Eléments contextuels et objectifs du programme L’allergie est considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé comme une maladie chronique, au même titre que le diabète, pouvant toucher l’ensemble de la population dès le plus jeune âge. Elle se caractérise par une réaction immunitaire inappropriée et excessive de notre organisme contre des substances étrangères naturelles appelées allergènes. Il existe différents types d’allergies respiratoires dont les deux principales sont la rhinite allergique et l’asthme allergique. La rhinite allergique, souvent sous-estimée, touche 10 à 40% de la population générale avec de grandes variations selon les pays. ➔ C’est la manifestation la plus fréquente de l’atopie. Les rhinites chroniques non allergiques quant à elles semblent toucher 2 à 4% de la population générale. Des études épidémiologiques internationales ont permis de mettre en évidence l’augmentation de la fréquence des rhinites allergiques avec un doublement de leur prévalence en 10 ans. ➔ Dans l'étude ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood) impliquant des enfants de 6 et 7 ans et des adolescents de 13 et 14 ans, la prévalence des symptômes de rhino-conjonctivite allergique rapportée pour tous ces pays varie de 0,8 à 14,9% pour les 6-7 ans et de 1,4 à 39,7% pour les 13-14 ans. ➔ En France, chez les enfants et adolescents âgés de 10 à 17 ans, la prévalence moyenne de la rhinite intermittente pollinique était de 13,9% et celle de la rhinite persistante de2,9%. ➔ Il existe une variabilité inter-régionale, avec pour un gradient Est-Ouest et Nord-Sud,des prévalences plus basses à l'Est et au Sud. ➔ Dans l'étude ECRHS (European Community Respiratory Health Survey), réalisée chez des adultes de 20-44 ans à la même période, on observe, en France, pour cette tranche d'âges, une prévalence de 23%. Ces études épidémiologiques mettent réellement à jour l'ampleur du problème car les données des consultations médicales ne reflètent pas la réalité. En effet, si 10 à 40% de la population générale sont touchés, de nombreux patients ne consultent pas leur médecin. Certains considèrent que leur gêne est peu importante, d'autres sont déjà traités par automédication ou selon les conseils de leur pharmacien ou d'un ami, d’un parent, ou encore n'aiment pas les médicaments en général, ou sont persuadés qu’il n'existe pas de traitement efficace ou que celui-ci est trop cher. Il est rapporté en moyenne en France, sept ans d’errance médicale pour un patient allergique respiratoire, avant une consultation allergologique. ➔ Au total, les rhinites allergiques, sont sous diagnostiquées, donc sous traitées, et évoluent vers des formes sévères impactant la qualité de vie personnelle et professionnelle du patient. Leur prise en charge tardive prédispose indéniablement à leur aggravation. Une très récente étude a révélé que les coûts de prise en charge de la rhinite allergique étaient directement liés à la sévérité de la maladie et au niveau de contrôle de l’asthme associé. Moins l’asthme est contrôlé chez un patient rhinitique, plus les coûts de prise en charge sont élevés. Le médecin généraliste est en première ligne pour évoquer le diagnostic devant dessymptômes évocateurs ORL, plus ou moins associés à des signes ophtalmologiques et respiratoires. Il doit en connaitre la symptomatologie et les facteurs orientant vers une étiologie allergique Mais toute rhinite chronique n’est pas allergique et le médecin généraliste doit connaître les éléments de l’interrogatoire et de la clinique qui vont faire discuter aussi les diagnostics différentiels. Si le diagnostic d’allergie repose sur un interrogatoire allergologique spécifique associé à une clinique évocatrice, un bilan biologique allergologique de dépistage apporte le plus souvent une confirmation. Sur les données de l’interrogatoire et de la clinique, associées au résultat biologique, le médecin traitant pourra orienter ou non son patient vers une consultation spécifique en allergologie et intervenir en association avec l’allergologue dans le suivi clinique et thérapeutique de son patient. Ce programme répond à des objectifs pédagogiques précis :

Reconnaitre les signes cliniques évocateurs d’une allergie devant une rhinite

Réaliser un interrogatoire allergologique précis, pour valider l’étiologie allergique et orienter vers un allergène particulier

Identifier ce qui n’est pas une rhinite allergique

Maitriser les tests biologiques utilisés pour le dépistage des maladies allergiques respiratoires