L’accompagnement en fin de vie d’un patient sur trois nécessite des soins palliatifs. Tous les âges de la vie avec des spécificités différentes sont concernés. Cet accompagnement individualisé et spécifique est médical, social et relationnel ; il peut être réalisé en milieu hospitalier et de plus en plus souvent au domicile de la personne. Le rapport de Marie de Hennezel en 2003 mettait en évidence un réel besoin de formation des professionnels de santé sur les soins palliatifs à la fois en formation initiale et continue. Ce rapport mettait en évidence que « le manque de formation, associé à un manque de réflexion éthique, était la principale cause de l’isolement des professionnels de santé ». A la même date, l’INPES indiquait que les soignants s’estimaient particulièrement démunis pour accompagner moralement et socialement leurs patients en fin de vie. Les textes de lois et rapports des dix dernières années ont permis de garantir l’accès aux soins palliatifs pour tous (Delbecque, Neuwirth). Le plan quadriennal de 2002 permet l’application de ce droit en développant les pratiques de soins palliatifs en France. Plus récemment, en 2005 avec la loi dite « Léonetti », et celle de 2015, le cadre législatif des malades en fin de vie s’est vu renforcé. Malgré ces dispositifs, le programme 2008-2012 de développement des soins palliatifs dénonce une réelle disparité de l’accès des patients aux soins palliatifs et réitère la nécessité de former les professionnels intervenant dans l’ambulatoire. C’est dans ce contexte que les professionnels de santé sont confrontés à des situations de plus en plus fréquentes de personnes de tout âge en fin de vie à domicile. Ces professionnels pour répondre aux besoins des patients demandent à enrichir leurs compétences dans les soins palliatifs et à collaborer avec d’autres professionnels de santé pour assurer ces accompagnements de plus en plus complexes. Les objectifs généraux: Faciliter au quotidien les parcours de santé : Promouvoir les soins primaires, favoriser la structuration des parcours de santé - Prise en charge de la douleur - Soins palliatifs et démarche palliative Développer les connaissances concernant les soins multiples et spécifiques des malades en fin de vie : -Améliorer la qualité de la vie en fonction des évolutions de la maladie et de la société, des soins et des techniques Préparer l’infirmière à affronter et à s’affranchir de la peur de la mort Au cours de chaque étape il sera effectué un brainstorming afin d’évaluer régulièrement l’impact des apports théoriques et cliniques sur les professionnels et une évaluation formative sera proposée. PROGRAMME DES 4 DEMI-JOURNEES En séance plénière interactive Définitions, historique, législation. - Economie et politique de santé en matière de pathologies et de soins palliatifs. - Définition des soins palliatifs. Historique et conception contemporaine des processus vie et mort. - Echanges/débats sur les représentations sociales liées aux concepts de vie, de mort, d’euthanasie… Partage d’expériences à partir du vécu des soignants. - Notion de soins curatifs, d’acharnement thérapeutique, d’obstination déraisonnable, d’euthanasie et de soins palliatifs. Règlementation et textes législatifs, application aux soins à domicile. - Recommandations et évolutions de la législation concernant la douleur et les situations de fin de vie L’approche et les soins de l’infirmière à domicile dans la symptomatologie de fin de vie A partir de cas concrets apportés par les participants et/ou le formateur - Evaluation de la douleur, douleur nociceptive, douleur neurogène. Comment évaluer, évoquer, décrire, transmettre la symptomatologie douloureuse et son évolution, verbalement, par écrit. - Traitement de la douleur : différents paliers OMS, adjuvants, morphiniques. - Evaluation des traitements antalgiques, des adjuvants. Prévention des effets secondaires, surdosage, toxicité… - Traitement des autres symptômes que la douleur : dyspnée, nausées, vomissements, diarrhées, occlusions…. - Symptômes difficiles, détresse respiratoire, hémorragies, coma. - Soins infirmiers d’hygiène et de prévention, soins de conforts, protocoles infirmiers dans le cadre du rôle propre - Nutrition et hydratation en fin de vie - Anticipation des situations difficiles selon l'entourage, les circonstances. - Les limites du maintien à domicile. - Travail en coopération avec les réseaux de santé, les HAD…rôles, missions, interventions… - Le rôle des réseaux de soins palliatifs et des équipes mobiles - organisation du travail commun avec l’infirmière à domicile Echanges, débats à partir de situations professionnelles vécues… La relation d’aide à un patient en fin de vie par l’infirmière à domicile : soutien psychologique du patient. Analyse des besoins spécifiques du malade Les différentes dimensions de la relation soignant-soigné. La perspective holistique, les besoins fondamentaux de la personne, les composantes techniques et affectives de la relation soignant–soigné, les différents niveaux de relation dans le soin infirmier. Notions de communication verbale et non verbale. - Information du patient et/ou de la personne de confiance - Prise en compte des spécificités culturelles du patient et de ses croyances - La relation d’aide : les 10 questions de C. Rogers, les phases de la relation d’aide. Besoins psychologiques de la famille et de l’entourage Travail de deuil-facteurs aggravants : - Le décès à domicile : place et rôle de l’infirmière à domicile : soins post mortem, procédures légales, anticipation avec les familles. Perception et acceptation de la mort en fonction des cultures. - Le deuil : les différentes phases du deuil. - La prévention du deuil pathologique, ce que peut faire l’infirmière à domicile. Echanges/débats Les besoins psychologiques des soignants : Communication interdisciplinaire, travail en équipe et travail au sein des réseaux Aide aux soignants : gestion de leur souffrance, leur angoisse, leur stress, formation de groupe de paroles Apprendre à repérer les attitudes verbales et non-verbales mises en jeu lors d’interventions relationnelles, évaluer leur pertinence dans la situation de fin de vie, renforcer l’efficacité de ces interventions. Communication interdisciplinaire et travail d’équipe. Cette dernière partie de la formation portera sur des cas cliniques abordant tous les aspects évoqués tout au long des 2 journées de formation, sur la réflexion commune des stagiaires afin que chacun trouve le moyen de mieux faire face à ces situations par lui-même et/ou recourant à des associations. (ASP, associations d’usagers, ligue contre le cancer….) Conclusion par le formateur des 4 demi-journées Evaluation formative des journées présentielles : chaque participant s’exprimera « à chaud » sur le contenu, sur l’atteinte de ses objectifs et sur la partie logistique. Un questionnaire de satisfaction sera à remplir en ligne de manière individuelle. Les supports de cours et les fiches outils seront remis en version numérique.