La régularité du rythme des repas et la soumission à une discipline temporelle constituent un trait de la culture européenne, il constitue un moment de socialisation pour l’Homme, et revêt toute une symbolique. Il contribue au maintien du lien social, puisque il implique le plus souvent un partage de nourriture prise en commun. C’est une des raisons pour lesquelles le repas revêt une importance particulière en EHPAD. Le repas est aussi un moyen de se consoler de nos pertes,le plaisir de la table est un des derniers plaisirs qu’il reste à certaines personnes âgées, notamment en institution, car elles ont dû faire le deuil de leur vie sociale passée et de leur domicile. Le repas représente alors un lien qui les rattache à des expériences vécues et à des souvenirs. Ainsi, le temps du repas devient un réel enjeu. Le moment de la prise alimentaire n’est pas un moment anodin, non seulement pour l’institution, mais également pour les résidents et le personnel qui les accompagne. Il déborde le champ des apports recommandés et représente davantage qu’un axe privilégié du projet institutionnel. Il doit s’analyser en terme de gain ou de perte pour la structure, et ainsi en véritable enjeu, et non comme une fin en soi Selon les résultats de l’enquête Aupalesens près de la moitié (46 %) des personnes résidant en EHPAD seraient en risque de dénutrition. Le repas est un enjeu essentiel sur le plan nutritionnel, sur le plan des défenses immunitaires mais aussi sur le plan du maintien de l’autonomie. Comment donner une dimension plurielle à cette prestation : vie sociale, partage, réparation, plaisir... ? Comment prévenir l’apparition de cette dénutrition en EHPAD ? Comment faire du repas un axe essentiel de chacun des projets personnalisés des résidants ? La qualité de l’accompagnement au moment du repas, combiné à d’autres interventions, est appelée à jouer un rôle clé, c’est là l’enjeu de cette formation