L’épaule douloureuse est une plainte fréquente. En médecine générale, elle représente 5% des motifs de consultation et le troisième motif de consultation musculo-squelettique après les atteintes cervicales et les lombalgies . Plus de 60% des cas de scapulalgies sont secondaires à des lésions de la coiffe des rotateurs. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une atteinte dégénérative et l’incidence est clairement corrélée avec l’âge des patients. Sur le plan médical, on parle alors de scapulalgies ou omalgies. Survenant dans la seconde partie de la vie elles sont le plus souvent dues à des lésions des structures périarticulaires de l’épaule (bursites, tendinites …). Une anamnèse systémique détaillée à la recherche d’une pathologie viscérale ou locorégionale doit être entreprise (infarctus du myocarde, aortique)1. Mais pour la majorité des cas, il s’agit d’une atteinte dégénérative souvent liée à l’âge , . Plusieurs facteurs de risque de chronicité sont à rechercher car ils jouent un rôle déterminant dans la prise en charge et le pronostic. Sur le plan physique, ces facteurs sont le port de charges lourdes, les mouvements répétitifs, la conduite automobile prolongée, les troubles du sommeil, le tabagisme et la consommation de caféine. Les facteurs psychosociaux sont l’insatisfaction au travail, le statut d’immigré et la détresse psychosociale3. Les causes mécaniques de l’épaule douloureuse chronique sont fréquemment d’origine professionnelle2. Un examen clinique méthodique est la première étape essentielle du diagnostic d’épaule douloureuse chronique : — Recherche d’une asymétrie des épaules, d’une perte du volume musculaire de l'épaule douloureuse. — Étude de la mobilité de l'épaule dans tous les axes sur la personne assise puis couchée et mesure des amplitudes articulaires. — Puis test successif des différents tendons au moyen de plusieurs manœuvres d'examen, ainsi que de la force musculaire. L’indication d’examens complémentaires, pas toujours indispensables, dépendra de l’examen clinique et du contexte. L’imagerie combinera la radiographie classique pour l'étude des os et la détection de calcifications périarticulaires, et l'échographie pour l'analyse des structures périarticulaires (tendons, muscles, coiffe des rotateurs...). Dans un 2e temps, en cas d'échec du traitement de première intention ou plus rapidement chez un sujet de moins de 50 ans, ou devant une suspicion de lésion traumatique quel que soit l’âge, en fonction des cas particuliers de chaque patient une IRM, un arthroIRM ou un arthroscanner pourront être demandés conditionnant la prise en charge ultérieure2,3, , . En dehors de pathologies aigues ou traumatiques 70% des conflits sous-acromiaux vont évoluer de façon satisfaisante avec une prise en charge conservatrice. Les recommandations et consensus proposent en première intention un traitement conservateur, Comparativement au traitement non chirurgical, la chirurgie n’offrirait, sur une période allant jusqu'à un an, que peu ou pas de bénéfices chez les personnes souffrant de rupture symptomatique de la coiffe des rotateurs . Mais les différentes méta analyses peinent à démontrer clairement la supériorité d’un traitement conservateur par rapport à un autre1. Des études aussi bien observationnelles de cohorte que randomisées ont montré une efficacité certaine des infiltrations locales de corticostéroïdes comparativement au placebo ou aux antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) mais avec une disparition du bénéfice sur le long terme. D’autres études évaluant le bénéfice d’infiltrations pratiquées sous échographie apportent des résultats contradictoires tant sur les scores de qualité de vie que sur les douleurs ou le score fonctionnel1. Mots clés : Épaule — Examen clinique — Imagerie — Traitement L’objectif général de ce programme est de permettre aux participants d’optimiser la démarche diagnostique devant un patient se plaignant de douleurs de l’épaule et de définir à bon escient les examens d’imagerie les plus pertinents compte tenu du contexte et des données de l‘examen. Objectifs spécifiques A l’issue de cette action les participants doivent être capables de : — Identifier les critères d’urgence justifiant un avis spécialisé et une prise en charge spécifique (drapeaux rouges). — Pratiquer un examen systématique de l’épaule. — Définir les indications des différents examens d’imagerie complémentaires compte tenu du contexte et des données de l’examen. — Définir un plan de traitement. — Reconnaître une origine professionnelle. — Établir un certificat de demande de reconnaissance de maladie professionnelle.