Le phénomène de l’augmentation de la prévalence des résistances bactériennes initialement observé à l’hôpital s’est étendu depuis plusieurs années au secteur de la ville. Il est marqué par l’apparition de nouveaux mécanismes de résistances impactant plusieurs molécules au sein d’un même classe thérapeutique et conduisant à l’apparition de bactéries dites multirésistantes (BMR). Il est désormais usuel d’identifier ces souches sur des prélèvements réalisés dans un contexte de pathologies infectieuses communautaires lors d’une prise en charge ambulatoire en médecine de ville. La diffusion de ces bactéries dans la population, observée à l’échelon mondial avec des différences très significative selon les pays, est étroitement corrélée à l’usage des antibiotiques et à la transmission croisée le plus souvent manuportée. Le risque de portage ou d’infection à BMR est d’autant plus important en cas d’antibiothérapie au cours des derniers mois, de retour de voyage ou à la suite d’une hospitalisation récente, de vie en collectivité, notamment pour les personnages âgés en EHPAD. Si les axes d’amélioration sont multiples afin d’inverser cette tendance (médecine vétérinaire, secteur agro-alimentaires, prévention de la transmission croisée, prévention vaccinale, tests de diagnostic rapide) l’un d’entre eux concerne directement la prescription des antibiotiques en médecine humaine et l’information du grand public. Les principaux leviers afin de réduire le volume de consommation des antibiotiques ou diminuer la pression de sélection de résistance sur le microbiote sans nuire à la qualité de prise en charge des patients sont les suivants : Ne pas prescrire en l’absence d’indication (infections virales, pathologies non infectieuses) Réduire la durée des traitements A efficacité équivalente choisir les molécules à spectre le plus étroit.