Les maladies auto-immunes sont des pathologies qui, individuellement sont des pathologies rares, mais dans leur ensemble, elles constituent la 4 ème cause de morbidité dans la population générale des pays industrialisés. Elles touchent le plus souvent les femmes, de tous les âges, mais avec une prévalence qui augmente après 45 ans. Si le diagnostic de certaines maladies auto immunes spécifiques d'organe (diabète, thyroïdites…) est relativement aisé pour le clinicien au vu de signes d’appel et d’explorations biologiques bien cadrées, le diagnostic des maladies auto immunes non spécifiques d'organes , ou connectivites (lupus, sclérodermie systémique, myosites inflammatoires) … est largement plus complexe . Les signes d’appel sont peu évocateurs, avec des atteintes cutanées, articulaires, musculaires, et d’organes profonds (reins, poumons, cœur…) qui peuvent être retrouvés dans différentes pathologies auto-immunes ou même dans d’autres cadres nosologiques Le diagnostic biologique des maladies auto immunes non spécifiques d'organes repose sur la mise en évidence et l’identification d'anticorps anti-nucléaires et cytoplasmiques . C'est une étape cruciale de la démarche diagnostique pour le clinicien, puisqu’elle participe au diagnostic et apporte parfois des éléments pronostiques. De multiples spécificités d'auto-anticorps peuvent être identifiées (plus d’une centaine), avec des sensibilité et spécificité pour le diagnostic de maladie auto-immune, très variables. Il y a encore 10 ans, cette démarche diagnostique était réservée à certains laboratoires, experts, souvent hospitaliers. En effet, la mise en évidence des auto-anticorps, et en particulier des auto-anticorps anti-nucléaires repose en effet sur une démarche hiérarchisée codifiée et règlementaire (NABM, remboursement par assurance maladie), basée sur la combinaison - de tests de dépistage par immunofluorescence indirecte (et justifiant d’une expertise de lecture au microscope), - des tests d’identification et de confirmation qui, jusqu’à aujourd'hui, n’étaient pas disponibles dans tous les laboratoires. Les regroupements de laboratoires sur l'ensemble du territoire, et l’automatisation des techniques désormais accessible, ont ouvert la démarche diagnostique en auto-immunité à un plus grand éventail de laboratoires, de biologie médicale, notamment privés. Pour autant, les pathologies et les auto-anticorps associés restent rares, et l’expertise peu partagée. L’interprétation des résultats biologiques est une étape cruciale de la démarche, et elle ne repose pas que sur une valeur biologique dépassant un seuil défini par l’étude d’une population normale… loin de là. Le groupe d’étude de l’auto-immunité (GEAI) est depuis près de 30 ans la référence francophone dans le domaine du diagnostic biologique des maladies auto-immunes. Il est composé de praticiens experts dans le domaine du diagnostic des maladies auto-immunes en général. Depuis plus de 20 ans, et tous les 2 ans, le GEAI organise un colloque qui se veut proche de la pratique des biologistes qui travaillent dans ce domaine et avec pour ambition de promouvoir une démarche de qualité dans ce domaine d’expertise. Conscients des besoins et du manque de formation dans ce domaine , le GEAI propose d’organiser une démarche de développement personnel continu (DPC) afin d’optimiser la prise en charge médicale des pathologies auto-immunes. Cette démarche est coordonnée par des experts reconnus dans le domaine Ce séminaire traite des connectivites en EPP et FMC ainsi que des hépatites et vasculaires auto-immunes pour lesquelles les séquences de dosages sont spécifiques mais font l'objet d'une même démarche diagnostique Il comporte 2 parties - une partie FMC actualisation des connaissances - une partie analyse de pratique sur les bilans immunitaire effectués dans le diagnostic des maladies autoimmunes Objectifs de l’évaluation des pratiques A. En première séquence du programme, analyser les écarts de pratique par rapport aux recommandations des groupes d’experts (PNDS) -A1 dans la réalisation des tests d’auto-immunité - A2 dans la réalisation d’autres bilans biologiques pour l’interprétation de ces tests d’immunité -A 3 dans la prise en compte des données cliniques pour la réalisation et l’interprétation du bilan d’autoimmunité B. En dernière séquence du programme, mesurer l’amélioration des pratiques des participants sur les mêmes thèmes Une FMC viendra compléter cette analyse de pratique Objectifs de FMC : A partir de mises en situation cliniques précisant les objectifs de l'audit dans des situations spécifiques actualisation des connaissances sur - Les différentes étapes de la mise en place des tests de laboratoire (tests d’immunofluorescence, test d’identification et de confirmation) et leurs bénéfices et inconvénients respectifs - La démarche d’interprétation se basant sur la cohérence des différents tests mis en œuvre et l'importance de la réalisation et consultation d'autres données biologiques (examens de biochimie, sérologies virales…) pour l’interprétation des résultats des tests d’auto-immunité - Corrélation avec la clinique : utilisation des données cliniques pour l'interprétation du bilan immunologique et rédaction d’une conclusion claire permettant d’aider le clinicien dans son interprétation des résultats biologiques qui lui sont transmis.