Les glucocorticoïdes sont largement utilisés en thérapeutique mais souvent détournés de leur usage par les sportifs . Par voie injectable ils sont utilisés dans la prise en charge des blessures liées au sport ainsi que dans les troubles du système musculo-squelettique, tels que les lésions dues à la surutilisation de muscles et de jonctions muscle-tendon ou les tendinopathies par insertion1, . Les résultats des études scientifiques disponibles montrent clairement que, malgré leur utilisation courante dans les blessures aiguës en sport, il existe en réalité peu de preuves des avantages réels d'une telle pratique2. Les glucocorticoïdes sont également utilisés par voie orale pour prévenir des exacerbations d’un asthme1. L'exercice physique est le facteur déclencheur le plus courant du bronchospasme et jusqu'à 90% des asthmatiques ont des voies respiratoires hyperactives1. L'inflammation joue un rôle important dans la pathogenèse de la bronchoconstriction induite par l'exercice chez les sujets asthmatiques. Mais une bronchoconstriction induite par l'exercice (BEI) se retrouve également chez jusqu’à 10% des sujets qui ne sont pas connus pour être atopiques ou asthmatiques . Les résultats de huit essais contrôlés randomisés portant sur 162 participants (deux essais impliquant des adultes et six impliquant des enfants) ont révélé que l’utilisation d’une corticothérapie inhalée d’une durée minimale de 4 semaines était efficace pour prévenir la détérioration respiratoire induite par l’exercice, à la fois chez les adultes et les enfants en atténuant significativement le pourcentage de chute du volume expiratoire maximal seconde (VEMS 11,74%; IC à 95%: 10,06% - 13,42%) et du débit expiratoire de pointe (DEP 11,50%; 6,31% - 16,69% ). Mais les avantages par rapport à d'autres formes de traitement de bronchoconstriction induite par l'exercice (cromoglycate de sodium, nédocromil sodique, salbutamol et autres agents anti-inflammatoires) demeurent incertains3. Les risques d’effets indésirables des glucocorticoïdes sont par contre parfaitement connus, dépendant de la dose et la durée du traitement, de la puissance du produit utilisé et de sa voie d’administration Il a été avancé qu'un effet d'amélioration des performances dues aux glucocorticoïdes ne pouvait pas être prouvé2. Certaines fédérations sportives internationales demandent que les glucocorticoïdes soient retirés de la liste des produits interdits par l'Agence mondiale antidopage. Leurs arguments reposent sur le fait qu’ils sont largement utilisés en médecine du sport et n’ont aucune activité ergogénique, c’est-à-dire augmentant les performances, démontrée. Mais les études récentes , indiquent un effet d'amélioration des performances des glucocorticoïdes administrés par voie orale. L’Agence mondiale antidopage (AMA) a interdit l’utilisation de glucocorticoïdes en raison de leurs effets susceptibles d’améliorer les performances. Selon le Code mondial antidopage, tous les glucocorticoïdes administrés par voie orale, rectale, intraveineuse et intramusculaire sont interdits. Leur utilisation nécessite une exemption d'usage thérapeutique standard (AUT). L'administration de glucocorticoïdes par toutes les autres voies nécessite une AUT abrégée, à l'exception des préparations dermatologiques, qui ne sont pas interdites2. Les glucocorticoïdes sont des agents dopants et devraient rester sur la liste des produits interdits par l'Agence mondiale antidopage . Les médecins généralistes sont quotidiennement impliqués dans la prescription de glucocorticoïdes dans de multiples indications. Ils doivent se préoccuper des répercussions de ces prescriptions sur l’éventuelle pratique sportive de leurs patients et évaluer si les glucocorticoïdes ne risquent pas d’être détournés pour améliorer la performance. L’objectif général de cette action est de permettre aux participants de s’approprier les données concernant le bon usage des corticoïdes et les répercussions en cas d’activités sportives, en compétition ou de loisirs, pour mieux informer leurs patients lors de la prescription de ces médicaments. Objectifs spécifiques A l’issue de cette action les participants doivent être en mesure de : 1. Définir les effets secondaires d’une prescription de glucocorticoïdes en lien avec une pratique sportive compte tenu de la voie d’administration. 2. Définir les contre-indications à la prescription de glucocorticoïdes chez un patient ayant des activités sportives. 3. Définir les règles de prescription des glucocorticoïdes chez un patient ayant des activités sportives. 4. Informer le patient sportif sur les risques des glucocorticoïdes.