a. Résumé de l’action (synopsis) L’activité physique peut faire partie intégrante du traitement de vos patients porteurs de pathologies chroniques. Mais comment prescrire ? Et comment orienter son patient vers une structure au sein de laquelle il pourra pratiquer en toute sécurité ? Cette formation qui s’inscrit dans la continuité du module 1 permettra d’approfondir vos connaissances en abordant ces pathologies spécifiques b. Objectifs généraux : Former les médecins à la prescription des Activités Physiques et Sportives adaptées au patient. c. Objectifs pédagogiques spécifiques : • Décrire les bénéfices de la prescription d’activités physiques adaptées • Repérer, dans l’activité quotidienne d’un médecin, les patients pouvant bénéficier de la prescription d’activités physiques et sportives • Motiver les patients concernés à la pratique régulière d’activités physiques et sportives • Rédiger une prescription d’activités physiques et sportives en fonction des pathologies • Accompagner les patients dans leur démarche et son maintien dans la durée • Intégrer la démarche dans la pratique quotidienne du médecin Justification : L’OMS définit l’Activité Physique (AP) comme étant « tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques entraînant une augmentation de la dépense énergétique au-dessus de la dépense de repos ». Elle regroupe les activités professionnelles, les activités de la vie courante, les déplacements et les activités de loisirs structurées, en particulier sportives. Les preuves des bienfaits de l’AP sur la santé des personnes existent depuis de nombreuses années. Ses effets sont démontrés quel que soit l’âge et le sexe, et intéressent de nombreux domaines de la santé. L’expertise collective de l’INSERM1 effectuée en 2008 en reprend tous les impacts : amélioration des fonctions physiologiques de l’adulte et de l’enfant, et impact sur l’évolution des pathologies les plus fréquentes : pathologies cancéreuses, cardio-respiratoires, rhumatologiques, traumatiques, métaboliques (diabète et obésité), et psychiatriques (santé mentale et addiction). Ces bienfaits permettent également un « vieillissement réussi » mais surtout permettraient de lutter contre la « fragilité », de maintenir l’autonomie et de prévenir la dépendance. Cependant, l’inactivité physique est devenue l’un des principaux facteurs de risque pour les problèmes de santé et est à l’origine d’environ 10% de la mortalité totale dans la région européenne de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)2. Selon les estimations de l’OMS, l’inactivité physique est la cause de 5% de la charge des cardiopathies coronariennes, de 7% du diabète de type 2, de 9% du cancer du sein et de 10% de cancer du côlon. En France, les estimations sont du même ordre en 2009 avec 8,7 % des morts prématurées attribuées à la sédentarité, soit près de 10 000 décès3. Le Baromètre Santé-Nutrition de 20084 a étudié le niveau d’AP de la population française âgée de 15 à 75 ans. Moins de la moitié des Français (42,5 %) atteint un niveau d’AP favorable à la santé. On retrouve une moindre proportion chez les femmes (33,8 % vs 51,6 % pour les hommes) ainsi qu’une baisse progressive de l’AP avec l’âge. De plus, les enquêtes INCA 2 (2006-200

7- et ENNS (200

6- ont montré que la prévalence de personnes en situation de sédentarité s’élevait à 40%. L’article 144 de la Loi de modernisation de la santé n° 2016-41 du 26 janvier 2016 a introduit la possibilité, pour le médecin traitant, dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’affections de longue durée, de prescrire une AP adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. Même s’ils semblent s’impliquer dans les prescriptions des AP, notamment grâce à l’existence antérieure de politiques nationales5;6;7 et des initiatives régionales et locales (Biarritz, Blagnac, CHRU de Lille et Strasbourg), les médecins n’investissent pas encore massivement cette nouvelle compétence. Selon une enquête menée en 2016 par le baromètre IPSOS pour la Fédération Française d'Education Physique et de Gymnastique Volontaire (FFEPGV)8, 72 % des Français déclarent avoir déjà̀ suivi la prescription ou le conseil de leur médecin pour une activité́ sportive. Mais 33 % des personnes qui affirment suivre ces conseils admettent qu'ils ne l'ont pas fait « autant qu'ils le devraient ». Ces conseils sont parfois peu précis. 64 % des interrogés affirment qu'on ne leur a pas précisé́ quelle activité́ ils pouvaient faire. Il est ainsi important que cette prescription des AP puisse être accompagnée par la formation initiale et continue des médecins, dans les domaines du repérage des patients inactifs et sédentaires, de la motivation et de l’accompagnement de ceux-ci tout au long de leur démarche, tel que l’a recommandé la HAS en 2011. Pour autant, le médecin est un acteur clé de la promotion des APS. La Loi relative à l’assurance maladie de 2004 et la Loi HPST de 2009 l’ont placé au cœur du parcours de soin dans le paysage sanitaire en France. Il est déclaré médecin traitant par les patients dans 92,7% des cas10. C’est lui qui connaît le mieux le contexte bio-psycho-social dans lequel évolue son patient. En outre, plusieurs travaux ont souligné le rôle fondamental du professionnel de santé dans l’information et l’incitation à la pratique d’une activité physique et sportive en prévention primaire11. De plus, tout médecin soignant peut donner un conseil minimal lors de ses consultations, mais doit aussi connaître les bases de la prescription d’une activité physique. Cette prescription obéit à des règles identiques à celles de la prescription d’un médicament. C’est tout l’objet de cette formation : former les médecins à la prescription des activités physiques et sportives adaptées au patient. • Références argumentaires : 1 INSERM. Activité physique : contextes et effets sur la santé. Expertise collective. Paris: Inserm; 2008. 864 p 2 Stratégie sur l’activité́ physique pour la Région européenne de l’OMS 2016-2025 3 INSEE – Principales causes de décès en 2009 4 INPES – Barème Nutrition Santé, 2008. (235-26

7- 5 Plan Cancer 2014-2019 6 Plan National Nutrition Santé (PNNS) 2001 7 Plan National de Prévention par l’APS 2008 8 Enquête menée par Ipsos sur Internet du 12 au 16 décembre 2016 auprès d’un échantillon de 1 802 personnes âgées de 15 ans et plus 9 HAS – Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées. Avril 2011 10 Source PMT-IR au 31/12/2015 11 Conort C, Abitteboul Y, Université Paul Sabatier (Toulouse), Université Paul Sabatier (Toulouse), Faculté des Sciences médicales Rangueil. Freins à la pratique de l’activité physique et sportive régulière dans la population générale étude en Midi-Pyrénées. [[S.l.]]: [s.n.]; 2012