
Équivalence de diplôme pour les kinésithérapeutes
Guide complet 2025

Par Adrien Bourzat
Publié le 17 avril 2025, 13h15
Vous y trouverez toutes les informations essentielles sur l'équivalence kiné pour obtenir rapidement votre autorisation d'exercice en France. Le processus peut paraître compliqué, mais on va essayer de vous aider à y voir plus clair sur les démarches à effectuer en tant que diplômé en Union européenne 🇪🇺.
Qui est concerné par l'équivalence de diplôme kiné ?
Cette page est à destination de tous les étudiants kinésithérapeutes poursuivant leurs études de Masso-Kinésithérapie en Espagne 🇪🇸, Belgique 🇧🇪, Portugal 🇵🇹, Italie 🇮🇹, Pologne 🇵🇱, Allemagne 🇩🇪 et tous les autres pays européens désireux de pouvoir exercer en France.
(Pour les ressortissants hors UE, la procédure est souvent différente)
Vous y trouverez toutes les informations essentielles pour obtenir rapidement votre autorisation d'exercice en France. Le processus peut paraître compliqué, mais on va essayer de vous aider à y voir plus clair sur les démarches à effectuer.
Bien entendu, toutes les démarches sont (malheureusement) spécifiques à ton pays de diplôme ainsi qu'à ta région de passage en commission. Les informations ci-dessous sont généralistes pour s'adresser au plus grand nombre.
Pour celles et ceux qui souhaitent tenter l'EPC (Carte Européenne Professionnelle), c'est une alternative « digitale ».
Démographie des étudiants kiné diplômés à l'étranger
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au 1ᵉʳ janvier 2024, 32 574 kinésithérapeutes inscrits en France étaient titulaires d’un diplôme obtenu hors de nos frontières, représentant près d’un tiers (30,8 %) des effectifs. C’est une progression marquée par rapport à 2020, où ils étaient 23 728, soit 26,1 % des professionnels inscrits.
Où s'installent les kinés diplômés en l'étranger en France ?

👍 Bon à savoir
Ce phénomène est suivi de près à travers un indicateur précis : le taux de détenteurs de diplôme obtenu hors France. Il exprime la part de ces professionnels étrangers parmi l’ensemble des kinésithérapeutes exerçant dans chaque département.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, une forte proportion de kinés diplômés à l’étranger n’est pas systématiquement liée à une faible densité de professionnels. En d’autres termes, leur arrivée ne compense pas nécessairement un manque, elle répond parfois à d’autres dynamiques d’attractivité territoriale.
Plusieurs régions métropolitaines affichent un taux supérieur à 30 %. Parmi elles :
- 🦆 Le sud-ouest,
- ⛴️ Le pourtour méditerranéen,
- 🏝️ La Corse (à l’exception des Bouches-du-Rhône),
- 🧣Les départements frontaliers du Benelux et de l’Allemagne (sauf la Meurthe-et-Moselle),
- 🗻 Les Alpes (à l’exception des Hautes-Alpes et de l’Isère).
Dans ces zones, la part de diplômés étrangers dépasse nettement le seuil national.
Où s'installent les kinés de nationalité étrangère ?
Les kinésithérapeutes de nationalité étrangère exercent majoritairement dans les départements ultra-marins, en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, en gardant une certaine proximité avec la frontière espagnole.
On retrouve de façon plus isolée, la Provence-Alpes-Côte d’Azur dans les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence.
Il y a une proportion plus importante dans les départements à faible démographie : les Ardennes, l’Aisne, l’Oise et l’Eure, la Haute-Saône, la Haute-Marne, l’Aube, l’Yonne et la Nièvre ainsi que l’Indre, l’Ain et de façon moindre l’Ardèche.

Les étudiants kinés français diplômés à l'étranger, un phénomène récent.
Cette pyramide illustre l’évolution du profil des kinésithérapeutes formés à l’étranger et exerçant en France. On observe une nette domination des Français parmi les plus jeunes générations ayant étudié hors des IFMK nationaux. Ce phénomène traduit une tendance croissante à se former à l’étranger avant de revenir exercer en France.
En revanche, à partir de 50 ans, le paysage change. La proportion de kinés étrangers augmente significativement, témoignant d’une présence plus ancienne et durable de praticiens venus d'autres pays européens.

