Dépistage et prise en charge des cancers en Urologie
Formation proposée par FORMIDEO
Objectifs professionnels
Chapitre 1 : Tumeurs du rein Les tumeurs du rein sont fréquentes et dans la majorité des cas découvertes fortuitement. Il existe des tumeurs malignes dont les plus fréquentes sont le carcinome rénal à cellules claires, le carcinome tubulopapillaire et le carcinome chromophobe. Les facteurs de risque principaux des tumeurs malignes du rein sont : l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'obésité, l'insuffisance rénale et certaines maladies génétiques familiales (maladie de Von Hippel-Lindau).Il existe des tumeurs bénignes plus rares dont les plus fréquentes sont l'angiomyolipome et l'oncocytome. Il faut distinguer les tumeurs rénales solides des kystes du rein qui sont fréquents et dont la grande majorité est bénigne et ne nécessite aucun traitement. Les tumeurs kystiques sont classées en fonction des données de la tomodensitométrie abdominale selon la classification de Bosniak. Les tumeurs kystiques classées Bosniak IIF, III et IV sont suspectes de malignité. En cas de doute diagnostique devant une tumeur kystique, le bilan peut être complété par une IRM rénale ou une échographie de contraste. Devant une tumeur solide du rein, plusieurs situations se présentent : Il y a une suspicion de tumeur métastatique. Un bilan d'extension (TDM thoracique, scintigraphie osseuse et éventuellement TDM cérébrale) et une anatomopathologie sont indispensables (biopsie ou néphrectomie) ; Devant une petite tumeur du rein (< 4 cm), l'exérèse chirurgicale est recommandée et dans certaines situations une biopsie est proposée ; Devant une volumineuse tumeur du rein, l'exérèse chirurgicale est proposée en première intention ; Dans tous les cas, un scanner thoracique et une évaluation de la fonction rénale par dosage de la créatinémie plasmatique seront proposés. Chapitre 2 : Tumeurs vésicales Épidémiologie Cinquième cause de cancer en France. Facteur de risque majeur : le tabac. Facteur de risque professionnel : les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Lésions multifocales d'emblée parfois. L'urothélium tapisse toutes les voies excrétrices urinaires et les carcinomes urothéliaux sont en majorité au niveau de la vessie (90 %) mais également au niveau des voies excrétrices supérieures (10 % ; uretère, bassinet). Diagnostic Clinique : hématurie macroscopique ; impériosités mictionnelles ; touchers pelviens qui permettent un bilan d'extension clinique locorégional. Paraclinique : cystoscopie à but diagnostique, pour mettre en évidence la tumeur ; cytologie urinaire ; uro-TDM pour explorer la voie excrétrice supérieure. RTUV La résection de la tumeur vésicale doit être complète et emporter du muscle vésical. Anatomopathologie Le stade et le grade sont des facteurs pronostiques majeurs. Le muscle vésical est analysé car on distingue : les TVNIM (tumeurs vésicales n'infiltrant pas le muscle) : pTa, pTis, pT1 ; les TVIM (tumeurs vésicales infiltrant le muscle) : pT2 ou plus. Bilan d'extension Touchers pelviens et palpation des aires ganglionnaires. Tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne sans et avec injection de produit de contraste. Imagerie osseuse ou cérébrale si point d'appel. Traitement (grands principes) TVNIM : résection transurétrale de vessie qui peut être associée à une immunothérapie par BCG ou à une chimiothérapie endovésicale par mitomycine C. TVIM : cystoprostatectomie chez l'homme, pelvectomie antérieure chez la femme. Toujours associées à un curage ilio-obturateur étendu bilatéral. Chapitre 3 : Tumeurs de prostate Épidémiologie Cancer le plus fréquent de l'homme de plus de 50 ans. Deuxième cause de décès par cancer chez l'homme de plus de 50 ans, 5e cause de décès par cancer tous sexes confondus. Diagnostic individuel précoce : après 50 ans en l'absence