La prise en charge de la douleur est une priorité de santé publique et une obligation pour les professionnels. Le patient polyhandicapé est particulièrement exposé à la douleur, de par sa poly pathologie et souvent depuis sa naissance. L’image qu’il renvoie peut parfois compliquer notre perception de son inconfort et de sa souffrance. Son expression est rendue difficilement évaluable du fait de ses limites en termes de communication, autrement que par des outils spécifiques d’hétéroévaluation. La douleur fait partie du quotidien du patient polyhandicapé. Elle peut être sous-estimée, sous-évaluée , sous-traitée. Elle nécessite : une prise en charge globale, une attention de chaque instant, une bonne connaissance du patient et un partage des informations, une évaluation et une traçabilité des actions mises en place. Cette action d’EPP a pour objectifs : - Mesurer la qualité de la prise en charge de la douleur pour le personne polyhandicapée (lorsque les moyens d’expression sont pauvres ou inhabituels, en tenant compte de la personne dans sa globalité) - Harmoniser les pratiques en matière d’évaluation et de suivi de la douleur - Mesurer l’intensité de la douleur en choisissant le bon moyen et en sachant l’utiliser à bon escient La méthode EPP retenue est l'AUDIT. Cette méthode est organisée en différentes périodes : PREMIERE PERIODE : Choix des critères d’évaluation (3H3

0- La détermination des critères d’évaluation s’appuie sur l’analyse : - de la littérature CF Bibliographie spécifiée dans le programme - de la population accueillie, ici des enfants et adolescents polyhandicapés - les critères d’évaluation doivent, dans cet établissement, permettre de mesurer :  Si une évaluation de la douleur a été réalisée et à quelle fréquence ?  Si l’évaluation de la douleur a été réalisée à l’aide d’une échelle, et laquelle ?  Si l’évaluation de la douleur a donné lieu à la mise en place d’actions de soulagement ?  Si l’évaluation de la douleur a été reconduite après la mise en place d’actions de soulagement ? DEUXIEME PERIODE : Réalisation de Audit (travail d’intersession 3H) Cet Audit est réalisé sur étude de dossiers. Un échantillon correspondant à 30% de la population concernée et accueillie dans l’année est extrait pour étude. Des groupes de 2 ou 3 professionnels sont composés pour remplir les grilles d’audit. TROISIEME PERIODE : Analyse des résultats de l’audit (2H0

0- Les données recueillies par chaque groupe sont mises en commun afin de produire des pourcentages pour chaque critère. Ces chiffres permettent au groupe d’analyser les résultats observés, ces derniers sont le reflet de la pratique de l’établissement. Les professionnels comparent les écarts entre la pratique réelle observée et la pratique attendue ou recommandée. QUATRIEME PERIODE : Réalisation d’un Plan d’action (1H3

0- Cette analyse doit déboucher sur l’identification et la mise en œuvre d’actions d’amélioration dans la prise en charge de la douleur chez l’enfant et l’adolescent polyhandicapés. Les actions d’amélioration sont proposées par le groupe et validées par l’encadrement. Les actions sont hiérarchisées en fonction des résultats de l’audit et de la possibilité de les mettre en place sur le terrain. Des responsabilités sont déterminées pour chaque action ainsi qu’un échéancier. Les actions concerneront le choix d’une échelle d’évaluation retenue, de méthodes de traçabilité et de suivi d’évaluation de la douleur. CINQUIEME PERIODE : Mise en place des actions définies dans le plan d’actions (sur le temps de pratique professionnelle) SIXIEME PERIODE: Réévaluation (1H3

0- Cette réévaluation permet de suivre l’état d’avancement du plan d’action, l’efficacité des actions d’amélioration. En fonction des réalités de terrain, décider si elles doivent être reconduites ou annulées. SEPTIEME PERIODE : Communication (2H0

0- Réalisation d’un support de communication sous forme de power point pour diffuser aux professionnels de l’établissement les travaux menés, les améliorations constatées et la poursuite des actions. Le plan d’action ne pourra être pérennisé que si tous les professionnels (même ceux qui n’ont pas participé à l’EPP) mettent en place les actions et en comprennent le sens.