Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la santé reproductive est un état général de bien-être physique, mental et social ayant trait à tous les aspects de la reproduction et ne se réduisant pas à la seule absence de maladie. Elle implique donc la capacité et la liberté de procréation, selon le moment et le rythme désirés par la personne, ainsi que sa liberté et son choix de non-procréation. En ce sens, cette notion de liberté de conception englobe l’accès et le droit à une contraception, le suivi d’une grossesse en accord avec les souhaits du couple, ainsi que la possibilité de réalisation d’une interruption volontaire de grossesse, en accord avec le cadre légal et les modalités de réalisation. D’un point de vue historique, la lutte des femmes concernant leur santé lié à la maternité s’est considérablement développée au XXème siècle à la suite de la morbi-mortalité importante des accouchements et des avortements clandestins. De là, est née la théorie de l’émancipation des femmes sur la maternité, dont le principe fondamental réside sur le fait que les femmes aient des droits en tant qu’êtres humains, plutôt qu’en tant que mères. De nos jours, le champ de la santé sexuelle des femmes s’élargit au-delà de la santé reproductive, et reste un enjeu dans toutes les sociétés, en se retrouvant confronter à des enjeux politiques et religieux. Les débats actuels autour de la contraception, de l’interruption volontaire de grossesse, et de tout autre débat pouvant se référer à la santé sexuelle des femmes traduit la difficulté qu’à une société à penser sur la liberté de conception d’une femme, avec des sanctions morales et sociales parfois flagrantes dans certains milieux. Il apparait alors fondamental devant ce tableau de redonner au système de santé son rôle de promoteur de la santé des femmes, notamment concernant cette liberté de conception, qui offre une option complémentaire et humanisée de l’approche curative et standardisée. La santé de la reproduction de la femme, qui sous-tend à une vision universelle des valeurs et à des normes, qui peut parfois être considérée par certains pays comme le véhicule de valeurs occidentales inadaptées au contexte politique et religieux, permet pourtant d’aborder la santé de la femme d’une manière globale. L’objectif principal de cette formation est donc de comprendre et maitriser les items propre à la santé de reproduction chez la femme (contraception, suivi de grossesse, et interruption volontaire de grossesse), en reprenant ces notions dans un contexte plus global de liberté de choix. Au-delà d’une prise en charge adaptée et optimisée pour chaque femme, cette formation vise aussi à développer la notion d’information et renforcer la mobilisation pour la santé de la femme, dont chaque praticien de santé est responsable avec une place prioritaire pour les jeunes (prise en charge de l’adolescente). Notre formation s’articule autour des objectifs généraux suivants : - Être sensibiliser aux outils d’évaluation ainsi qu’à la prise en charge spécifique de l’adolescente en gynécologie, et sensibiliser les praticiens sur le repérage précoce de pathologies sous-jacentes. - Connaitre les différentes méthodes contraceptives selon les dernières recommandations - Savoir adapter sa prescription en fonction des situations - Savoir accompagner un projet de grossesse par une information adaptée à chaque situation (grossesse d’évolution normale, alimentation, qualité de vie), savoir adapter ses prescriptions. - Savoir proposer à la patiente / au couple les différentes options de préparation en lien avec l’accouchement. - Savoir repérer les situations pathologiques liées à la grossesse. - Savoir dépister et prendre en charge les situations de détresse psychologiques liées à l’accouchement et au post partum - Connaitre les différentes méthodes d’interruption volontaire de grossesse, son cadre légal - Savoir prendre en charge et suivre une patiente demandeuse d’une interruption volontaire de grossesse.