de facteurs de risque, 45 ans en cas de facteur de risque identifié (familial ou ethnique) ; Interrompue au-delà de 75 ans généralement ; espérance de vie>10 ans. Diagnostic Interrogatoire/clinique : asymptomatique en majorité ; anomalies TR : nodule pierreux, blindage pelvien ; symptômes de lésions secondaires : altération de l'état général, douleurs osseuses, signes neurologiques. Biologie : Si densité du PSA suspecte entre 2,5 et 10 ng/ml, et au-délà de 10 ng/ml ; discuter PBP. Imagerie : pas d'imagerie recommandée pour le diagnostic. Anatomopathologique : ponction-biopsie de prostate sous anesthésie locale, 12 biopsies ; adénocarcinome le plus fréquent ; score Gleason (histopronostique) : grades histologiques de 6 (bien différencié : GG 1/
5- à 10 (indifférencié : GG 5/
5-. Classifications TNM. D'Amico : risque faible : PSA<10 ng/ml et score de Gleason″6 et stade clinique T1c ou T2a ; risque intermédiaire : PSA compris entre 10 et 20 ng/ml ou score de Gleason de 7 (3+4 ou 4+
3- ou stade T2b ;
risque élevé : PSA>20 ng/ml ou score de Gleason≥8 ou stade clinique T2c. Stratégie thérapeutique : Cancer de la prostate localisé : surveillance active ou traitement curatif (par chirurgie ou radiothérapie) ; Cancer de la prostate localement avancé : traitement curatif par chirurgie chez le sujet jeune ou hormono- radiothérapie ; Cancer de la prostate d'emblée métastatique : castration. Discuter chimiothérapie ou hormonothérapie de seconde génération en RCP ; Cancer de la prostate en phase de résistance à la castration : maintenir la castration et proposer chimiothérapie ou hormonothérapie de seconde génération. Penser à prévenir les lésions secondaires osseuses.. Récidives : Toujours réaliser une imagerie pour rechercher des métastases ; discuter l'intérêt d'une IRM pelvienne. après prostatectomie : définition : PSA>0,2 ng/ml, traitement : discuter une radiothérapie de la loge et/ou des aires ganglionnaires ; après radiothérapie : définition : augmentation de 2 ng/ml au-dessus du PSA nadir, traitement : discuter US focalisés. Chirurgie après radiothérapie difficile++; résistance castration : définition : biochimique (PSA) et/ou radiologique ET testostéronémie<50 ng/dl, traitement : hormonothérapie de seconde génération en 2e ligne ou chimiothérapie. Chapitre 4 : Tumeurs testiculaires Le cancer du testicule est le cancer le plus fréquent des hommes avant 35 ans. Son incidence est de 4,5 nouveaux cas/100 000 hommes/an. Les tumeurs germinales représentent 95% des tumeurs malignes du testicule et se répartissent en non séminomateuses (TGNS) et séminomateuses (TGS). Le pic d'incidence se situe entre 30 et 34 ans pour les TGNS et 39 ans pour les TGS. Les facteurs de risque de tumeurs germinales sont : antécédent personnel ou familial (1er degré) de tumeur germinale ; cryptorchidie, ectopie testiculaire ; atrophie testiculaire ; syndrome de dysgénésie testiculaire : infertilité, atrophie, cryptorchidie, hypospadias ; maladies syndromiques : Down, Klinefelter (tumeurs germinales extragonadiques médiastinales). Son diagnostic est clinique : Signes locaux : masse scrotale, dure, unilatérale, indolore et respect du sillon épididymo-testiculaire ; signes généraux en cas de diagnostic tardif : asthénie, perte de poids, toux, etc. La démarche diagnostique repose sur : l'échographie scrotale qui confirme la présence d'une masse tissulaire ; la tomodensitométrie thoracique, abdominale et pelvienne qui recherche une extension ganglionnaire et viscérale ; le dosage des marqueurs tumoraux avant et après orchidectomie qui a un intérêt diagnostique et pronostique : AFP : principalement produite par les tumeurs vitellines et le carcinome embryonnaire. Sa demi-vie est de 5 à 7 jours, HCG total : systématiquement sécrétée par le choriocarcinome et dans 10 à 20 % des séminomes. Sa demi- vie est de 24 à 36 heures, LDH : non spécifiques car corrélées au turn-over cellulaire ; l'orchidectomie totale élargie au cordon spermatique par voie inguinale avec ligature première du cordon qui permet la confirmation diagnostique histologique. OBJECTIFS GENERAUX : Tumeurs du rein - Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre l’Histoire naturelle - Connaitre les Facteurs de risque - Connaitre les Formes histologiques - Connaitre le Diagnostic - Connaitre les Diagnostics différentiels Tumeurs vésicales : - Connaitre la Physiopathologie - Connaitre les Circonstances de découverte - Connaitre le Bilan initial - Connaitre la Résection Trans urétrale de tumeurs vésicales - Connaitre les Résultats anatomopathologiques - Connaitre le Bilan d’extension - Connaitre Traitement après résection Tumeurs de la Prostate : - Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre les Facteurs de risque - Connaitre le Diagnostic clinique - Connaitre le Diagnostic anatomopathologique - Connaitre Options thérapeutiques et la Stratégie thérapeutique Tumeurs testiculaires : Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre l’Histoire naturelle et les circonstances de découverte - Connaitre les Facteurs de risque (environnementaux, séquellaires, …) - Connaitre les différentes formes Anatomopathologiques - Connaitre la réalisation du Diagnostic (clinique, imagerie, chirurgie, …) Chapitre 1 : Tumeurs du rein Les tumeurs du rein sont fréquentes et dans la majorité des cas découvertes fortuitement. Il existe des tumeurs malignes dont les plus fréquentes sont le carcinome rénal à cellules claires, le carcinome tubulopapillaire et le carcinome chromophobe. Les facteurs de risque principaux des tumeurs malignes du rein sont : l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'obésité, l'insuffisance rénale et certaines maladies génétiques familiales (maladie de Von Hippel-Lindau).Il existe des tumeurs bénignes plus rares dont les plus fréquentes sont l'angiomyolipome et l'oncocytome. Il faut distinguer les tumeurs rénales solides des kystes du rein qui sont fréquents et dont la grande majorité est bénigne et ne nécessite aucun traitement. Les tumeurs kystiques sont classées en fonction des données de la tomodensitométrie abdominale selon la classification de Bosniak. Les tumeurs kystiques classées Bosniak IIF, III et IV sont suspectes de malignité. En cas de doute diagnostique devant une tumeur kystique, le bilan peut être complété par une IRM rénale ou une échographie de contraste. Devant une tumeur solide du rein, plusieurs situations se présentent : Il y a une suspicion de tumeur métastatique. Un bilan d'extension (TDM thoracique, scintigraphie osseuse et éventuellement TDM cérébrale) et une anatomopathologie sont indispensables (biopsie ou néphrectomie) ; Devant une petite tumeur du rein (< 4 cm), l'exérèse chirurgicale est recommandée et dans certaines situations une biopsie est proposée ; Devant une volumineuse tumeur du rein, l'exérèse chirurgicale est proposée en première intention ; Dans tous les cas, un scanner thoracique et une évaluation de la fonction rénale par dosage de la créatinémie plasmatique seront proposés. Chapitre 2 : Tumeurs vésicales Épidémiologie Cinquième cause de cancer en France. Facteur de risque majeur : le tabac. Facteur de risque professionnel : les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Lésions multifocales d'emblée parfois. L'urothélium tapisse toutes les voies excrétrices urinaires et les carcinomes urothéliaux sont en majorité au niveau de la vessie (90 %) mais également au niveau des voies excrétrices supérieures (10 % ; uretère, bassinet). Diagnostic Clinique : hématurie macroscopique ; impériosités mictionnelles ; touchers pelviens qui permettent un bilan d'extension clinique locorégional. Paraclinique : cystoscopie à but diagnostique, pour mettre en évidence la tumeur ; cytologie urinaire ; uro-TDM pour explorer la voie excrétrice supérieure. RTUV La résection de la tumeur vésicale doit être complète et emporter du muscle vésical. Anatomopathologie Le stade et le grade sont des facteurs pronostiques majeurs. Le muscle vésical est analysé car on distingue : les TVNIM (tumeurs vésicales n'infiltrant pas le muscle) : pTa, pTis, pT1 ; les TVIM (tumeurs vésicales infiltrant le muscle) : pT2 ou plus. Bilan d'extension Touchers pelviens et palpation des aires ganglionnaires. Tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne sans et avec injection de produit de contraste. Imagerie osseuse ou cérébrale si point d'appel. Traitement (grands principes) TVNIM : résection transurétrale de vessie qui peut être associée à une immunothérapie par BCG ou à une chimiothérapie endovésicale par mitomycine C. TVIM : cystoprostatectomie chez l'homme, pelvectomie antérieure chez la femme. Toujours associées à un curage ilio-obturateur étendu bilatéral. Chapitre 3 : Tumeurs de prostate Épidémiologie Cancer le plus fréquent de l'homme de plus de 50 ans. Deuxième cause de décès par cancer chez l'homme de plus de 50 ans, 5e cause de décès par cancer tous sexes confondus. Diagnostic individuel précoce : après 50 ans en l'absence de facteurs de risque, 45 ans en cas de facteur de risque identifié (familial ou ethnique) ; Interrompue au-delà de 75 ans généralement ; espérance de vie>10 ans. Diagnostic Interrogatoire/clinique : asymptomatique en majorité ; anomalies TR : nodule pierreux, blindage pelvien ; symptômes de lésions secondaires : altération de l'état général, douleurs osseuses, signes neurologiques. Biologie : Si densité du PSA suspecte entre 2,5 et 10 ng/ml, et au-délà de 10 ng/ml ; discuter PBP. Imagerie : pas d'imagerie recommandée pour le diagnostic. Anatomopathologique : ponction-biopsie de prostate sous anesthésie locale, 12 biopsies ; adénocarcinome le plus fréquent ; score Gleason (histopronostique) : grades histologiques de 6 (bien différencié : GG 1/
5- à 10 (indifférencié : GG 5/
5-. Classifications TNM. D'Amico : risque faible : PSA<10 ng/ml et score de Gleason″6 et stade clinique T1c ou T2a ; risque intermédiaire : PSA compris entre 10 et 20 ng/ml ou score de Gleason de 7 (3+4 ou 4+
3- ou stade T2b ; risque élevé : PSA>20 ng/ml ou score de Gleason≥8 ou stade clinique T2c. Stratégie thérapeutique : Cancer de la prostate localisé : surveillance active ou traitement curatif (par chirurgie ou radiothérapie) ; Cancer de la prostate localement avancé : traitement curatif par chirurgie chez le sujet jeune ou hormono- radiothérapie ; Cancer de la prostate d'emblée métastatique : castration. Discuter chimiothérapie ou hormonothérapie de seconde génération en RCP ; Cancer de la prostate en phase de résistance à la castration : maintenir la castration et proposer chimiothérapie ou hormonothérapie de seconde génération. Penser à prévenir les lésions secondaires osseuses.. Récidives : Toujours réaliser une imagerie pour rechercher des métastases ; discuter l'intérêt d'une IRM pelvienne. après prostatectomie : définition : PSA>0,2 ng/ml, traitement : discuter une radiothérapie de la loge et/ou des aires ganglionnaires ; après radiothérapie : définition : augmentation de 2 ng/ml au-dessus du PSA nadir, traitement : discuter US focalisés. Chirurgie après radiothérapie difficile++; résistance castration : définition : biochimique (PSA) et/ou radiologique ET testostéronémie<50 ng/dl, traitement : hormonothérapie de seconde génération en 2e ligne ou chimiothérapie. Chapitre 4 : Tumeurs testiculaires Le cancer du testicule est le cancer le plus fréquent des hommes avant 35 ans. Son incidence est de 4,5 nouveaux cas/100 000 hommes/an. Les tumeurs germinales représentent 95% des tumeurs malignes du testicule et se répartissent en non séminomateuses (TGNS) et séminomateuses (TGS). Le