1°) Contexte : Les agents infectieux (bactériens, viraux, parasitaires) font peser un risque sur la population militaire du fait : - Des conditions de vie des personnels : promiscuité augmentant le risque de transmission des agents pathogènes (par ex. infections respiratoires et infections cutanées) ; - Des conditions de projection : environnement spécifique (déploiement en zones tropicales et intertropicales avec exposition aux agents à transmission vectorielle, à transmission hydrique, percutanée, etc.), conditions d’hygiène dégradées (exposition aux agents du péril fécal) ; - De l’engagement opérationnel : blessures de guerre pouvant être surinfectées par des bactéries multi ou hautement résistantes aux antibiotiques, exposition potentielle aux agents de la menace biologique. Une meilleure connaissance de ces risques et des contre-mesures à adopter par les médecins des Forces, acteurs de première ligne, contribuerait à diminuer l’impact du risque infectieux sur la population militaire. Or, dans ce domaine, seule une formation initiale est réalisée à l’occasion du module complémentaire au profit des futurs médecins des Forces à la fin de leur cursus de médecine générale. Dans le domaine de la maîtrise du risque infectieux, les actions de développement professionnel continu actuellement mises en œuvre dans le Service de santé des armées sont : - La formation « Actualités du paludisme » au profit des médecins et infirmiers des Forces appelés à être déployés en zone impaludée ; - La formation « Spécificités de l’exercice de la médecine des Forces » au profit des réservistes, au cours de laquelle un cours théorique sur le risque vectoriel d’une heure trente est dispensé. Ainsi, la mise en œuvre d’une action de développement professionnel continu sur l’ensemble des risques infectieux auxquels peuvent être exposés les militaires parait indispensable. 2°) Contenu : Journée consacrée à l’actualisation des connaissances et compétences concernant le risque infectieux et sa maîtrise, découpée en quatre séquences : - Infectiologie clinique (aspects diagnostiques et thérapeutiques) ; - Investigation d’épidémies ; - Prévention (vaccinale et non vaccinale) ; - Recherche appliquée. L’épidémiologie, les données issues des travaux de recherche et des retours d’expérience, et les recommandations des sociétés savantes évoluant en permanence dans ce domaine, le contenu de chacune des séquences sera actualisé chaque année, afin de répondre aux objectifs détaillés dans le paragraphe ci-après. 3°) Objectifs : 3-1- Généraux : Améliorer la connaissance du risque infectieux auquel est exposée la population militaire ainsi que ses moyens de maîtrise. 3-2- Spécifiques : - Infectiologie clinique : o Améliorer la démarche diagnostique vis-à-vis des maladies infectieuses sur le territoire national et dans les conditions spécifiques des déploiements ; o Actualiser les connaissances vis-à-vis des thérapeutiques spécifiques (antiinfectieux) et non spécifiques (soins de support). - Investigation d’épidémies : o Identifier les situations faisant peser un risque sur la collectivité (suspicion d’émergence, évènement infectieux grave, dépassement des seuils épidémiques) ; o Rappeler les principes et les étapes de l’enquête épidémiologique et le rôle des différents acteurs concernés (médecin de premier recours, chaîne de commandement, appui technique du Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées). - Prévention : o Rappeler les principes de la vaccination dans les armées, actualiser sa mise en œuvre dans les situations générales et spécifiques ; o Améliorer la prévention non vaccinale (prévention vectorielle, hygiène, comportement, dépistage) et comment l’appliquer ; o Identifier les situations relevant de la promotion de la santé afin d’améliorer l’adhésion aux moyens de prévention. - Recherche : o Identifier les axes de recherche appliquée ayant un impact sur la population militaire ; o Faire connaître les applications futures des projets de recherche menés dans le domaine du risque infectieux.