Kinésithérapie : des diplômés formés hors de France, la Belgique en tête
Au 1er janvier 2024, l’analyse des données du Tableau met en lumière une réalité bien ancrée dans le paysage de la kinésithérapie française : une part importante des professionnels inscrits ont été formés à l’étranger, notamment en Belgique, qui arrive largement en tête.
🥇 La Belgique
Près d’un kinésithérapeute diplômé à l’étranger sur deux (43 %, soit 14 013 professionnels) a obtenu son diplôme en Belgique. Cette forte représentation s'explique par plusieurs facteurs : la francophonie partagée, la proximité géographique, mais aussi une tradition ancienne de mobilité étudiante vers les écoles belges, souvent perçues comme plus accessibles.
🥈L'Espagne
Derrière la Belgique, l’Espagne s’impose avec 31,3 % des diplômés (soit 10 186 kinésithérapeutes).
🥉 L'Allemagne
L'espagne est suivie de l’Allemagne (8 %, 2 604 professionnels).
Autres pays
On retrouve ensuite le Portugal (4,7 %, 1 533), de la Roumanie (4,5 %, 1 473) et de la Pologne (4,3 %, 1 396). Ces six pays totalisent ensemble près de 96 % des kinés formés hors du territoire français.
Cette dynamique traduit une ouverture croissante à l’international dans le parcours de formation, mais aussi les effets des politiques d’accès aux études de santé, qui ont poussé de nombreux jeunes à franchir les frontières pour suivre leur vocation. La Belgique, de par sa stabilité institutionnelle et sa proximité culturelle, s’est naturellement imposée comme un tremplin vers l’exercice en France.

66,1% des diplômés à l'étranger venu travailler en France sont français, chiffre en constante progression.
- 59,2 en 2020,
- 61,1 % en 2021,
- 62,5 % en 2022,
- 64,7 % en 2023.
- 66,1% en 2024.