pic d'incidence se situe entre 30 et 34 ans pour les TGNS et 39 ans pour les TGS. Les facteurs de risque de tumeurs germinales sont : antécédent personnel ou familial (1er degré) de tumeur germinale ; cryptorchidie, ectopie testiculaire ; atrophie testiculaire ; syndrome de dysgénésie testiculaire : infertilité, atrophie, cryptorchidie, hypospadias ; maladies syndromiques : Down, Klinefelter (tumeurs germinales extragonadiques médiastinales). Son diagnostic est clinique : Signes locaux : masse scrotale, dure, unilatérale, indolore et respect du sillon épididymo-testiculaire ; signes généraux en cas de diagnostic tardif : asthénie, perte de poids, toux, etc. La démarche diagnostique repose sur : l'échographie scrotale qui confirme la présence d'une masse tissulaire ; la tomodensitométrie thoracique, abdominale et pelvienne qui recherche une extension ganglionnaire et viscérale ; le dosage des marqueurs tumoraux avant et après orchidectomie qui a un intérêt diagnostique et pronostique : AFP : principalement produite par les tumeurs vitellines et le carcinome embryonnaire. Sa demi-vie est de 5 à 7 jours, HCG total : systématiquement sécrétée par le choriocarcinome et dans 10 à 20 % des séminomes. Sa demi- vie est de 24 à 36 heures, LDH : non spécifiques car corrélées au turn-over cellulaire ; l'orchidectomie totale élargie au cordon spermatique par voie inguinale avec ligature première du cordon qui permet la confirmation diagnostique histologique. OBJECTIFS GENERAUX : Tumeurs du rein - Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre l’Histoire naturelle - Connaitre les Facteurs de risque - Connaitre les Formes histologiques - Connaitre le Diagnostic - Connaitre les Diagnostics différentiels Tumeurs vésicales : - Connaitre la Physiopathologie - Connaitre les Circonstances de découverte - Connaitre le Bilan initial - Connaitre la Résection Trans urétrale de tumeurs vésicales - Connaitre les Résultats anatomopathologiques - Connaitre le Bilan d’extension - Connaitre Traitement après résection Tumeurs de la Prostate : - Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre les Facteurs de risque - Connaitre le Diagnostic clinique - Connaitre le Diagnostic anatomopathologique - Connaitre Options thérapeutiques et la Stratégie thérapeutique Tumeurs testiculaires : Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre l’Histoire naturelle et les circonstances de découverte - Connaitre les Facteurs de risque (environnementaux, séquellaires, …) - Connaitre les différentes formes Anatomopathologiques - Connaitre la réalisation du Diagnostic (clinique, imagerie, chirurgie, …) Chapitre 1 : Tumeurs du rein Les tumeurs du rein sont fréquentes et dans la majorité des cas découvertes fortuitement. Il existe des tumeurs malignes dont les plus fréquentes sont le carcinome rénal à cellules claires, le carcinome tubulopapillaire et le carcinome chromophobe. Les facteurs de risque principaux des tumeurs malignes du rein sont : l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'obésité, l'insuffisance rénale et certaines maladies génétiques familiales (maladie de Von Hippel-Lindau).Il existe des tumeurs bénignes plus rares dont les plus fréquentes sont l'angiomyolipome et l'oncocytome. Il faut distinguer les tumeurs rénales solides des kystes du rein qui sont fréquents et dont la grande majorité est bénigne et ne nécessite aucun traitement. Les tumeurs kystiques sont classées en fonction des données de la tomodensitométrie abdominale selon la classification de Bosniak. Les tumeurs kystiques classées Bosniak IIF, III et IV sont suspectes de malignité. En cas de doute diagnostique devant une tumeur kystique, le bilan peut être complété par une IRM rénale ou une échographie de contraste. Devant une tumeur solide du rein, plusieurs situations se présentent : Il y a une suspicion de tumeur métastatique. Un