Chez l’homme vieillissant, les troubles mictionnels sont fréquents : 80% des hommes de plus de 70 ans en souffrent, causés principalement par une hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) atteignant un homme sur sept entre 40 et 49 ans et un homme sur deux entre 60 et 69 ans. La rétention urinaire aiguë (RUA) est une des urgences urologiques les plus fréquentes. Entre 60 et 80 ans, le risque cumulatif de rétention urinaire aigue est de 23%. En 2015, environ 45 millions de sondes de sondage intermittent et 240 000 sondes à demeure ont été remboursées en ville. Ces chiffres témoignent de l’intérêt que les soignants doivent porter à la gestion de la rétention urinaire qui constitue une vraie problématique de santé publique, ce d’autant qu’elle peut retentir durablement sur la vie familiale, sociale, et professionnelle et a un cout important pour la société. Le sondage vésical, notamment chez l’homme, est encadré par l’Article R. 4311-10 du du code de la santé publique : « L’infirmier ou l’infirmière participe à la mise en œuvre par le médecin des techniques suivantes : premier sondage vésical chez l’homme en cas de rétention ». Il s’agit donc d’un geste pouvant être totalement délégué́ par un médecin à un IDE après prescription. En outre, l’article 4311-5 autorise l’IDE « dans le cadre de son rôle propre » à changer une sonde vésicale sans prescription médicale. Bien que ce geste soit encadré par la loi, il existe à ce jour peu de formations concernant la technique et la gestion du sondage vésical. Une étude française de 2016 (Vallée et al, 201

6- avait montré que les infirmiers avaient des pratiques hétérogènes tant pour la réalisation du geste technique du sondage vésical que pour sa gestion à long terme. En outre, 76 % des IDE interrogés étaient en demande d’une formation complémentaire sur le sujet. L’objectif de cette formation est de donner les clés pour la réalisation du sondage vésical chez l’homme et l’entretien du dispositif de sondage : Quel type de sondage préférer en fonction de la situation du patient ? Comment prendre en charge de manière optimale le patient ayant une sonde demeure et limiter le risque d’infection urinaire associée aux soins ? Quand préférer le sondage intermittent ? Quels sont les avantages et inconvéniants du cathétérisme sus-pubien ? Quand proposer un étui pénien ? Pour répondre de manière rationnelle à ces questions et permettre une prise en charge optimale, il faut connaitre les modalités de sondages, leurs avantages et risques, et les alternatives possibles. Il faut également connaitre les différentes complications auxquelles ils exposent et comment les gérer ?