Où demander son équivalence kiné ?
Tu dois déposer ta demande d'autorisation d'exrcice à la Direction Régionale de l'Economie, de l'Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS), anciennement DRJSCS (Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale) qui est le point d'entrée pour toutes les demandes d'autorisation des paramédicaux diplômés à l'étranger souhaitant travailler en France.
Préparer ton dossier d'équivalence de diplôme
Tu trouveras sur leur site des DREETS :
- 📝 Le formulaire de dépôt du dossier
- 📚 Les éléments administratifs à joindre au dossier (bien préparer les pièces en amont de ta demande, certains papiers demande des semaines avant de l'obtenir, coucou le papier de Madrid pour les étudiants kiné espagnols 👋)
Les documents généralement demandés :
- 📜 Diplôme original + traduction assermentée
- 👨🏫 Programme de formation détaillé
- 👌 Attestation de conformité (mentionnant la directive européenne)
- 💼 Justificatif de stage ou d’expérience pro
- ⚖️ Casier judiciaire
- 🪪 Pièce d’identité
Environ 1 mois après le dépôt :
➡️ Si ton dossier est complet ✅ : tu reçois un accusé de réception.
➡️ S’il manque des pièces ⚠️ : tu es contacté pour compléter.
Traduire ton dossier d'équivalence
Pour les étudiants diplômés dans des pays non francophones, vous aurez à traduire certaines (ou toutes) les pièces du dossier.
🇧🇪 Amis belges, vous pouvez sauter cette étape ! ⏭️
Ça tombe bien on t'a dégoté 2 bons plans de traducteurs assermentés avec tarifs doux comme un agneau 🐑 (avec tarifs réduits si tu viens de notre part => App'Ines 🐒).
🚀 Ils nous ont été recommandés par des étudiants qui sont passés par eux, avec de très bons retours.
Les délais peuvent toutefois varier en fonction du nombre de demandes/semaine.
Passer en commission d'équivalence
Le dossier est ensuite examiné par la commission régionale spécialisée dont les dates de réunion sont fixées par son président.
⏱ Pour être transparent, il est très compliqué de connaître en avance les dates. Il faut en général patienter 2 - 3 mois pour que la commission statue sur ton dossier.
🎯La commission compare ensuite la formation suivie dans le pays d’obtention avec la formation dispensée en France. 💡La règle est d'avoir 1500h de stages, dont 250h dans chaque spécialité pour les kinés par exemple.
Mais ce n'est pas une vérité absolue, certains dossiers remplissant les critères ne passent pas en commission, et des dossiers en dessous du minimum requis ont été validés. Là aussi prudence. Le mieux étant quand même de répondre aux exigences des commissions.
Si la commission constate des lacunes, elle regarde si l’expérience professionnelle, quand elle existe, peut les compenser, en tout ou partie.
Après examen du dossier, la commission régionale émet un avis et, dans un délai qui peut durer plusieurs mois à compter de la date de réception du dossier complet, le préfet de Région prend une décision qui peut revêtir trois formes :
- ✅ La délivrance d’une autorisation d’exercice ;
- ⚠️ L’obligation de se soumettre à des mesures compensatoires lorsque l’examen du dossier fait apparaître des différences substantielles entre les qualifications professionnelles attestées par les titres de formation du demandeur et l’exercice de la profession en France ;
- ❌ Le rejet de la demande. Il peut y avoir un sursis à statuer dans le cas d’une demande de pièces complémentaires ou d’éclaircissements relatifs aux informations ou aux documents transmis.
Réaliser les mesures compensatoires
1. Passer une épreuve d’aptitude 🎓
La DREETS organisatrice de l’épreuve d’aptitude adresse par lettre recommandée avec accusé de réception, un mois au moins avant le début de celle-ci, une convocation individuelle mentionnant le jour, l’heure et le lieu de l’épreuve.
Les sujets de l’épreuve d’aptitude sont fixés par le jury.
L’épreuve d’aptitude peut prendre la forme d’interrogations écrites ou orales notées sur 20 points portant sur chacune des matières qui n’ont pas été enseignées initialement ni abordées au cours de l’expérience professionnelle.
L’admission est prononcée par le jury si la moyenne des notes obtenues par le candidat est égale ou supérieure à 10 sur 20, sans note inférieure à 8 sur 20, à une ou plusieurs interrogations.
Le préfet de région (DREETS organisatrice des épreuves) notifie les résultats de l’épreuve d’aptitude à l’intéressé et au préfet de région compétent pour délivrer l’autorisation d’exercice.
Le préfet de Région notifie les résultats (réussite ou échec) sans nouveau passage en commission.
2. Ou effectuer un stage d’adaptation 🏥
Le stage d’adaptation s’effectue dans un établissement de santé public ou privé.
Les stages doivent être agréés par l’Agence Régionale de Santé.
Les candidats effectuent les démarches nécessaires à la réalisation du stage (contact avec les établissements, signature de la convention de stage, couverture d’une assurance responsabilité civile, mise à jour des vaccinations).
Le stagiaire est placé sous la responsabilité pédagogique d’un professionnel qualifié exerçant la profession concernée depuis au moins trois ans.
Le stage comprend éventuellement une formation théorique complémentaire.
➡️La validation ou la non-validation du stage est prononcée par le responsable de la structure d’accueil, sur proposition du professionnel qualifié évaluant le stagiaire.
Le préfet de la région organisatrice du stage notifie les résultats obtenus au préfet de région compétent pour l’autorisation d’exercice.
La décision du préfet compétent sur la demande d’autorisation d’exercice est prise après un nouvel avis de la commission régionale.
Trouver un stage compensatoire
Pas de panique, nous avons récolté pour toi les terrains de stage compensatoires agréés par les différentes ARS. 💡
PS : ces listes sont susceptibles d'être modifiées par les DREETS, pour être certains que les centres soient référencés, le mieux est de les appeler pour être sûr.
📍Tous les terrains de stage compensatoires sont désormais sur notre Espace Communautaire.
🏛️ Inscription à l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes
📑 Ministère de la Santé – Reconnaissance des diplômes
📍 Carte Professionnelle Européenne (CPE)