Plusieurs milliers de substances dans le monde, de source chimique, minérale, biologique végétale ou animale faisant partie de notre environnement ont, à moyen ou long terme, des effets Cancérogènes, Mutagènes ou toxiques pour la Reproduction (CMR) et sont considérées comme dangereuses pour la santé. Le terme CMR est issu de la réglementation sur la prévention des risques chimiques ; il est également utilisé pour désigner certains procédés industriels qui ont des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction chez les professionnels qui ont été exposés. D'après un inventaire réalisé par l’INRS, ce sont 4,8 millions de tonnes d'agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction qui ont été utilisées en France, dont les principaux sont des halogénés chlorés (solvants), des composés aromatiques et aliphatiques. Il est indispensable de les repérer et de faire l’inventaire des produits utilisés et des situations de travail pouvant donner lieu à des expositions. Quand un agent CMR est repéré sur le lieu de travail, sa suppression ou sa substitution s’impose, chaque fois qu’elle est techniquement possible. La promotion de la santé suppose de maîtriser les risques associés aux environnements dans lesquels les personnes évoluent. Le 14 janvier 2019 les ministres chargés de la santé et de la transition écologique ont présenté les principales mesures de la stratégie nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Ce projet intègre la prévision de déploiement de nouvelles formations pour les professionnels de santé, en particulier dans le cadre de la Formation Professionnelle Continue et du Développement Professionnel Continu ; l’ANDPC a de ce fait incorporé cette nouvelle orientation dans les objectifs prioritaires nationaux. Les médecins dans leur ensemble jouent naturellement un rôle important puisqu’ils sont le plus souvent les premiers consultés pour répondre aux problèmes de santé de la population. En France, selon l’enquête Sumer 2010, 33% de salariés a été exposé au moins à un agent chimique dangereux et 10% au moins à un CMR, soit 2,2 millions de salariés. Dans l’environnement de vie quotidien en dehors du travail, ces CMR sont aussi présents, retentissant sur l’état de santé de toute la population. Les médecins doivent s’attacher de plus en plus à ce problème de santé publique, le coût humain et social étant très conséquent ; ils se doivent de prendre en charge leur responsabilité juridique (déclaration en maladie professionnelle) ainsi que leur responsabilité de santé publique environnementale. De par la détection et la prévention de ces risques occasionnés par les CMR, en agissant sur les sources de pollution et en limitant l’exposition, le médecin doit permettre à la population d’améliorer ses conditions de vie et de travail afin d’assurer une qualité de vie compatible avec un bon état de santé. L’efficacité des actions de promotion de la santé nécessite une coordination de l’ensemble des acteurs de la prévention dont les médecins sont un rouage essentiel. C’est aujourd'hui qu’il faut agir pour la santé de demain. Les objectifs généraux de ce programme nous conduisent à aborder les chapitres suivants : - Définitions d’un agent Cancérogène, d’un agent Mutagène, d’un agent toxique pour la Reproduction - Données épidémiologiques et pharmacologiques - Réglementation, cadre général, classification, Code du Travail - Évaluation des risques, mesures prioritaires et mesures préventives - Les principales substances CMR et leurs effets pathogènes, détection et prévention - Rôle du médecin : déclaration, suivi, coordination multidisciplinaire OBJECTIFS : - Donner les définitions des 3 classes d’agents CMR - Identifier les 8 principaux agents CMR - Rattacher à chacun de ces 8 agents CMR ses risques potentiels pour la santé - Informer les patients des risques encourus lors de l’exposition à des agents CMR - Prendre en charge et orienter un patient exposé aux agents CMR - Participer à la démarche multidisciplinaire de prévention des risques aux agents CMR La méthode pédagogique de la phase cognitive est essentiellement réalisée sous forme de cas cliniques interactifs suivi d’exposés avec fiches pratiques de synthèse délivrées par l’expert. Les indicateurs de la grille d’analyse de pratique sont « critiqués » par le groupe et explicités par l’expert un par un. Cette action doit permettre aux participants d'évaluer et d'éventuellement modifier leur pratique dans le cadre de l’exposition aux agents CMR, à leur identification, à leur prévention en multidisciplinaire ainsi que dans la prise en charge des patients qui y ont été exposés tant sur les lieux de travail que dans l’environnement de vie quotidien. Elle est réalisée sous forme de programme intégré mixte de DPC incorporant :

Un audit de pratique clinique non présentiel basé sur l’analyse de 5 dossiers par l’intermédiaire d’une grille de recueil de données de 5 indicateurs

Une réunion présentielle en groupe représentant la phase cognitive de formation

Un nouvel audit de pratique clinique à distance non présentiel mesurant la modification des pratiques basé sur l’analyse de 5 dossiers par l’intermédiaire de la même grille de recueil de données après proposition d’actions d'amélioration par l'association d'après l'étude de la première grille. Le 1er audit de pratique, réalisé avant la journée de formation et donc rétrospectif, permet d'évaluer la prise en charge des risques de l'exposition à des agents CMR. La journée de formation qui suit doit permettre aux participants de (objectifs généraux) : - définir les classes d’agents CMR - identifier les principaux agents CMR - intégrer leurs risques potentiels pour la santé - informer les patients de ces risques - participer à la prévention de ces risques - prendre en charge un patient exposé à ces agents Le 2ème audit de pratique, réalisé à distance de la journée de formation, va permettre de mesurer l'éventuelle modification de pratique des participants dans la prise en charge des risques de l'exposition à des agents CMR.