Lors du congrès européen de gynécologie et d’obstétrique de mars 2018 à Paris (EBCOG), il a été souligné qu’être enceinte en souffrant d’obésité n’est pas sans risque : l’excès de poids entraîne des complications pour la santé de la future maman ainsi que pour son enfant. Chez la femme enceinte, l’IMC de base doit être calculé dès le début de la grossesse pour déterminer sa classification : 25 40 = obésité classe 3. Une enquête réalisée par l’INSERM et la DREES en 2016 a objectivé que 20% des femmes étaient en surpoids à la naissance de leur enfant et 12% obèses. Les femmes obèses ont 3 fois plus de risques que les femmes à IMC normal de souffrir de sévères complications pendant leur grossesse. L’enquête EPIFANE met en avant plusieurs risques de complications : - le risque de diabète gestationnel qui est de 10 % pour les femmes avec un IMC entre 20-25 kg/m2, 35% pour celles présentant avec un IMC ≥ 30 kg/m2 et de 100% pour celles ayant un IMC ≥ 40 kg/m2 - le risque d’hypertension artérielle qui est multiplié par 8 - le risque de pré-éclampsie dont 1/5 est lié à l’obésité - le risque de recours à la césarienne programmée ou d’urgence qui est multiplié par 1,8 (macrosomie du fœtus et dilatation insuffisante du col due aux muscles plus relâchés) - le risque d’accident thromboembolique plus fréquent - le risque d'enfant mort-né qui est augmenté pour les primipares en simple surpoids ou en cas d’obésité chez les multipares - le risque de grande prématurité qui est augmenté chez les femmes obèses primipares Dans les années suivant la grossesse, la femme obèse risque davantage d’être confrontée à un diabète de type 2, à des problèmes cardiovasculaires ou à des maladies neuro dégénératives. La période de vie depuis l’environnement pré-conceptionnel jusqu’à la fin de la très jeune enfance, période dite des « 1000 jours », constitue une période de sensibilité au cours de laquelle l’environnement sous toutes ses formes qu’il soit nutritionnel, écologique ou socio-économique a un impact sur le développement et la santé future de l’enfant. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse sont de 2 000 à 2 200 Kcal/jour dont 50% de glucides. Le métabolisme glucidique est modifié pendant la grossesse du fait de l’hyperinsulinisme au cours des deux premiers trimestres et de l’insulinorésistance au 3ème trimestre. L’apport recommandé pendant la grossesse est de 30% de lipides et 20 % de protides soit 60 à 70 g / jour. Cette action de DPC doit permettre aux participants d'évaluer et d'éventuellement modifier leur pratique dans la prévention et la prise en charge des facteurs de risque lié à l’obésité chez la femme enceinte en utilisant les dernières recommandations professionnelles. Ses objectifs généraux visent à permettre au participant de : - Appréhender les risques maternels liés à l’obésité chez la femme enceinte - Appréhender les risques fœtaux liés à l’obésité chez la femme enceinte - Améliorer la prise en charge de la femme enceinte obèse en agissant sur le facteur nutritionnel - Diminuer les risques de problèmes de santé du jeune enfant d’une mère obèse en agissant sur le facteur nutritionnel Elle est réalisée sous forme de programme intégré mixte incorporant successivement :

Un audit de pratique clinique non présentiel basé sur l’analyse rétrospective des 5 derniers dossiers-patientes enceintes obèses, au moyen d’une grille de recueil de données de 5 indicateurs

Une réunion présentielle en groupe représentant la phase cognitive : Objectifs de la formation : - Citer les différentes tranches de classification de l’IMC - Citer les pathologies présentant un risque supplémentaire lié à l’obésité chez la femme enceinte - Citer les risques fœtaux liés à l’obésité chez la femme enceinte - Mener une prévention nutritionnelle chez la femme enceinte obèse - Indiquer les compléments alimentaires souhaitables chez la femme enceinte obèse La méthode pédagogique de cette phase cognitive est essentiellement réalisée sous forme de cas cliniques interactifs suivi d’exposés avec fiches pratiques de synthèse délivrées par l’expert. Les indicateurs de la grille d’analyse de pratique sont « critiqués » par le groupe et explicités par l’expert un par un pendant cette phase.

Un nouvel audit de pratique clinique non présentiel à distance, réalisé après la journée de formation, mesurant l’éventuelle modification de pratique ; il est basé sur l’analyse des 5 premiers dossiers-patientes enceintes obèses, toujours au moyen de la même grille de recueil de données

L’analyse de cette seconde grille est confrontée à celle de la première et aux actions d'amélioration proposées par l'association avant la phase cognitive pour mesurer l’atteinte des objectifs de modification de pratique ; le résultat est communiqué au participant avec les voies d’amélioration encore réalisables.