Le contexte général est celui du bon usage des antitumoraux. Les médecines complémentaires sont des pratiques médicales, soins ou produits, qui ne font pas partie de la médecine conventionnelle. Le recours aux médecines complémentaires en automédication est une pratique très fréquente qui concerne environ 42 à 83% des patients atteints de cancer en France. Parmi ces médecines complémentaires, les approches de type « produits naturels », telles que la phytothérapie exposent les patients atteints de cancer à des risques majeurs de toxicités, d’interactions avec les traitements conventionnels ou de refus des traitements conventionnels. L’utilisation de la phytothérapie peut présenter des risques majeurs d’interactions pharmacocinétiques ou pharmacodynamiques avec les traitements antitumoraux . Ces interactions peuvent avoir de graves conséquences puisqu’elles peuvent être responsables de toxicité majeure du traitement antitumoral ou au contraire d’une inefficacité, synonyme de perte de chance pour le patient. Grandes lignes de contenu L’action portera sur les bonnes pratiques en matière de sécurisation des antitumoraux pour les patients ayant recours à la phytothérapie en automédication. Il semble donc indispensable que le pharmacien d’officine ou hospitalier qui accompagne le patient atteint de cancer dans le bon usage des antitumoraux soit formé à l’évaluation des risques de la phytothérapie en automédication. Le pharmacien contribuera ainsi aux bonnes pratiques de sécurisation des antitumoraux et au suivi des patients sous antitumoraux , notamment en détectant les risques de toxicités et d’interactions phytothérapie- traitements antitumoraux . Que ça soit à l’hôpital lors d’entretiens pharmaceutiques ou de conciliation médicamenteuse ou à l’officine, lors de la délivrance des antitumoraux par voie orale, le pharmacien pourra adapter ainsi les conseils afin d’optimiser le recours aux médecines complémentaires (souvent prises en automédication). Objectifs - Savoir rechercher les informations exhaustives relatives à la prise de médecines complémentaires par les patients atteints de cancer - Connaitre les sources d’information disponibles (institutionnelles et autres) pour évaluer les risques- Analyser les risques d’interaction pharmacodynamiques et pharmacocinétiques entre phytothérapie et traitements antitumoraux ou autres traitements habituels - Savoir apprécier la criticité de la situation en fonction de la physiopathologie du patient, des autres traitements, et du résultat de l’analyse - Discuter avec le patient pour lui proposer une conduite à tenir quant à la prise de médecines complémentaires