bilan d'extension (TDM thoracique, scintigraphie osseuse et éventuellement TDM cérébrale) et une anatomopathologie sont indispensables (biopsie ou néphrectomie) ; Devant une petite tumeur du rein (< 4 cm), l'exérèse chirurgicale est recommandée et dans certaines situations une biopsie est proposée ; Devant une volumineuse tumeur du rein, l'exérèse chirurgicale est proposée en première intention ; Dans tous les cas, un scanner thoracique et une évaluation de la fonction rénale par dosage de la créatinémie plasmatique seront proposés. Chapitre 2 : Tumeurs vésicales Épidémiologie Cinquième cause de cancer en France. Facteur de risque majeur : le tabac. Facteur de risque professionnel : les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Lésions multifocales d'emblée parfois. L'urothélium tapisse toutes les voies excrétrices urinaires et les carcinomes urothéliaux sont en majorité au niveau de la vessie (90 %) mais également au niveau des voies excrétrices supérieures (10 % ; uretère, bassinet). Diagnostic Clinique : hématurie macroscopique ; impériosités mictionnelles ; touchers pelviens qui permettent un bilan d'extension clinique locorégional. Paraclinique : cystoscopie à but diagnostique, pour mettre en évidence la tumeur ; cytologie urinaire ; uro-TDM pour explorer la voie excrétrice supérieure. RTUV La résection de la tumeur vésicale doit être complète et emporter du muscle vésical. Anatomopathologie Le stade et le grade sont des facteurs pronostiques majeurs. Le muscle vésical est analysé car on distingue : les TVNIM (tumeurs vésicales n'infiltrant pas le muscle) : pTa, pTis, pT1 ; les TVIM (tumeurs vésicales infiltrant le muscle) : pT2 ou plus. Bilan d'extension Touchers pelviens et palpation des aires ganglionnaires. Tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne sans et avec injection de produit de contraste. Imagerie osseuse ou cérébrale si point d'appel. Traitement (grands principes) TVNIM : résection transurétrale de vessie qui peut être associée à une immunothérapie par BCG ou à une chimiothérapie endovésicale par mitomycine C. TVIM : cystoprostatectomie chez l'homme, pelvectomie antérieure chez la femme. Toujours associées à un curage ilio-obturateur étendu bilatéral. Chapitre 3 : Tumeurs de prostate Épidémiologie Cancer le plus fréquent de l'homme de plus de 50 ans. Deuxième cause de décès par cancer chez l'homme de plus de 50 ans, 5e cause de décès par cancer tous sexes confondus. Diagnostic individuel précoce : après 50 ans en l'absence de facteurs de risque, 45 ans en cas de facteur de risque identifié (familial ou ethnique) ; Interrompue au-delà de 75 ans généralement ; espérance de vie>10 ans. Diagnostic Interrogatoire/clinique : asymptomatique en majorité ; anomalies TR : nodule pierreux, blindage pelvien ; symptômes de lésions secondaires : altération de l'état général, douleurs osseuses, signes neurologiques. Biologie : Si densité du PSA suspecte entre 2,5 et 10 ng/ml, et au-délà de 10 ng/ml ; discuter PBP. Imagerie : pas d'imagerie recommandée pour le diagnostic. Anatomopathologique : ponction-biopsie de prostate sous anesthésie locale, 12 biopsies ; adénocarcinome le plus fréquent ; score Gleason (histopronostique) : grades histologiques de 6 (bien différencié : GG 1/
5- à 10 (indifférencié : GG 5/
5-. Classifications TNM. D'Amico : risque faible : PSA<10 ng/ml et score de Gleason″6 et stade clinique T1c ou T2a ; risque intermédiaire : PSA compris entre 10 et 20 ng/ml ou score de Gleason de 7 (3+4 ou 4+
