CONTEXTE L’essor des études en podologie amène à repenser la manière d’appréhender les patients et leur posture. La podologie s’est ouverte à de nouvelles pathologies et dysfonctionnements grâce à l’avancée de la recherche. Cependant, les compétences du podologue sont encore trop méconnues pour les autres professions de santé pour lesquelles la communication manque souvent d’appuis scientifiques ou d’un vocabulaire médical commun. Les troubles de l’équilibre, accompagnés ou non de chute, constitue 65% des premier motif de consultation chez le médecin généraliste après 65 ans. Ces troubles sont fréquents dans la population, aussi bien chez la personne âgée que chez l’adulte et l’enfant dans des proportions différentes. L’enfant présentant des déséquilibres posturaux peuvent présenter des scolioses, des chutes répétées, des maladresses. Les scolioses idiopathiques de l’adolescent ont encore des origines inconnues ou méconnues, Wiener et Vacher en 1998 ont montré que dans 67% des cas, un problème vestibulaire ou d’intégration posturale vestibulaire est présent. Les enfants dyslexiques sont à 90% instables : Roll et Roll en 1987 ont montré qu’en modifiant la posture on modifie le tonus musculaire des muscles oculomoteurs, ce qui montre le lien fort entre instabilités et compensation posturale oculomotrice. Les chutes chez la personne âgée ne sont pas anodines puisque 50% des chuteurs ayant passé une heure à terre décèdent dans l’année suivant la chute. Les origines des facteurs de chutes sont diverses : agnosie plantaire (non reconnaissance par le patient d’un objet qu’il a sous les pieds), sarcopénie (diminution de la force musculaire), stratégie d’équilibration posturale non adapté à une stabilité optimum (stratégie de chevilles ou de hanches). Da Cunha en 1979 a défini le syndrome de déficience posturale et Philippe Villeneuve a montré que 30 à 40% des personnes auraient un syndrome de déficience posturale en 1998. Ce syndrome a des manifestations cliniques très variées et souvent accompagnées d’une symptomatologie riche pouvant aller de douleurs à localisations variables sur l’ensemble du corps humain, aux déséquilibres et dysfonctions respiratoires, ORL, ophtalmiques, proprioceptives, etc. Ce syndrome a le plus souvent des examens complémentaires normaux, ce qui rend difficile une prise en charge et un traitement efficace pour nos consœurs et confrères professionnels de santé. Le pédicure-podologue a les compétences diagnostiques, les connaissances et les démarches thérapeutiques nécessaires pour s’inscrire dans un programme pluriprofessionnel (articles L.4322-1 et R.4322-1 du CSP). L’émergence d’équipes de soins primaires (ESP) et de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) va dans le sens d’orienter et de prendre en charge les patients avec la collaboration et la coordination des professionnels de santé. Pour cela, le pédicure-podologue doit communiquer et s’appuyer sur des outils validés et reproductibles. OBJECTIFS - Acquisition d’outils et de tests permettant aux praticiens de diagnostiquer des dysfonctions posturales en lien avec les stratégies d’équilibration, chez la personne âgée, le sportif ou suite à un traumatisme de l’adulte (entorse, fracture, opération, etc.). Cela permettra au soignant de traiter et suivre l’évolution des stratégies d’équilibrations de leurs patients. - L’acquisition de nouveaux outils qui peuvent facilement être mis en place dans la pratique clinique du professionnel de santé. - Rappel ou apprentissage du système postural et des différentes entrées posturales qui, lorsqu’elles sont dysfonctionnelles, entrainent des problèmes d’équilibres. - Rappel ou apprentissage des effets paramédicaux et médicaux d’un trouble de l’équilibre chez les patients, pouvant aller de simples entorses à répétition, aux vertiges positionnels paroxydiques bénins (VPPB), scolioses, chutes, jusqu’à la descente d’organe et les problèmes respiratoires. - La formation parle de la posture, ce qui est le cœur des compétences de tous podologues. La formation est ouverte à toutes les techniques dont l’apprenant a l’habitude d’utiliser, il s’agit ici pour lui d’acquérir des outils supplémentaires à son exercice. - Enjeu de santé public puisqu’un traitement réadaptant les dysfonctions de l’équilibre permettrait de retarder l’appareillage d’aide à la locomotion, les chutes, récidive d’entorses, opérations, arthroses précoces et d’autres soucis de santé paramédicaux et médicaux. - Pour finir, l’apprenant aura des arguments supplémentaires de communication qui l’aidera dans son travail pluridisciplinaire et élargira ses horizons. On sait que la pluridisciplinarité est fortement encouragée et développée, le manque de pluridisciplinarité lors de la formation initiale dans les écoles est un frein pour le moment que les formations continues peuvent essayer de pallier.