OBJECTIFS Les objectifs de ce DPC visent à améliorer le dépistage et la prise en charge d’un trouble sexuel chez les patients atteints d’une maladie-cardiovasculaire en pratique clinique, par les étapes suivantes : - Optimiser ses connaissances sur la sphère cardio-vasculaire et sexuelle et l’impact des maladies cardio-vasculaires sur la sexualité - Avoir un comportement proactif dans le dépistage des maladies cardio-vasculaires et l’identification des facteurs de risque - Prendre en charge les problématiques sexuelles et de couple (Savoir parler d’intimité) - Evaluer l’impact sur la qualité de vie du patient et de son couple, la demande du patient et du partenaire, la motivation au changement - Accompagner et aider le patient à mieux gérer ses facteurs de risques, améliorer la compliance a son traitement et pouvoir exprimer ses difficultés de vie sexuelle et de couple pour sa prise en charge - Définir la stratégie thérapeutique et l’éducation à la santé sexuelle (Mode de vie, hygiène alimentaire, communication dans le couple) - Evaluer, selon l’état du patient, les différentes propositions thérapeutiques médicamenteuses ou autres et son intégration dans les programme de réadaptation - S’insérer dans le réseau de coordination de soins : étape essentielle de la stratégie thérapeutique RATIONNEL Malgré l’enjeu de santé publique que represente la prise en charge de la santé sexuelle, le sujet de la sexualité reste trop peu abordé en consultation tant par les médecins que par les patients, Les médecins n’interrogent pas suffisamment leurs patients sur leur histoire sexuelle ni sur la qualité de leur vie affective et sexuelle, alors que la littérature scientifique s’accorde sur l’évidence de l’altération de l’activité sexuelle des patients atteints de maladies chroniques notamment par les maladies cardio-vasculaires et leurs multiples comorbidités. L’Incidence des maladies cardio-vasculaires sur la sphère sexuelle est importante et l’activité sexuelle constitue l’un des aspects essentiels de la qualité de vie dans la population générale mais aussi chez les patients cardiaques. Celle-ci peut être compromise, soit en raison de la maladie elle- même (dysfonction endothéliale, atteinte vasculaire ou de la fonction cardiaque) soit en raison des traitements prescrits. Chez les hommes coronariens, la prévalence de la dysfonction érectile est d’environ 39 % à l’âge de 40 ans mais augmente à près de 67 % à 69 ans. Dans l’insuffisance cardiaque, elle atteint des prévalences encore plus élevées qui peuvent avoisiner 75 à 90 % des cas. Soixante pour cent des patients atteints d’un IDM se plaignent d’une altération de leur performance sexuelle, d’une dysfonction sexuelle, de leur plaisir sexuel ou de leur satisfaction sexuelle La dimension psychologique et notamment la dépression qui est fortement associée aux maladies cardiovasculaires joue un rôle majeur dans les troubles de la fonction sexuelle, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. La iatrogénie médicamenteuse est forte dans la prise en charge des patients porteurs d’une maladie cardiovasculaire et la fonction sexuelle n’est pas épargnée Quinze millions de Français sont atteints de maladies chroniques, 9 millions sont déclarées en ALD (affections de longue durée). Parmi ces ALD, les maladies cardio-vasculaires représentent le groupe majoritaire avec 2,8 millions de personnes atteintes et le diabète, 1,6 million. Par leur caractère durable et évolutif, les maladies chroniques engendrent des incapacités et des difficultés personnelles, familiales et socioprofessionnelles importantes. Ces pathologies ont en commun des facteurs de risque accessibles à la prévention et/ou au traitement. La santé sexuelle fait partie intégrante de l’arsenal préventif et thérapeutique des patients atteints de maladie cardio-vasculaire. Questionner son patient sur la présence éventuelle de dysfonction sexuelle est un outil de dépistage efficace et peu coûteux, le dépistage de principe des troubles sexuels est légitime étant donné les bénéfices potentiels de leur prise en charge, tant sur :la qualité de vie du patient et du couple que sur la santé globale du patient Ainsi, tout constat d’une détérioration de la qualité de vie d’un patient d’origine non manifeste doit conduire à vérifier l’absence de toute dysfonction sexuelle, d’autant plus qu’il existe des comorbidités chroniques à risque ou une mauvaise observance de leur traitement qui peut s’avérer néfaste pour le patient. Evaluer périodiquement la fonction sexuelle des patients atteints de maladie chronique doit devenir une pratique médicale courante. Les professionnels de santé doivent devenir plus proactifs dans leur activité. La santé sexuelle est un marqueur de la santé générale et le retour à une bonne santé sexuelle est un des objectifs de la prise en charge thérapeutique. Après un accident cardio-vasculaire, les patients et leurs familles doivent affronter de nombreux changements dans leur vie, incluant une adaptation aux conséquences de leur maladie et/ou de leur traitement journalier dans leur quotidien et leur vie professionnelle. Lorsque ces modifications sur le plan physique et /ou psychologique se passent mal, l’impact sur la qualité de vie est important. La sexualité est une dimension importante de la qualité de vie et elle peut chez ces patients participer à l’altération de leur santé globale. Le retour à une bonne santé sexuelle après un évènement cardio-vasculaire dans les plus brefs délais possibles est un des objectifs recommandés selon le consensus de l’American Heart Association and the ESC Council on Cardiovascular Nursing and Allied Professions (CCNAP) 2013. (Circulation. 2012;125:1058-107

2- MODALITÉS Cette action DPC se réalisera selon : - Deux étapes cognitives non présentielles ( 7 heures) en formation à distance par questionnaires de connaissances, revue bibliographique et analyse d’articles, et analyse de cas cliniques. - Une étape d’EPP présentielle (3 heures) à Marseille, mise en situation et présentation de cas cliniques interactive.