3- ou stade T2b ; risque élevé : PSA>20 ng/ml ou score de Gleason≥8 ou stade clinique T2c. Stratégie thérapeutique : Cancer de la prostate localisé : surveillance active ou traitement curatif (par chirurgie ou radiothérapie) ; Cancer de la prostate localement avancé : traitement curatif par chirurgie chez le sujet jeune ou hormono- radiothérapie ; Cancer de la prostate d'emblée métastatique : castration. Discuter chimiothérapie ou hormonothérapie de seconde génération en RCP ; Cancer de la prostate en phase de résistance à la castration : maintenir la castration et proposer chimiothérapie ou hormonothérapie de seconde génération. Penser à prévenir les lésions secondaires osseuses.. Récidives : Toujours réaliser une imagerie pour rechercher des métastases ; discuter l'intérêt d'une IRM pelvienne. après prostatectomie : définition : PSA>0,2 ng/ml, traitement : discuter une radiothérapie de la loge et/ou des aires ganglionnaires ; après radiothérapie : définition : augmentation de 2 ng/ml au-dessus du PSA nadir, traitement : discuter US focalisés. Chirurgie après radiothérapie difficile++; résistance castration : définition : biochimique (PSA) et/ou radiologique ET testostéronémie<50 ng/dl, traitement : hormonothérapie de seconde génération en 2e ligne ou chimiothérapie. Chapitre 4 : Tumeurs testiculaires Le cancer du testicule est le cancer le plus fréquent des hommes avant 35 ans. Son incidence est de 4,5 nouveaux cas/100 000 hommes/an. Les tumeurs germinales représentent 95% des tumeurs malignes du testicule et se répartissent en non séminomateuses (TGNS) et séminomateuses (TGS). Le pic d'incidence se situe entre 30 et 34 ans pour les TGNS et 39 ans pour les TGS. Les facteurs de risque de tumeurs germinales sont : antécédent personnel ou familial (1er degré) de tumeur germinale ; cryptorchidie, ectopie testiculaire ; atrophie testiculaire ; syndrome de dysgénésie testiculaire : infertilité, atrophie, cryptorchidie, hypospadias ; maladies syndromiques : Down, Klinefelter (tumeurs germinales extragonadiques médiastinales). Son diagnostic est clinique : Signes locaux : masse scrotale, dure, unilatérale, indolore et respect du sillon épididymo-testiculaire ; signes généraux en cas de diagnostic tardif : asthénie, perte de poids, toux, etc. La démarche diagnostique repose sur : l'échographie scrotale qui confirme la présence d'une masse tissulaire ; la tomodensitométrie thoracique, abdominale et pelvienne qui recherche une extension ganglionnaire et viscérale ; le dosage des marqueurs tumoraux avant et après orchidectomie qui a un intérêt diagnostique et pronostique : AFP : principalement produite par les tumeurs vitellines et le carcinome embryonnaire. Sa demi-vie est de 5 à 7 jours, HCG total : systématiquement sécrétée par le choriocarcinome et dans 10 à 20 % des séminomes. Sa demi- vie est de 24 à 36 heures, LDH : non spécifiques car corrélées au turn-over cellulaire ; l'orchidectomie totale élargie au cordon spermatique par voie inguinale avec ligature première du cordon qui permet la confirmation diagnostique histologique. OBJECTIFS GENERAUX : Tumeurs du rein - Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre l’Histoire naturelle - Connaitre les Facteurs de risque - Connaitre les Formes histologiques - Connaitre le Diagnostic - Connaitre les Diagnostics différentiels Tumeurs vésicales : - Connaitre la Physiopathologie - Connaitre les Circonstances de découverte - Connaitre le Bilan initial - Connaitre la Résection Trans urétrale de tumeurs vésicales - Connaitre les Résultats anatomopathologiques - Connaitre le Bilan d’extension - Connaitre Traitement après résection Tumeurs de la Prostate : - Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre les Facteurs de risque - Connaitre le Diagnostic clinique - Connaitre le Diagnostic anatomopathologique - Connaitre Options thérapeutiques et la Stratégie thérapeutique Tumeurs testiculaires : Connaitre l’Épidémiologie - Connaitre l’Histoire naturelle et les circonstances de découverte - Connaitre les Facteurs de risque (environnementaux, séquellaires, …) - Connaitre les différentes formes Anatomopathologiques - Connaitre la réalisation du Diagnostic (clinique, imagerie, chirurgie, …)