’intérimaire, les missions en service d’urgences sont parmi les mieux rémunérées. Selon la tension locale et le profil recherché, tu peux toucher entre :
- 200 à 300 € nets par jour en semaine ;
- 300 à 400 € le week-end ou de nuit.
L’intérim offre une rémunération attractive, mais sans la sécurité de l’emploi, ni les primes de service, ni les perspectives d’évolution automatique.
En clinique ou hôpital privé
Le salaire peut être légèrement supérieur à celui du public pour les infirmiers expérimentés, mais sans les mêmes garanties d’évolution ni les primes hospitalières.
À l’étranger
Plusieurs pays recrutent des infirmiers formés en France. Les salaires sont très variables :
- Suisse : 4 000 à 5 500 € nets/mois selon le canton et l’expérience.
- Canada : 3 000 à 4 200 € nets/mois avec avantages sociaux.
- Belgique : proche des grilles françaises.
Le métier d’infirmier urgentiste est très exigeant… mais il offre aussi des perspectives valorisantes, tant sur le plan humain que professionnel. Chaque journée est différente et permet d’évoluer dans un cadre stimulant, où l’esprit d’équipe et l’expertise sont au cœur du soin.
FAQ — Salaire infirmier urgentiste
Travailler aux urgences peut-il ouvrir la voie vers une spécialisation ?
Absolument ! Tu peux choisir de te spécialiser après quelques années aux urgences, notamment en passant le concours IADE (infirmier anesthésiste). Il faut avoir au moins deux ans d’expérience pour se présenter. Tu peux ensuite postuler pour le SMUR, au bloc ou en SSPI (Salle de Surveillance Post Interventionnelle)… avec une vraie montée en compétences et en salaire à la clé !
Les primes sont-elles identiques dans tous les hôpitaux publics ?
La majorité des primes (comme celle de service ou l’indemnité de sujétion) sont communes à tous les établissements publics. En revanche, les montants peuvent varier selon le nombre de gardes effectuées, la politique RH, ou encore les zones géographiques.
Y a-t-il des écarts de salaire selon les régions ?
Oui, et ils peuvent être significatifs. L’indemnité de résidence varie entre 0 % et 3 % selon la zone. Les missions d’intérim sont souvent mieux rémunérées dans les régions sous tension (comme l’Île-de-France). Certains établissements proposent aussi des primes d’attractivité supplémentaires. Si tu es mobile, ça peut valoir le coup de comparer !
Le travail de nuit est-il systématique aux urgences ?
Comme les services d’hospitalisation complète, les urgences fonctionnent le plus souvent en continu 24h/24. Cela signifie que les postes incluent généralement des périodes de nuit, des week-ends et des jours fériés. Certaines structures optent pour la mise en place d’équipes fixes d’infirmiers de nuit, permettant aux soignant·es de choisir leur rythme de travail. Mais dans de nombreux établissements, le roulement implique des nuits obligatoires, intégrées dans le planning. C’est une réalité du métier… mais aussi une source de majorations salariales non négligeables.
Quelle est la charge de travail aux urgences ?
Les urgences accueillent un flux continu de patients, avec des pathologies variées et des situations parfois critiques. Le rythme est soutenu, les décisions doivent être rapides et les soins techniques fréquents. Cela demande une grande réactivité, de l’endurance… et un solide esprit d’équipe ! La charge mentale peut aussi être importante, d’où l’intérêt de bénéficier d’un collectif solide et d’un bon encadrement.
Peut-on devenir IPA après avoir été aux IDE aux urgences ?
L’expérience acquise aux urgences est un vrai tremplin pour évoluer. Il est tout à fait possible de devenir infirmière en pratique avancée (IPA), notamment en soins d’urgence. Pour se présenter au concours, il faut justifier d’au moins 3 ans d’exercice à temps plein en tant qu’IDE. Le diplôme de niveau master (bac +5) peut être financé par l’établissement via un congé de formation professionnelle ou un plan de développement des compétences. D’autres dispositifs existent, comme le CPF ou les aides régionales.