Les lésions cutanées sont un motif fréquent de consultation et dans le système de soins français, le médecin généraliste est le médecin de 1er recours, se retrouvant en 1ère ligne dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique. L'incidence des cancers cutanés, la corrélation entre la précocité du diagnostic et le pronostic, ainsi que l'organisation du système de santé plaident en faveur du dépistage en médecine générale. L’incidence des cancers cutanés ne cesse de croitre en France avec le vieillissement de la population, augmentant en Europe de 5 à 7 % par an. La démarche diagnostique des cancers cutanés, à un stade pré-invasif, repose sur le recueil des informations cliniques et histologiques (biopsie). Elle permet d’orienter le patient dans le parcours de soins afin d’améliorer le pronostic. Les cancers cutanés peuvent être classés en 3 grands types permettant de guider la démarche diagnostique : 1. Avec 15 404 nouveaux cas de mélanomes cutanés estimés en 2017 et 1 783 décès en France, ce cancer représente près de 4 % de l’ensemble des cancers et 1,2 % des décès par cancer. C'est l'un des cancers dont l'incidence comme la mortalité ont significativement augmenté sur la période 1980-2018. Il représente 10 % des cancers cutanés, les plus dangereux, et les plus fréquents chez les femmes. La survie dépend du stade au moment du diagnostic : selon le programme américain SEER, la survie relative à 5 ans est de 98 % au stade localisé, 62 % avec une extension locorégionale et 15 % au stade métastasique. Le mélanome cutané est donc de bon pronostic s’il est détecté assez tôt (indice de Breslow < 2 mm et pas de métastases), d’où l’importance du diagnostic précoce. 2. Les carcinomes cutanés épithéliaux comprennent les carcinomes épidermoïdes (20 %) et les carcinomes basocellulaires (70 %), moins agressifs. L’incidence des carcinomes basocellulaires est de 500 cas pour 100 000 personnes, en nette augmentation. L'âge moyen au moment du diagnostic est de 60 ans mais des formes précoces (vers 30 ans) existent. Touchant principalement des sujets à peau clair, le principal facteur étiopathogénique est l’exposition solaire. L’incidence des carcinomes épidermoïdes est de 100 cas pour 100 000 personnes. Touchant aussi les peaux noires et survenant souvent sur des lésions précancéreuses, ils ne sont pas forcément photoinduits. 3. Les lymphomes cutanés sont des formes de cancers cutanés rares en France, pouvant apparaître sur une peau saine (70 à 80 % des cas) ou résulter de la transformation maligne d'un nævus. On estime qu’environ 10 % de ces tumeurs correspondraient à des formes familiales. Des anomalies cutanées, non cancéreuses, ont un potentiel de dégénérescence les classant dans les lésions précancéreuses : il faut les détecter le plus précocement possible afin d’adresser le patient au spécialiste pour une prise en charge urgente. La formation repose sur une riche iconographie engageant la démarche diagnostique clinique enclenchant la prescription éventuelle d’examens complémentaires (histologie) permettant d’aboutir au diagnostic et sur des cas cliniques traités en sous-groupes suivis d’exposés argumentés de l'expert élaborés selon les dernières recommandations professionnelles en reprenant les échanges de pratiques des participants. Ses objectifs généraux visent à permettre au participant de : - identifier les différentes entités de cancers cutanés - entamer la démarche diagnostique de cancer cutané d’après l’inspection de la lésion - prescrire les examens complémentaires (histologiques) permettant de faire aboutir cette démarche - envisager les diagnostics différentiels les plus probables - décider de prendre en charge la patient ou l’adresser au spécialiste Cette action de DPC doit permettre aux participants d'évaluer et d'éventuellement modifier leur pratique dans la prise en charge des cancers cutanés en utilisant les dernières recommandations professionnelles. Elle est réalisée sous forme de programme intégré mixte incorporant successivement :

Un audit de pratique clinique non présentiel basé sur l’analyse rétrospective des 5 derniers dossiers-patients concernés par un cancer cutané, au moyen d’une grille de recueil de données de 5 indicateurs

Une réunion présentielle en groupe représentant la phase cognitive : Objectifs de la formation : - Citer les différentes entités de cancer cutané - Mener la démarche diagnostique de mélanome cutané - Mener la démarche diagnostique de carcinome basocellulaire - Mener la démarche diagnostique de carcinome épidermoïde - Mener la démarche diagnostique de lymphome cutané La méthode pédagogique de cette phase cognitive repose essentiellement sur une riche iconographie engageant la démarche diagnostique clinique et est réalisée sous forme de cas cliniques interactifs suivi d’exposés avec fiches pratiques de synthèse délivrées par l’expert. Les indicateurs de la grille d’analyse de pratique sont « critiqués » par le groupe et explicités par l’expert un par un pendant cette phase.

Un nouvel audit de pratique clinique non présentiel à distance, réalisé après la journée de formation, mesurant l’éventuelle modification de pratique ; il est basé sur l’analyse des 5 premiers dossiers-patients concernés par un cancer cutané, toujours au moyen de la même grille de recueil de données

L’analyse de cette seconde grille est confrontée à celle de la première et aux actions d'amélioration proposées par l'association avant la phase cognitive pour mesurer l’atteinte des objectifs de modification de pratique ; le résultat est communiqué au participant avec les voies d’amélioration encore réalisables.