Justification Si l'on se réfère à la définition proposée par l'OMS, « le dépistage consiste à identifier présomptivement à l'aide de tests, d'examens, ou d'autres techniques susceptibles d'une application rapide, les sujets atteints d'une maladie passée jusque-là inaperçue. Les tests de dépistage doivent permettre le partage entre les personnes apparemment en bonne santé mais qui sont probablement atteintes d'une maladie donnée et celles qui en sont exemptes. Ils n'ont pas pour objet de poser un diagnostic » Le dépistage précoce des cancers est l’une des préoccupations quotidiennes du médecin généraliste mais son utilité n'est jamais une évidence intuitive. Elle repose sur des constatations d'ordre épidémiologique : il faut être réellement certain d’un rapport bénéfice/risque positif du dépistage pour la population, et si possible chacun des individus la composant, auxquels il aura été proposé. Toute stratégie de dépistage doit être évaluée soigneusement en termes d'efficacité et de rentabilité avant de pouvoir être recommandée et généralisée. Avec plus de 48 000 nouveaux cas et près de 12 000 décès par an, le cancer du sein demeure le cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la première cause de décès par cancer chez les femmes de notre pays. Un dépistage est organisé au niveau national par les autorités de santé. Une controverse scientifique est née, du fait de doutes sur la réalité et l’ampleur de la baisse du risque de décès par cancer du sein liée au dépistage, et de la crainte qu’il génère un nombre plus ou moins élevé de surdiagnostics et de surtraitements. Bien que l’évolution des facteurs de risque et le vieillissement de la population puissent participer aux fluctuations d’incidence, l’augmentation du nombre de cas diagnostiqués de cancers de la prostate est probablement essentiellement due à la pratique croissante du dosage du PSA3. Pour autant, Il n’y a actuellement aucun argument scientifique fort en faveur du dépistage systématique du cancer de la prostate. En revanche, les raisons subjectives, et notamment la représentation que l’on a du cancer, dominent. La littérature est abondante et la controverse dure, avec une crainte médico-légale sous-jacente. En France, en 2010, le nombre de nouveaux cas de cancer colorectal est estimé à 39 000, 20 100 hommes et 18 900 femmes. Cette localisation cancéreuse se situe, en termes d’incidence, au 3e rang chez l’homme et au 2e rang chez la femme. Elle se trouve au 2e rang des décès par cancer dans les deux sexes. En 25 ans, la mortalité par cancer colorectal a diminué, de façon plus importante pour les femmes (-1,3 %) que pour les hommes (-1,1 %). Son histoire naturelle est connue avec l’existence d’une phase de latence préclinique. Un test de dépistage existe, fiable, facile à mettre en œuvre et reproductible. Un traitement est disponible, efficace sur la réduction de la morbi-mortalité et un rapport bénéfice risque favorable. Le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer féminin dans le monde entier, le premier dans la plupart des pays en voie de développement (plus de 80 % de ces cancers). Toutes les études épidémiologiques le confirment : il a pour cause essentielle une infection sexuellement transmissible à papillomavirus responsable de lésions précancéreuses, détectables par le frottis et dont le traitement permet d'éviter ou de réduire le risque d'évolution vers un cancer invasif. Dans les pays industrialisés, l’amélioration des conditions d’hygiène de vie et la mise en oeuvre, même imparfaite, du dépistage pourraient inciter à penser que ce cancer devient rare. La mise sur le marché de vaccins contre les papillomavirus potentiellement les plus dangereux pose de nombreuses questions en termes d’éthique, d’épidémiologie et de politique de santé. Objectifs 1. Améliorer les pratiques de dépistage des cancers « détectables ». 2. Connaître les techniques utilisés pour les différents dépistages et les résultats attendus. 3. Participer aux programmes de dépistage Déroulé Séminaire de deux journées avec quatre séquences de 4h chacune. Avant la formation il sera demandé aux participants de sélectionner dans leur fichier les deux derniers dossiers de patients pour lesquels a été envisagé la réalisation d’un dépistage d’un des quatre cancers (sein- prostate- colorectal, col de l’utérus) et de préciser : - la situation ; - quel dépistage ? - quelle information donnée ? - quelle(s) question(s) posée(s) par le (la) patient(e) ? - quelle décision finale a été prise par le (la) patient(e) ? - les questions que vous vous êtes posées. La formation elle-même alternera : - un temps d’analyse partagée, sous la forme de groupes d ‘échange de pratique ; - un temps de formation cognitive alternant réflexions en sous-groupes puis mises en commun et apports théoriques par l’expert. - Quatre séquences : o Les concepts : définition et justification des dépistages. o Mise en œuvre des dépistages. o Les recommandations des participants. o Le partage de l’information 1 mois après la formation évaluation de l’impact par questionnaire envoyé à chaque participant sur la modification de sa pratique. Une synthèse anonyme sera envoyée à l’ensemble des participants. Intervenants : - un expert médecin de santé publique au fait des facteurs de risque et des problématiques de dépistage des cancers ; - un animateur formé aux méthodes d’animation de groupe.