Résumé Les douleurs pelviennes chroniques de la femme constituent par leur fréquence et leurs conséquences (absentéisme, impact sur la vie sexuelle, infertilité) un véritable problème de santé publique. Elles sont une des causes les plus courantes de consultation en gynécologie (10 à 40% des patientes) (1-. Les algies pelviennes chroniques sont définies comme un ensemble de symptômes douloureux pelviens, spontanés ou provoqués, cycliques ou non cycliques, évoluant depuis plus de 6 mois. Leurs causes sont nombreuses et souvent multifactorielles ce qui rend leur diagnostic parfois difficile, certaines affections du système digestifs, urinaire et ostéo-articulaire pouvant se manifester par des algies pelviennes chroniques. La dysménorrhée est une cause très fréquente de douleurs pelviennes. Une étude réalisée en France en 2006 montre que 84% des femmes en période d’activité génitale souffriraient de dysménorrhée (

2-. Cependant si l’on ne retient que les cas où la douleur menstruelle entraine une gêne, voire impose l’arrêt de l’activité, on peut en chiffrer la fréquence à une femme sur dix. Dans cette même enquête 40% des femmes souffraient de dyspareunies avec dans un tiers des cas un retentissement sur la vie sexuelle (

2-. L’endométriose est au premier rang des causes d’algoménorrhée secondaire et cause fréquente de dyspareunie et d’infertilité. Sa prévalence est difficile à estimer : chez les femmes présentant des algies pelviennes chroniques, elle varie de 2 à 74 % selon les études. Une incidence annuelle autour de 0,1 % a été rapportée chez les femmes âgées de 15 à 49 ans (

3-. L’endométriose est une maladie encore mal repérée, avec une prise en charge insuffisamment coordonnée, entrainant un retard diagnostic et une errance des femmes (

4-. Depuis 10 ans la médiatisation de l’endométriose devient très importante. L’information de la patiente est un élément essentiel dans un contexte où l’inquiétude des patientes est fréquente. Les professionnels de santé doivent délivrer une information adaptée sur les alternatives thérapeutiques, les bénéfices et les risques attendus de chacun des traitements, le risque de récidive, et les enjeux de fertilité, dans un souci de prendre en compte les attentes et les préférences de la patiente. La prise en charge des douleurs pelviennes chroniques doit être individualisée en fonction des symptômes et des attentes des patientes. Le recours aux thérapeutiques complémentaires est fréquent parmi les patientes ayant des douleurs pelviennes chroniques (

3-. Certaines thérapeutiques ont été évaluées dans les dysménorrhées ou les douleurs pelviennes chroniques. L’acupuncture, l’ostéopathie et le yoga ont montré une amélioration de la qualité de vie chez des patientes ayant des douleurs liées à l’endométriose (

3-. Dans leurs recommandations de prise en charge de l’endométriose la Haute Autorité de Santé (HAS) et le Collège national des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) soulignent que l’acupuncture peut être proposée en complément du traitement médical (

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5-. L’acupuncture ouvre des possibilités pour rompre le recours systématique aux médicaments répondant aux nouvelles attentes et exigences des Pouvoirs Publiques, notamment pour une prise en charge des troubles anxio-dépressifs et pour améliorer la gestion du stress (

6-. Un certain nombre d’indications sont validées par la Haute Autorité de Santé (HAS) dont la prise en charge des douleurs et des troubles anxio-dépressifs. Les indications bénéficient aujourd’hui d’une validation établie sur des Etudes Contrôlées Randomisées et sur des méta-analyses selon les méthodes scientifiques reconnues par les Autorités de santé comme par les sociétés savantes professionnelles (

7-. Par ailleurs, comme le rappelle le rapport de l’INSERM concernant l’évaluation de l’efficacité et de la sécurité de l’acupuncture, « les effets indésirables existent, mais leur fréquence est rare, en particulier en comparaison aux effets indésirables des produits médicamenteux » (

7-. Objectifs • Savoir évoquer, à partir de l’interrogatoire les différentes hypothèses diagnostiques des douleurs pelviennes chroniques selon leur caractère périodique ou non • Savoir évoquer une cause extra-génitale • Savoir évoquer une endométriose • Savoir évaluer le retentissement des douleurs sur la qualité de vie • Savoir prescrire des examens de première intention • Savoir proposer un traitement médical adapté • Savoir informer et proposer une prise en charge adaptée prenant en compte les attentes de la patiente • Savoir proposer le recours à l’acupuncture dans la prise en charge des douleurs pelviennes chroniques • Savoir proposer le recours à l’acupuncture dans la prise en charge de l’endométriose • Connaître l’existence de données validées sur l’indication de l’acupuncture • Connaître les conditions et les limites d’utilisation et garantir les conditions de sécurité de l’acupuncture dans le suivi.