L'alimentation est un soin, regroupant un ensemble de conditions et d'actes par lesquels les professionnels de santé et de restauration veillent au bien-être du patient mais aussi à la prévention de la malnutrition et de ses conséquences individuelles et collectives. Un séjour à l'hôpital implique de pouvoir s'y nourrir : du déjeuner à l’hôpital de jour, jusqu'au minimum de trois repas par jour lors des hospitalisations à temps plein. En psychiatrie le repas est institutionnalisé ; suivant l’état du patient, il peut être pris seul, en chambre, ou avec d’autres patients en salle à manger ou dans un self-service. Il peut également être pris avec les soignants dans une démarche thérapeutique. Il s’agit dans ce dernier cas de repas dit « thérapeutique », lors duquel les soignants admettent à leurs tables des patients dont les conduites alimentaires sont parfois perturbées (gloutonnerie, risques de fausse route, délire...) qui nécessitent un accompagnement spécifique. Aujourd’hui, contrairement à l’époque de l’après-guerre, le patient en institution psychiatrique ne souffre plus de dénutrition, mais plutôt de surpoids ou d’obésité, les traitements neuroleptiques ne sont pas étrangers à ce phénomène. Ils sont associés dans une grande majorité des cas à une prise de poids avec toutes les conséquences qui en découlent en termes de co-morbidités : dyslipidémie, intolérance au glucose, diabète, maladies cardio-vasculaires. La prise en charge de ces patients psychiatriques est donc indispensable afin que les maladies cardiovasculaires ne soient pas la principale cause de décès prématuré. De surcroit, les patients dits stabilisés vivant dans la ville, ont des problématiques de malnutrition majorées par l’isolement social et/ou la grande précarité économique et/ou éducative. C’est pour toutes ces raisons, qu’il est nécessaire de former le personnel de soins à accueillir ces patients, à identifier les risques nutritionnels pour mieux définir les objectifs de soins et les accompagner à améliorer leur comportement alimentaire, leur sociabilisassion et leur autonomie. En outre, savoir reconnaître les préférences alimentaires individuelles et culturelles pour proposer des prestations différenciées en renforçant la place et la parole des usagers. Objectivement, seront enseignées des connaissances en diététiques sur l’équilibre alimentaire, complétés par des indications sur le repérage des signaux de la faim, de la satiété et du rassasiement et comment établir le lien avec la personne qu’on nourrit dans une démarche psycho-éducative. Notre démarche s’inscrit par conséquent, dans des objectifs nationaux d’une part en continuité avec les recommandations du Plan National Nutrition Santé(PNNS) 3, qui prévoyait un programme de prévention et de prise en charge des troubles nutritionnels des populations en situations de grand handicap, d’origine mentale, neurologique, neuro-traumatologique ou traumatique, qui conduit à une grande vulnérabilité nutritionnelle. Et d’autre part en lien avec le PNNS 4 qui a pour objectifs d’améliorer la santé de chacun par l’alimentation et l’activité physique, et de mieux former les professionnels œuvrant dans le champ de la nutrition pour renforcer leur compétence en prévention dans ce domaine et de développer des actions de dépistage, prévention et surveillance de l’état nutritionnel des personnes en situation de vulnérabilité dans les établissements de soins. Objectifs : • Promouvoir des comportements alimentaires favorables à la santé du patient en psychiatrie • Prévenir les risques nutritionnels et alimentaires en psychiatrie : obésité, troubles cardio-métaboliques, fausse route, constipation, • Connaître les bases de l’équilibre alimentaire en s’appuyant sur les recommandations du PNNS4 • Réduire les inégalités sociales et territoriales en santé (malnutrition) • Considérer le repas comme un soin institutionnel • Acquérir les techniques d’accompagnement du repas thérapeutique : échange, rééducation, médiation thérapeutique