Chaque praticien, en fonction de son âge, du plateau technique à sa disposition, de la présence ou non de personnel, de ses motivations, prévient et maîtrise les ILS de façon très disparate. L’objectif recherché est de lui permettre de gravir des marches pour améliorer l’ensemble des mesures d’hygiène à mettre en oeuvre. Pour cela, il analysera ses pratiques à partir du référentiel, complètera sa formation durant la conférence et enfin, à son rythme, mettra des actions d’amélioration qu’il devra évaluer. La médecine bucco-dentaire est une discipline ou les risques de contamination croisée sont importants. La cavité buccale est un carrefour qui abrite de nombreux agents pathogènes, bactériens ou viraux que l’on retrouve dans le fluide gingival ou dans le sang. Les soins eux-mêmes sont souvent sanglants et utilisent des portes instruments rotatifs, ou des US qui nébulisent de micro gouttelettes. La prévention du risque infectieux en odontologie obéit aux mêmes règles que les autres disciplines médicales avec une difficulté supplémentaire qui tient à la complexité du matériel et des matériaux utilisés. Une règle de base consiste à porter de façon systématique les barrières que sont : les gants, les masques, les lunettes et des vêtements de travails appropriés. Les dispositifs médicaux réutilisables suivront le circuit de la pré désinfection, du nettoyage, du séchage, du conditionnement et enfin de la stérilisation. La pré désinfection est un geste « d’urgence » qui doit être immédiat au plus près du lieu d’utilisation, c'est-à-dire dans le cabinet. Le lavage pourra se faire soit manuellement, soit aidés des ultras-sons, soit dans des automates qui pourront être des thermodésinfecteurs. Le conditionnement des instruments est indispensable pour les conserver stérile. La stérilisation en odontologie se fait dans un autoclave de cycle type B. Il est souhaitable de mettre en oeuvre la traçabilité des cycles effectués, comme il est indispensable de réaliser des tests de bon fonctionnement de l’autoclave. La maîtrise du risque infectieux en odontologie passe également par l’asepsie et l’antisepsie. Toutes ces procédures étant réalisées il faut évoquer deux points délicats qui représentent un handicap pour la maîtrise du risque infectieux dans notre discipline : la qualité de l’eau de nos équipements et le traitement des portes instruments rotatifs (PIR) soulevé par le rapport de l’INVS d’avril 2009. Dans ce domaine comme dans d’autres, l’auto-évaluation de notre pratique professionnelle est préférable aux contrôles coercitifs, encore faut-il avoir assimilé les connaissances nécessaires.