Les cervicalgies se caractérisent par douleurs localisées au niveau du rachis cervical pouvant se projeter vers les membres supérieurs ou la tête. Des pathologies telles que la névralgie cervico-brachiale (NCB), le syndrome du défilé cervico-thoraco-brachial (SDCTB) produisent des douleurs cervicales irradiant vers le membre supérieur et peuvent être confondues avec une cervicalgie projetant une douleur dans le membre supérieur. Des tests cliniques réalisés au bilan permettent d’en faire le diagnostic différentiel et il est important pour le praticien de bien identifier les manifestations cliniques de ces pathologies pour proposer le traitement kinésithérapique adapté. Dans la majorité des cas, elles sont non spécifiques (c’est-à-dire ne relevant pas d’une pathologie systémique sous-jacente), cependant les cervicalgies spécifiques ou symptomatiques existent et il est donc primordial de connaître les signes d’alerte évocateurs. Les cervicalgies représentent un motif de consultation fréquent en kinésithérapie (10% des actes de rééducation) Environ deux tiers de la population sont concernés dans leur vie par un épisode douloureux entraînant une raideur locale. La fréquence des cervicalgies non spécifiques est estimée à 12,1 / 1 000 par an. Le Neck Pain Task Force (NPTF) estime la prévalence de la cervicalgie de 1,7 % à 11,5 % de la population générale. Cela représente donc à peu près 6 millions de personnes, avec un impact sur la qualité de vie de ces patients, un coût pour la société et potentiellement des arrêts de travail pour ces personnes. La connaissance des signaux d’alerte (drapeaux rouges) et les critères de réorientation des patients vers un médecin devient donc indispensable dans notre pratique au quotidien. La loi relative à l’amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé (publiée le 20 mai 202

3- donne la possibilité à un kinésithérapeute de prendre en charge un patient sans prescription médicale dans un cadre de travail bien précis. Prendre en charge des patients en accès direct nécessite donc une connaissance approfondie des drapeaux rouges pour réorienter le patient si nécessaire vers un examen médical A noter que les nouveaux usages des patients (plateforme de prise de rendez-vous en ligne) amènent de plus en plus de patients à consulter un kinésithérapeute sans avoir été au préalable consulter leur médecin. Publiée en août 2023, une revue de la littérature décrit et synthétise les compétences de base nécessaires aux masseurs-kinésithérapeutes exerçant en accès direct pour les patients présentant des troubles musculo squelettiques en soins primaires et aux urgences tous pays confondus sur lesquelles ils doivent être formés. 17 compétences de base ont été retrouvées dans la littérature regroupées en 5 thèmes. Parmi ces thèmes, deux font référence aux drapeaux rouges · Évaluation et examen clinique : capacité à identifier les patients qui nécessitent un examen médical notamment par la recherche de drapeaux rouges · Prise en charge et intervention : capacité de triage des patients nécessitant une attention médicale ; Source : Argumentaire accès direct aux masseurs-kinésithérapeutes en cpts - Avis sur le projet de décret concernant l’expérimentation prévue par l’article 3 de la loi du 19 mai 2023 Objectifs : L'objectif principal est d’améliorer notre connaissance des drapeaux rouges lors de l’interrogatoire de notre patient consultant pour des cervicalgies et également valider notre capacité à le réorienter en cours de traitement à l’aide de ces mêmes drapeaux rouges si la situation l’impose, dans le cas d’une aggravation des symptômes par exemple. La formation permettra ainsi à chaque apprenant de : Ø Questionner, mesurer et améliorer sa pratique grâce à l’audit clinique en début et en fin de formation (SAVOIR) Ø Actualiser ses connaissances sur les recommandations préconisées par l’HAS en matière de prise en charge thérapeutique des cervicalgies. (SAVOIR) Ø Améliorer sa connaissance des drapeaux rouges dans la prise en charge des cervicalgies (SAVOIR) Ø Réaliser un bilan clinique conforme aux recommandations professionnelles Ø Identifier l es patients qui nécessitent un examen médical (avis médical) par la réalisation d’un bilan kinésithérapique intégrant la recherche de drapeaux rouges (SAVOIR FAIRE) Ø Etablir un diagnostic différentiel entre la NCB, le SDCTB et la cervicalgie commune. Ø Se positionner en tant que praticien sur la capacité à prendre en charge un patient lors du bilan initial et à le réorienter vers le médecin le cas échéant (indication/contre-indication à la kinésithérapie) (SAVOIR ETRE)