La plainte mnésique est banale chez le sujet âgé, exprimée en consultation par 40 % des personnes âgées de 24 à 86 ans , souvent vécue par le patient et son entourage avec la crainte d’une maladie d’Alzheimer, ou pour le médecin d’un déficit cognitif léger (MCI). Mais toute difficulté de mémoire n’est pas synonyme de maladie d’Alzheimer. Trois situations sont bien plus fréquentes : les troubles liés à l’âge, les effets secondaires des médicaments, les conséquences d’une dépression . Si le vieillissement est marqué par un déclin global des performances, aussi bien sur le plan cognitif que moteur, il faut souligner que l’évolution des performances varie non seulement selon les fonctions psychologiques concernées, mais aussi selon les individus. L’avancée en âge se traduit le plus souvent par une baisse des performances cognitives. Mais lors du vieillissement, on constate aussi une grande variabilité tant du niveau de performance que de son évolution. Certains sujets déclinent, d’autres gardent un même niveau de fonctionnement cognitif voire s’améliorent d’une évaluation cognitive à l’autre . Les différentes recommandations internationales (USPSTF, CTFPHC, NICE) ont estimé qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments scientifiques pour recommander un dépistage de maladie d’Alzheimer ou d’un déficit cognitif en population générale in 3. Mais il importe de ne pas banaliser les troubles mnésiques du sujet âgé et de ne pas rassurer trop vite, sans un bilan sérieux, un patient ou son entourage (accord professionnel). Toute plainte mnésique ne nécessite pas une « consultation mémoire » qui souvent ne rassurera pas, quelles que soient les précautions prises. La demande de consultation spécialisée doit être réservée aux suspicions précises de pathologie démentielle 2. La seule clinique doit permettre, à partir de la nature et de l’analyse des troubles, de la présence ou non de troubles cognitifs associés d’affirmer le caractère bénin d’un trouble de la mémoire chez une personne âgée . Il est en effet possible en consultation, avec des tests simples validés internationalement, d’étayer le diagnostic de déficit cognitif (MMSE, test de l’horloge, test des 5 mots) et d’évaluer son retentissement sur la vie quotidienne (IADL) : utilisation du téléphone et des moyens de transport, gestion des traitements et de l’argent. Bilan à compléter avant de décider, en fonction du contexte, d’une éventuelle orientation vers une consultation spécialisée, par un examen complet neurologique, psychologique, biologique et neuro-radiologique à la recherche d’autres étiologies 1 : — Médicamenteuse : somnifères, anxiolytiques ; — Psychologique : stress, fatigue ; — Comportementale ; — Vasculaire : hypertension, troubles vasculaires cérébraux ; — Alimentaire : carences, alcoolisme ; — Toxique ; — Traumatique. En l’absence de traitement pour renforcer ou améliorer la mémoire la seule prise en charge reste la surveillance, l’identification et le contrôle de facteurs de risque éventuellement modifiables d’évolution vers une maladie d’Alzheimer : hygiène de vie, facteurs comportementaux et environnementaux 3. C’est au médecin traitant de juger de l’utilité de prescrire une exploration complémentaire de la mémoire et du fonctionnement cérébral, un bilan médical complémentaire et d’orienter vers une t L’objectif général de cette formation est de permettre aux participants de s’approprier les principales données concernant l’identification des troubles de la mémoire et d’informer le patient et son entourage et définir avec lui les modalités de suivi. Objectifs spécifiques A l’issue de ce programme les participants doivent être capables de : 1. Identifier le fonctionnement de la mémoire ; 2. Identifier les principaux facteurs modifiables de risques du déclin cognitif ; 3. Définir les principaux tests d’évaluation du déclin cognitif ; 4. Informer le patient sur les facteurs de prévention du déclin cognitif ; 5. Définir avec le patient les modalités de suivi et les décisions personnelles éventuelles à prendre.