Au sein des établissements, la question de la solitude, des besoins affectifs et du désir de sexualité, se révèle souvent difficile à vivre pour les personnes en situation de dépendance, de handicap ou atteintes d’une maladie mentale, et ce quel que soit l’âge ou la pathologie. Ces questions peuvent aussi inquiéter l’environnement professionnel ou familial. En effet, comme le confortent de nombreux témoignages, cet environnement est rarement préparé à affronter les demandes affectives et/ou sexuelles des personnes vivant en institution. Dans l’inconscient d’un certain nombre de professionnels, mais surtout de l’entourage des personnes accueillies, le handicap mental ou psychique ferait imaginairement « obstacle » à l’expression de toute vie affective et sexuelle. Nous disposons pourtant de données précises sur la vie sexuelle des personnes handicapées ou malades mentales institutionnalisées. Ces dernières mettent en évidence que la sexualité est difficilement intégrée dans des dispositifs de soins et d’accompagnement. L’établissement, lieu de soins, fait abstraction de son aspect lieu de vie pour certains, et exclue du champ des possibles l’expression de la sexualité. L’actualité s’en fait écho et provoque le débat, dans une suite de plaintes qui aboutissent en novembre 2012 à une jurisprudence qui juge illégale l’interdiction générale et absolue faite aux patients d’une unité de soins psychiatriques d’avoir des relations sexuelles (jurisprudence CH de Cadillac). Au-delà de l’exemple, cet épisode montre toute la complexité de l’expression de la sexualité en institution. Entre respect des droits fondamentaux de l’homme et protection des personnes vulnérables, quelle peut-être la place de la sexualité en institution ? OBJECTIFS DE LA FORMATION • Identifier les représentations individuelles sur la vie affective, amoureuse, de la sexualité et l’impact de ces représentations dans l’approche de la sexualité des personnes prises en charge. • Comprendre les principaux facteurs qui influencent les pratiques professionnelles vis-à-vis de la sexualité des personnes prises en charge et appréhender le cadre juridique et éthique. • Connaître les différentes composantes de la vie affective et sexuelle en institution. • Repérer les attitudes adaptées, les réponses et les formes d’organisation répondant aux besoins de la personne et de la vie en institution. • Intégrer la dimension affective et sexuelle dans les dynamiques de projet (projet de vie, de service et d’établissement).