Les événements indésirables médicamenteux représentent actuellement l’une des principales causes de préjudice ou de décès dans les systèmes de santé. De nombreuses études montrent que les erreurs médicamenteuses surviennent principalement aux étapes de transition du parcours de soin du patient. La conciliation médicamenteuse constitue un processus pluridisciplinaire qui permet d'intercepter et de corriger 75% des erreurs médicamenteuses aux points de transition. La pratique de la conciliation dans le parcours de soins est en plein déploiement en France. En secteur d’établissement sanitaire et médico social, la CM est mise en œuvre ou en cours, elle y implique les professionnels de soins, dont ceux de ville, les patients, leur entourage et les aidants. En particulier le pharmacien de ville, est au centre du parcours de soins médicamenteux du patient Sa connaissance du parcours de vie du patient, les données collectées au sein de son logiciel de gestion officinal (historique des dispensations, copie des ordonnances), ainsi que celles issues du Dossier pharmaceutique, lui permettent de suivre sur le long terme le parcours de soins médicamenteux du patient. En secteur de ville de nombreux points de transition du parcours de soins médicamenteux du patient existent, justifiant la mise en œuvre d’une activité de conciliation en ambulatoire comparable à celle développées en hospitalisation Un socle minimal de bonnes pratiques est à acquérir par tout professionnel s’engageant dans le processus de conciliation médicamenteuse avec pour objectifs

L’évolution d’une pratique généraliste du pharmacien à une pratique experte en soins primaires et en établissements de santé ;

Une continuité médicamenteuse avec la mise en place de la conciliation des traitements médicamenteux en secteur de ville ou d’établissement sanitaire ou médico-social ;

Une réduction des erreurs médicamenteuses telles que l'interruption inappropriée des médicaments du domicile lors de l’admission du patient dans un établissement de santé ou médico- social, le changement erroné des doses ou des formes galéniques ou des modalités d'administration, la duplication des principes actifs, la poursuite ou l'ajout indus de médicaments, l’absence de reprise des traitements habituels du patient à sa sortie ;

Une diminution du recours à l'hospitalisation tels les passages aux urgences et les réhospitalisations non programmées grâce à l'action conjuguée de la conciliation des traitements médicamenteux et d’autres programmes tel l'accompagnement thérapeutique du patient à sa sortie