L’articulation temporo-mandibulaire et ses dysfonctions sont des domaines de rééducation très peu abordés dans le parcours de formation des masseurs-kinésithérapeutes ; elles sont de ce fait relativement méconnues des praticiens libéraux. Or, le développement des connaissances scientifiques sur les douleurs maxillo-faciales conduit à intégrer les dysfonctions temporo-mandibulaires (DTM) dans un cadre plus global, une prise en charge pluri professionnel intégrant la rééducation et l’établissement d’une classification médicale plus large traitant de la douleur, des troubles musculosquelettiques avec un versant bio-psycho-social non négligeable. Le champ d’application en rééducation oro-maxillo-faciale est de fait de plus en plus large et reconnu par le corps médical et les praticiens chirurgiens-dentistes, orthodontistes ou chirurgiens spécialisés en maxillo-faciale. La demande de prise en charge en rééducation est aujourd’hui en croissante évolution, du fait de l’augmentation des traitements dentaires en orthodontie notamment ; on estime à près de 30 % le nombre de patients atteint de douleurs et de troubles de la région maxillo-faciale provoquant une gêne et un désordre fonctionnel ; combien sont les kinésithérapeutes qui chaque semaine se voient confrontés à un patient présentant un bruxisme, une dyskinésie ou des craquements de la mâchoire ? Le diagnostic et le bilan d’une dysfonction dans cette région s’avère être pour le masseur-kinésithérapeute de plus en plus complexe au fur et à mesure que le champ des connaissances et les applications en rééducation progressent. Il importe donc aux kinésithérapeutes de connaitre la classification des DTM ainsi que les différentes techniques chirurgicales afin de mettre en œuvre un bilan et une rééducation adaptée à son patient selon son niveau d’évolutivité, son type de dysfonction ou le type d’intervention chirurgical. Cette formation permettra au masseur-kinésithérapeute d’actualiser ses connaissances anatomiques, biomécaniques et physiologiques de la région oro-maxillo-faciale et de proposer à ses patients une prise en charge et un plan de rééducation avec pour objectif la restauration des fonctions primordiales que sont la mastication, la déglutition et la respiration. Le parcours de formation débutera par des rappels anatomiques, physiologiques et biomécaniques ; nous étudierons ensuite la classification des dysfonction temporo-mandibullaires et poursuivrons par l'étude du bilan diagnostic kinésithérapique complet et de ses spécificités (l'anamnèse, bilan clinique et palpatoire, bilan des fonctions) ;nous terminerons par la partie centrale du programme à savoir la rééducation et la prise en charge de la région maxillo-faciale et des troubes de l'ATM ; une étude de cas clinique sera proposée aux apprenants permettant ainsi de dévellopper l'esprit d'analyse et le raisonnement clinique à partir des modules théoriques. Objectifs : - Actualiser ses connaissances au niveau de l’ATM en termes d’anatomie, de biomécanique et de physio-pathologie au regard de la littérature actuelle ; - Donner au masseur-kinésithérapeute les outils et connaissances nécessaires à la prise en charge des dysfonctions temporo mandibulaires. - Être capable de réaliser un bilan diagnostique initial en kinésithérapie de la région oro-maxillo-faciale ; - Identifier les structures en cause, articulaires, musculaires, tissulaires par un bilan palpatoire et des tests spécifiques. - Savoir diagnostiquer et traiter les troubles et dysfonctions de l’ATM dans les fonctions de mastication, déglutition et de ventilation ; - Savoir évaluer et dépister un patient à risque de dysfonction de l’ATM et prévenir les récidives ; - Permettre à l’apprenant de prendre en charge un patient présentant une dysfonction temporo-mandibulaire somatique ou à la suite d’une chirurgie réparatrice ; - Donner à l’apprenant les moyens en termes d’outils et de connaissances afin de mettre en place un plan de traitement adapté à son patient ; - Connaitre les différents types et la classification des dysfonctions temporo-mandibulaires afin de réaliser un diagnostic différentiel et/ ou d’exclusion ; - Être capable de proposer un panel d’exercices spécifiques à son patient et proposer des auto-exercices dans un soucis d’autonomie du patient dans la continuité des soins, afin de prévenir les récidives.