Justification L’approche radiologique des pathologies du genou est liée à la connaissance anatomique et clinique de l’examen du genou ainsi qu’au résultat de l’intervention quand l’indication en est posée. La chirurgie du genou s’est énormément développée depuis ces deux dernières décennies et repose, outre sur l’examen clinique, de plus en plus sur une approche d’imagerie, que ce soit pour la démarche diagnostique, thérapeutique et pour le suivi. La chirurgie prothétique, la chirurgie ligamentaire, la chirurgie des tumeurs, le perfectionnement de l’échographie pour le diagnostic mais aussi comme aide au traitement sont en constante évolution. L’apport de l’IRM des membres inférieurs, en particulier du genou, a été l’objet d’une campagne de presse dénonçant un nombre excessif d’actes réalisés en France et la non pertinence des indications . L’IRM des membres représente le principal domaine d’application de l’IRM en France (environ 40 % des actes réalisés en secteur libéral, soit environ 682 000 actes en 200

9- . Il faut noter que l’exploration IRM du membre inférieur, et en particulier du genou, est quatre fois plus fréquente que celle du membre supérieur. Le rapport de la HAS de 2012, sur les IRM à champ modéré, note un taux plus élevé d’IRM des membres en France en comparaison avec d’autres pays, avec la réserve que les données ne sont pas strictement comparables : activité libérale seule en France versus activités publiques ou mixtes dans les autres pays. Malgré ces réserves et une disparité certainement moindre, ces chiffres ont largement été repris dans le récent rapport des mesures d’économie de l’assurance maladie pour 2015 qui propose une réduction de 15 % des actes d’IRM des membres . Le radiologue se doit de faire face à ces avancées, et de préconiser l’examen adéquat, entre autres à l’issue de son compte rendu destiné au médecin prescripteur. Il doit connaitre les principales pathologies du genou, les méthodes d’investigation en imagerie pour aider le chirurgien ou le médecin à poser la bonne indication de traitement. Ce DPC vise à innover en faisant le lien entre les données cliniques, les données issues de l’imagerie, et celles liées au diagnostic chirurgical. Il vise à mieux appréhender le risque des complications post-chirurgicales afin d’en limiter la survenue, d’y faire face quand elles surviennent et d’interpréter les examens radiologiques post-opératoires. La radiologie interventionnelle sera également abordée durant ces 2 jours afin d’en limiter au maximum le risque d’effet indésirable. Optimiser la place de la radiographie, de l’IRM et de l’échographie dans les pathologies du genou, gérer les risques de la radiographie interventionnelle et améliorer le diagnostic des tumeurs du genou seront donc abordés lors de ces 2 jours associant retour sur les pratiques et formation présentielle interactive. L’objectif général est d’optimiser le parcours de soin en renforçant le lien entre la clinique, la radiologie et la chirurgie à partir d’un diagnostic anatomique et fonctionnel. Cela suppose de : - améliorer la pertinence des soins et permettre une réflexion en favorisant le partage d’expérience interdisciplinaire entre cliniciens, radiologues et chirurgiens ; - décloisonner l’exercice du radiologue afin de lui éviter d’être un simple producteur d’images et élargir son interprétation par ce retour d’expérience des autres praticiens (cliniciens et chirurgiens). A l’issu de ce DPC la pertinence des indications radiologiques se devra d’être améliorée comme le propose le respect des cliniciens du guide du bon usage des examens d’imagerie (GBU) développé par la Société française de radiologie et la Société française de médecine nucléaire . Objectifs - Objectifs généraux : - Améliorer la pertinence des soins ; - Permettre une réflexion sur la pertinence des actes ; - Favoriser le retour d’expérience interdisciplinaire entre cliniciens, radiologues et chirurgien, et décloisonner l’exercice du radiologue ; - Au total mettre l’examen radiologique en perspective avec l’anatomie, la clinique, la fonctionnalité, et la prévention des risques. - OBJECTIFS SPECIFIQUES - Examen clinique du genou - Citer les manœuvres de l’examen clinique du genou. - Décrire l’apport de l’échographie pour compléter cet examen clinique. - Citer les signes cliniques en faveur d’un genou ligamentaire. - Citer les signes cliniques en faveur d’une atteinte méniscale. - Echographie du genou niveau 1 - Décrire une méthode d’exploration systématique des 4 faces du genou. - Diagnostiquer les pathologies tendineuses fréquentes de la face antérieure. - Mettre en avant le vrai plus de l’échographie en pathologie nerveuse et surtout en guidage interventionnel. - Echographie du genou : niveau avancé sur le plan anatomique et sémiologique - Examiner le ligament antérolatéral, les structures ligamentaires et tendineuses périphériques...). - Décrire la dynamique de la fémoropatellaire en échographie. - Décrire les pathologies rares mais à connaître comme celles de la fabela, des tendons des gastrocnémiens, du tendon poplité, du muscle plantaire, des espaces graisseux. - Les ménisques en IRM - Citer les signes des différents types de déchirures méniscales. - Distinguer une déchirure méniscale stable d’une déchirure instable. - Reconnaître un aspect post-opératoire méniscal normal. - Reconnaître une re-déchirure post-opératoire. - Les tumeurs - Définir les critères sémiologiques de l’imagerie d’une tumeur osseuse et des parties molles du genou. - Analyser la sémiologie de l’imagerie avec la corrélation anatomopathologique. - Définir la conduite à tenir pour le radiologue devant la suspicion d’une tumeur maligne osseuse du genou. - Nos plus belles erreurs en échographie : faire participer le public au travers de discussions sur cas concrets. - Aborder les différents pans de la pathologie : ménisques, ligaments, cartilages, os, genou opéré... - Couvrir les différentes techniques : échographie, radiographies, imagerie en coupe. - Illustrer des pièges, lésions ignorées (erreurs par défaut) ou incorrectement identifiées (erreur d'interprétation). - Echographie dynamique du genou - Citer les indications de l’échographie dynamique du genou (pour dépister les conflits). - Décrire les manœuvres nécessaires : o Flexion (permet de dégager et d’étudier le cartilage trochléen). o Contraction des massifs musculaires (détecte une compression sur l’axe vasculonerveux). o Luxation manuelle de la rotule (remplit les récessus latéraux et montre mieux les épanchements intra-articulaires.) Méthode - Formation présentielle d’une durée de 15 heures centrée sur des objectifs pédagogiques. - Communications d’experts, séquences de questions réponses, et quiz de pratiques permettront d’aborder la plupart des questions visant à améliorer la pertinence des examens de radiologie. - Le quizz portera sur les conséquences sur la pratique radiologique des communications (une heure) avec corrigé du quizz en fin de journée. - En fin de seconde journée des séquences en ateliers (durée 2 heures au total) sont destinées à apporter à chaque participant en fonction de son niveau de pratique les éléments indispensables à sa progression dans la technique de l’échographie ou/et la lecture de l’IRM en relation avec l’examen clinique et les apports du résultat chirurgical. - Un débriefing des ateliers (durée une heure) en fin de seconde journée servira à la fois de temps d’évaluation du DPC et de renforcement pédagogique du processus d’amélioration des pratiques. - A l’issue de ce débriefing chaque participant rédigera 1 à 3 critères d’amélioration de sa pratique qui lui serviront de synthèse lors de son retour dans son exercice professionnel. - Après la formation : fourniture du livre du séminaire reprenant l’ensemble des interventions.