La réponse des professionnels de santé est actuellement insuffisante en matière de prise en charge de la santé sexuelle des patients cancéreux. Aborder la problématique de la vie sexuelle et intime est encore un réel problème en 2018 avec un paradoxe persistant. La demande (souvent masquée) et la sensibilisation (patients, soignants, associations patients) sont fortes et documentées mais il y a une situation de blocage largement partagée d'où un net déficit de prise en charge malgré des traitements le plus souvent efficaces. Très site et/ou soignant dépendant, il est à l'origine de très fortes inégalités de soins (qualité et équité). Les résistances (médicales surtout) à aborder l'oncosexualité pénalisent nombre de malades, de couples et de professionnels de santé. En France où le nombre de cancers masculins est le plus élevé d’Europe, un homme sur deux est ou sera porteur d’un cancer durant sa vie. Quelle qu’en soit sa localisation, sa gravité, ou la période de vie de sa survenue, cette maladie impacte toutes les dimensions de la vie dont la sexualité. Si les cancers uro-génitaux représentent 60% des 212000 nouveaux cas et ont un impact évident sur la fonction sexuelle relationnelle ou de reproduction, tout cancer affecte la santé sexuelle par ses composantes physio-pathologiques, psychologiques, et thérapeutiques. Les progrès permettant une survie croissante, la durée de vie en bonne santé sexuelle devient un enjeu qui nécessite une adaptation spontanée ou accompagnée. Mettre le patient au centre de ses choix en matière d’intimité impose de savoir les déterminants, impacts, et solutions d’une part, de savoir repérer les vulnérabilités et les systémiques, afin de l’éclairer d’une information valide et pro-active, en prévention primaire et tout au long du parcours de soin. Fort des griefs formulés par les patients (études Vican INCA « le cancer deux ans après le diagnostic ») qui mettent en avant l’absence regrettée de prise en compte de la santé sexuelle alors que des séquelles invalidantes sont rapportées dans deux tiers des cas, les professionnels de santé doivent apprendre à les accompagner en transdisciplinaire et en réseau. Autour des thématiques de la promotion de la santé, des préventions primaires, secondaires et tertiaires, des réponses adaptatives, et des moyens, le partage des bonnes pratiques participe de la Stratégie Nationale de Santé et des plans Cancer. A l’issue de ce DPC, les médecins et soignants amenés à prendre en charge des patients porteurs de cancer pourront : o Légitimement aborder la qualité de vie sexuelle des hommes par prévention ou accompagnement en cas de cancer o Connaitre les facteurs prédictifs de développement d’un cancer de l’homme et de l’adaptation sexuelle o Aborder la question de la sexualité et informer des modifications inhérentes à la maladie o Repérer, prévenir, évaluer la demande de motivation au changement et d’aide à l’adaptation o Aborder la problématique de la fertilité o Organiser la démarche de prise en charge tout au long du parcours de soin du patient o Mesures pédagogiques permettant aux patients et partenaires d’être acteurs de leurs choix adaptatifs o Prescrire les mesures d’hygiène préventive en santé et encourager le développement des liens affectifs harmonieux o Proposer les moyens permettant de lutter contre les dysfonctions sexuelles lorsqu’ils sont souhaitables et souhaités o S’inscrire dans le réseau coordonné des soins oncologiques de support pour optimiser l’adaptation de la vie sexuelle des patients cancéreux o Connaitre l’outil chemin thérapeutique pour améliorer la prise en charge à partir des référentiels de bonne pratique o Savoir associer les outils thérapeutiques médicamenteux, de rééducation, et d’accompagnements