Résumé : La sexualité est le pivot de bien des aspects de la santé humaine en général que cela soit sur le plan de la fertilité, des infections sexuellement transmissibles mais surtout dans le concept d’état de complet bien-être physique, mental et social tel que défini par l’OMS. C’est elle qui est d’abord à l’origine de l’obtention d’une grossesse. La sexualité est donc le prérequis de l’obstétrique et de l’accomplissement personnel par l’accès à la parentalité pour beaucoup d’entre nous. Mais elle peut être source de demande d’accès aux soins, soit sur le versant « grossesse non désiré » et donc toutes les implications qu’elles engendrent (contraception, demande d’IVG), soit sur le versant désir de grossesse non réalisé (médecine et chirurgie de la fertilité). La sexualité, amène également lorsqu’elle est mal maitrisée, de plus en plus de consultation pour infections sexuellement transmissibles avec une particulière recrudescence des infections à chlamidiae, gonocoque et syphilis. Ces infections peuvent avoir un impact conséquent sur la fertilité. Les infections à VIH et les hépatites bien que moins médiatisés en ce moment, restent toujours présentent et doivent aussi être prévenues et dépistées. Enfin et malheureusement la sexualité est aussi pourvoyeuse de violences. Le dépistage des violences sexuelles doit pouvoir devenir un automatisme pour chaque professionnel de santé afin de donner une place et une voix aux victimes. Ces violences peuvent s’exprimer par des rapports non consentis, pénétrants ou non, ou tout autre forme de chantage à la sexualité (affective, professionnelle, normative). Une autre forme de violence passe par les mutilations sexuelles, méconnues du grand public et des professionnels, et parfois des femmes qui les ont subies elles-mêmes. L’accueil de la parole des victimes mais aussi des auteurs est nécessaire à l’évolution de notre société vers plus de bienveillance et moins de violence. Le dépistage, le traitement et la prise en charge interdisciplinaire de tous ces aspects pourraient être améliorés en amont par une diffusion plus large et primaire de la définition de la sexualité, ses enjeux, ses bénéfices et ses risques. Ainsi, l’éducation à la sexualité et la diffusion d’information plus générales au grand public par l’ensemble des professionnels de santé permettrait aux populations n’entrant pas dans la norme actuelle hétérosexuelle cisgenre de notre société d’être mieux comprise et acceptée. La banalisation des conduites sexuelles considérées comme non conventionnelles permettrait à certains groupes plus à risques (homosexuels, transgenre) de bénéficier d’une prise en charge identique à la population dite conventionnelle, que ce soit sur le plan maitrise de la fertilité, infectieux ou des violences. Les objectifs de cette formation seront dans un premier temps de maitriser les différents concepts ayant attrait à la sexualité et la santé reproductive en général, connaitre la physiologie des réactions sexuelles chez l’être humain, les concepts de genre, d’identité de Genre, les différents concepts de désir, imaginaire et érotisme. Ainsi que la spécificité de la sexualité des groupes à particularités. Dans un deuxième temps nous aborderons les thèmes de l’infertilité, des grossesses non désirées, de l’IVG et des infections sexuellement transmissible. Dans un troisième temps nous apprendrons à mieux dépister les violences sexuelles et les prendre en charge et savoir également accompagner les auteurs de violences sexuelles. Enfin pour terminer nous insisterons sur l’acquisition de compétence personnelles sur la confiance en soi quant à aborder le sujet de la sexualité avec ses patients et devenir moteur et référent en sexualité lors du travail en équipe pluridisciplinaire. Objectifs généraux : - Identifier les différents concepts ayant attrait à la sexualité et la santé reproductive ainsi qu’aux droits humains et les aspects légaux en France ; - Connaître la physiologie des réactions sexuelles chez l’être humain, les concepts de genre, d’identité de Genre, d’identité sexuelle, d’identité sociale de même que les spécificités de la sexualité des groupes à particularités (adolescence, situation de handicap physique et psychique, travailleurs du sexe, migrants, personnes sous-main de justice, personne en précarité extrême) ; - Comprendre les mécanismes de l’infertilité, savoir la dépister, acquérir des notions de base sur les traitements ; - Connaître au mieux les moyens de prévenir les grossesses non désirées, les moyens d’accès à l’IVG et ses conditions légales de réalisation ; - Connaître au mieux les différentes infections sexuellement transmissibles, mieux les repérer et les prendre en charge, leurs implications en termes de santé publique ; - Savoir dépister les violences sexuelles, mieux les repérer et les prendre en charge ; - Acquérir des compétences sur la confiance en soi quant à aborder le sujet de la sexualité avec ses patients. Devenir moteur et référent en sexualité lors du travail en équipe pluridisciplinaire ; - Organiser l’éducation à la santé sexuelle en collaboration avec l’éducation nationale dans un objectif d’améliorer la lutte contre les inégalités sociales, les discriminations, les préjugés, l’incompréhension liée à la diversité culturelle, sociale ou d’orientation sexuelle.