Le paysage contraceptif a connu en France au cours des dernières décennies des changements notables : mise sur le marché de nouvelles pilules dites de 3e puis 4e générations, à l’origine de nombre de controverses quant à leur sécurité d’emploi ; nouvelles modalités sous forme de patchs transcutanés, anneaux vaginaux, implants sous-cutanés ; accès facilité pour les mineures indépendamment de l’obligation d’une autorisation parentale ; prescriptions par les Sage- femmes, et infirmières et délivrance sans ordonnance de la contraception d’urgence par les pharmaciens ; légalisation de la stérilisation à visée contraceptive ; L’enquête Fécond, réalisée en 2010 et reconduite en 2013 par l’Inserm et l’Ined , permet d’examiner les dernières tendances en matière de contraception, les méthodes utilisées selon l’âge des femmes et leur milieu social et les pratiques des professionnels de santé. Plus de sept femmes de 15 à 49 ans sur dix sont concernées par la contraception et presque toutes emploient une méthode contraceptive. Seules 3 % d’entre elles n’en utilisent aucune. Paradoxalement le nombre d’interruptions de grossesses reste sable au fil des années. La pilule reste aujourd’hui la méthode de contraception la plus utilisée en France, mais sa suprématie est remise en cause depuis quelques années. La polémique sur les risques de thrombose veineuse liées aux pilules de 3e et 4e générations a accéléré la baisse inédite du recours à la pilule observée dès le début des années 2000, principalement chez les femmes les plus jeunes de moins de 30 ans qui se tournent de plus en plus vers d’autres méthodes, préservatifs et stérilet1. Chaque méthode comporte sa part d’avantages, de risques et de contraintes, compte tenu du contexte bio-médico-social et des antécédents des utilisatrices (risque cardio-vasculaire et thromboembolique veineux , tabagisme, cancers , migraines) que le prescripteur se doit de rechercher par l’interrogatoire avant toute prescription ou renouvellement de contraceptif. La contraception des adolescentes pose un certain nombre de questions spécifiques : échecs plus fréquents, difficultés d’accès, instabilité relationnelle fréquente, contraintes juridiques . Toute consultation de contraception est aussi l’occasion d’une information concernant les possibilités de rattrapage en urgence et la protection contre les infections sexuellement transmissibles le préservatif masculin étant la seule méthode ayant fait la preuve de son efficacité . Toutes les données de la littérature soulignent l’importance de favoriser l’expression par la femme de ses préférences en matière de contraception et que laisser le libre choix, sur la base d’une information objective, est gage d’un meilleur confort et d’une meilleure observance . L’objectif général de cette formation est donc une appropriation des données les plus récentes concernant les pratiques contraceptives et les recommandations en matière de prévention des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles. Objectifs spécifiques A l’issue de ce programme les participants doivent être capables de : 1. Définir les modalités de prescription et de suivi des différentes méthodes contraceptives. 2. Définir les stratégies de prise en charge compte tenu des différentes situations à risque : a. Antécédents familiaux b. Antécédents personnels, statut tabagique, migraines, HTA, troubles métaboliques, antécédents thromboemboliques, cancers gynécologiques. c. Facteurs de risque de mauvaise observance. 3. Informer les patients sur les bonnes pratiques en matière de dépistage et prévention des principales IST. 4. S’approprier les modalités pratiques de réalisation et suivi du dépistage du cancer du col de l’utérus. 5. S’approprier les modalités pratiques de pose de dispositifs intra utérins